Nous connaissions
« L'amour dure 3 ans » de Frédéric Beigbeder, nous allons découvrir
« La voiture dure 10 ans » de la Mairie de Paris. Sortie prévue dans les salles parisiennes en 2020.
A compter du 1er juillet 2016,
les véhicules de plus de 19 ans sont interdits de circulation à Paris au cours de la semaine entre 8 heures et 20 heures.
Cette mesure discriminant touche particulièrement les
familles modestes disposant d'un véhicule immatriculé avant le 1er janvier 1997.
Sont concernés, les véhicules particuliers mis en circulation avant le 1er janvier 1997, les véhicules utilitaires légers mis en circulation avant le 1er octobre 1997 et les deux-roues motorisés mis en circulation avant le 1er juin 1999. Selon la Marie de Paris, cette interdiction de circulation concerne 430 000
voitures particulières, 50 000 véhicules utilitaires légers et 13 000 deux-roues motorisés.
Les contrevenants s'exposeront à une amende de
35 euros à partir du 1er octobre 2016, puis de 45 euros.
Rappelons que
64% des français utilisent de façon quotidienne leurs voitures, notamment pour leur trajet domicile-travail ou pour transporter leurs enfants. 73% des français utilisent leur voiture de manière quotidienne ou presque dans les agglomérations de moins de 2 000 habitants contre 64% dans celles de plus de 100 000 habitants, et
39% à Paris (Source: étude Drivepad réalisée par l'Ifop en avril 2016).
Cette
disposition totalement injuste qui vise à interdire la circulation à des automobilistes aux revenus modestes n'est qu'une première étape.
En effet,
d'ici 2020, toutes les voitures à moteurs thermiques immatriculées avant le 1er janvier 2011 seront interdites à la circulation dans Paris.
Cette mesure concerne avant tout
les habitants de la petite et de la grande couronne et des
zones les plus reculées d'Ile-de-France qui n'ont pas les moyens d'habiter dans Paris et n'ont pas d'autres moyens que de se déplacer en voiture pour aller travailler.
La réglementation interdisant la circulation des véhicules antérieures à 2011 (tous les véhicules classés de la catégorie 1 à la catégorie 5) d'ici 2020 à Paris au motif de la lutte anti-pollution concerne
84,9% des 6 millions de voitures particulières qui composent le parc
automobile francilien, soit
5 086 378 de voitures frappées d'interdiction de circulation.
Cette mesure socialement injuste est une véritable
"ségrégation par l'argent", au détriment des plus pauvres.
Ce dispositif visant à réduire la pollution aux particules fines, dues en partie à l'automobile,
exonère de toutes interdictions les véhicules de collection.
En d'autres termes, un riche collectionneur de véhicules anciens pourra en toute liberté rouler dans Paris avec un véhicule de plus de 30 ans muni d'une
carte grise de Collection, alors qu'un jeune conducteur à la recherche de son premier emploi ou un retraité aux revenus modestes sera contraint de ne pas entrer dans Paris car son véhicule à plus de 10 ans.
Choquant! Les moins aisés sont les premiers pénalisés.
Cette
politique anti-automobile punitive risque fort de bouleverser l'industrie automobile.
Les constructeurs
automobiles qui voient dans cette politique une opportunité de renouvellement anticipé d'un parc automobile vieillissant pourrait rapidement déchanter.
Combien d'automobilistes, contraints de remplacer leurs voitures pour pouvoir se déplacer circuler librement dans Paris, vont opter pour des
véhicules très bons marchés?
En interdisant la circulation à des véhicules de plus de 10 ans à l'horizon 2020, la Mairie de Paris contribue à inventer
la voiture urbaine jetable.
Une
nouvelle forme d'obsolescence programmée par le politique est née, alors que les constructeurs automobiles commercialisent des véhicules de plus en plus fiables et durables.
Qui acceptera d'acheter une voiture chère s'il n'est pas sûr de pouvoir librement circuler au cours des années à venir?La voiture moyenne de France 2015 affichait un
prix de 25
108 euros, soit près de 2
500 euros par an pendant 10 ans. Si au-delà de 10 ans, la voiture n'est plus autorisée à circuler en ville, il est probable que le prix moyen de la voiture s'effondre. Un véhicule à 10 000 euros reviendrait à 1 000 euros par an pendant 10 ans.
Un retournement brutal du marché automobile n'est pas à exclure. Le diesel qui représentait près de 80% des ventes automobiles il y a quelques années, s'est effondré suite aux discours et aux mesures prises par les politiques.
« Ces interdictions ne servent à rien d'un point de vue environnemental. Cela a été démontré par un rapport de l'ADEME en 2014, qui conclut que, dans les « zones basses émissions » desquelles sont exclus les véhicules les plus polluants, les réductions sont « faibles » ou « non-significatives » ! La seule raison pour laquelle Anne Hidalgo prononce ces restrictions, c'est pour chasser la voiture hors de la capitale, sans se soucier des conséquences économiques et sociales » commente
Daniel Quero, président de
« 40 millions d'automobilistes ».