Le premier véhicule de Mitsubishi, le Modèle A, est né en août 1917.
Long de 3,83 mètres et pesant 1 300 kg, le Modèle A était propulsé par un moteur 4 cylindres essence refroidi par eau. D'une cylindrée de 2 765 cm3, il développait une puissance de 35 ch. De quoi flirter avec les 30 km/h.
C'était la première tentative de l'industrie automobile japonaise pour produire en série (c’est-à-dire répliquer indéfiniment un même modèle) un véhicule de tourisme.
Le Model 4 a été fabriqué il y a un siècle par Mitsubishi Shipbuilding Co. Ltd., devenu depuis Mitsubishi Heavy Industries Ltd. C’est la puissance financière et industrielle du groupe Mitsubishi qui a permis de donner naissance au tout premier véhicule produit en série.
La production du Modèle A a débuté en août 1917 dans une usine de fabrication de moteurs à combustion interne du chantier naval de Mitsubishi Shipbuilding Co., Ltd. situé à Kobe. Elle a ensuite été transférée à Nagoya, suite à l’installation dans cette ville de Mitsubishi Internal Combustion Engine Manufacturing Co., Ltd. en mai 1920.
Le Modèle A de Mitsubishi était commercialisé et vendu par Ohte-Shokai K.K., une société créée conjointement par Mitsubishi Shipbuilding et Mitsubishi Corporation en 1918 dans le but d’importer et de vendre des automobiles et des pneus de fabrication américaine.
Après avoir testé vingt véhicules (et deux prototypes) sur quatre ans, Mitsubishi a cessé la production du Modèle A en 1921 pour privilégier la fabrication d'avions à celles de voitures.
Produit à un petit nombre d’exemplaires, le Modèle A est à l'origine de la réputation de Mitsubishi comme constructeur de véhicules originaux et innovants.
M. Nakagawa, qui était responsable de la division Moteurs rappelait le contexte de l’époque : « Nous avons réalisé de nombreux essais et fait face à de nombreux imprévus lors de la fabrication du moteur, des pignons et du système de refroidissement. Nous utilisions des pierres à aiguiser pour rectifier et ajuster les roues dentées avant de les assembler, mais il nous fallait ensuite faire tourner le véhicule toute la journée dans la cour d’une école locale pour optimiser l’engrenage des pignons. Beaucoup d’opérations que nous avons dû effectuer pour produire le Modèle A seraient impensables pour un véhicule d’aujourd’hui. »
M. Ushida, qui était chargé de la conception du moteur, ajoutait : « Le véhicule était doté d’un habitacle en bois de grandes dimensions associé à un moteur de 35 chevaux. Aucune tolérance de fabrication n’avait été définie, les dimensions dépendaient donc essentiellement des compétences et de l’intuition des mécaniciens. Ce n’est qu’après avoir causé le serrage de plusieurs moteurs que nous avons décidé pour la première fois de définir des tolérances appropriées. Les roues dentées n’étaient pas parfaitement centrées, d’où la présence de frottements importants entre les dents, ce qui se traduisait par un fonctionnement extrêmement bruyant. L’habitacle était conçu sur le modèle des calèches, et souffrait d’un poids extrêmement élevé pour sa taille. La vitesse maximale du Modèle A avoisinait les 30 km/h. Je me souviens que nous adorions klaxonner lorsque nous étions à son bord. »
Pensez-vous que le résultat des élections législatives anticipées remette en question les interdictions de circulation des véhicules thermiques les plus anciens dans les Zones à Faibles Emissions ZFE ?