Bugatti EB 110 : la super voiture de sport des temps modernes
Il y a 30 ans,
Bugatti présentait la
super voiture de sport EB 110.
La super voiture de sport des années 90 se singularisait par une carrosserie plate, des
portes en ciseaux et une
puissance incroyable.
Avec l'EB 110, Bugatti combinait un puissant
V12,
quatre turbos avec refroidissement de charge, une
monocoque ultra légère en carbone,
quatre roues motrices et
deux différentiels.
L'EB 110 a propulsé la voiture de sport dans une nouvelle ère.
Pour la toute première fois dans une voiture de série, la monocoque de 125 kg est en carbone fabriquée par l'entreprise française Aérospatiale.
Pour la carrosserie aérodynamique, Bugatti choisit d'utiliser de l'aluminium, du carbone et du plastique renforcé de fibres d'aramide.
Les vis sont en titane, un matériau particulièrement léger et résistant.
Bugatti a également redéveloppé son entraînement. Conformément au règlement Formule 1 de l'époque, les ingénieurs ont conçu un
V12 3.5 litres avec quatre turbocompresseurs et cinq soupapes par chambre de combustion, soit un total de 60 soupapes.
Le dynamisme était au rendez-vous avec un
régime maximal de 8 250 tr/min.
Le système de lubrification à carter sec et ses 15 litres d'huile assuraient la lubrification du moteur et un équilibre des températures.
L'accélération était notamment assurée par quatre turbocompresseurs dotés d'une pression de suralimentation comprise entre 1,05 et 1,2 bar. Selon le modèle, ces derniers fournissaient également une puissance allant de
560 à 610 ch.
Pour éviter que la forte transmission de puissance ne crée de la fumée dans les passages de roue et soit à la place directement convertie en poussée, Bugatti a développé une transmission intégrale avec viscoblocage des roues, différentiel arrière à glissement limité et une répartition du couple d'entraînement de 27-73.
L'adhérence nécessaire est assurée par des jantes en magnésium coulé de 18 pouces équipées de pneus 245/40 ZR18 à l'avant et 325/30 ZR18 à l'arrière.
Le levier court permet au conducteur de changer les six vitesses de la transmission manuelle de manière directe, rapide et précise.
Les freins Brembo travaillent derrière les roues pour assurer un freinage sûr, même à la vitesse de pointe de l'EB 110.
Pour plus d'appui et une conduite dynamique à grande vitesse, un aileron arrière se déploie automatiquement.
Avec une montée de
0 à 100 km/h en 3,26 secondes, l'EB 110 était la voiture de série la plus rapide de son temps.
Sa
vitesse de pointe de 351 km/h constituait à l'époque un record mondial pour une voiture de sport de série.
Outre ces chiffres de performance hors du commun, la conduite faisait également figure de nouveauté pour l'époque.
Malgré son incroyable déploiement de puissance, l'EB 110 se conduit de manière confortable, harmonieuse et sûre grâce à sa transmission intégrale.
À cela s'ajoute un équipement qui était loin d'être évident pour l'époque : direction assistée, réglage électrique des sièges, climatisation, système audio haute qualité et verrouillage central.
Les matériaux nobles, dont le cuir du fabricant de meubles italien Poltrona Frau, donnaient l'impression aux passagers de
voyager à bord d'une limousine.
Les portières latérales s'ouvrent en grand vers le haut pour une entrée facilitée.
Bugatti propose le nouveau
coupé sous la forme de la EB 110 GT (Gran Turismo) et, un peu plus tard, de la variante EB 110 S (Sport Stradale, puis SS) plus légère et plus puissante.
À l'époque, la super voiture de sport Bugatti version GR coûtait au moins 450 millions de lires, entretien et pièces d'usure compris pendant les trois premières années, tandis que la Super Sport commençait à 550 millions de lires.
Avec l'EB 110, Bugatti établit quatre records du monde, dont l'accélération la plus rapide, la voiture de sport de série la plus rapide, la voiture de sport alimentée au gaz naturel la plus rapide et le véhicule de série le plus rapide sur glace.
Au début des années 90, le marché des super
voitures de sport s'effondre. La demande chute et l'usine de production doit fermer ses portes au bout de quatre ans.
Jusqu'en 1995, environ 95 exemplaires de l'EB 110 GT et 39 de l'EB 110 Super Sport ont été construits dans l'usine, soit un total de 134 véhicules, y compris les prototypes, dont deux voitures de course officielles d'usine de 670 ch.
En 1998, Bugatti faisait son grand retour à Molsheim, en Alsace. C'est ici qu'en 1909, Ettore Bugatti a construit sa première
automobile sous son propre nom.
« Avec l'EB 110, Bugatti a conçu il y a 30 ans une toute nouvelle super voiture de sport qui fera école pour la marque, mais également pour toute l'industrie automobile », explique
Stephan Winkelmann, président de Bugatti.
« Il y a 30 ans, la technologie, les innovations, le design et la conduite avaient des années d'avance sur les concurrents. L'EB 110 a également déterminé l'ADN des hypersportives Bugatti modernes avec sa monocoque en carbone, ses quatre roues motrices et ses quatre turbocompresseurs. »Copyright
photos: Remi Dargegen