Le Groupe Renault diminue sa capacité de production à 3,1 millions d'unités en 2025
En
grande difficulté commerciale et financière,
Renault se lance dans un
nouveau plan stratégique, structuré en trois phases lancées en parallèle, qui vise à
orienter la stratégie du Groupe Renault vers la création de valeur.
Renault explique réorienter le plan stratégique de la course au volume à la création de valeur.
Etant donné les pertes de volumes ventes constatées en 2019 et en 2018, cette explication nous semble pour le moins incomplète.
La phase "Résurrection" s'étendra
jusqu'en 2023, période durant laquelle Renault
va se concentrer sur le redressement de la marge et la génération de liquidités.
Dans un deuxième temps, le constructeur de Billancourt
devrait renouveler et enrichir les gammes Alpine, Dacia, Lada et Renault. La phase "Rénovation" va se poursuivra jusqu'en 2025.
A court et moyen terme, il semblerait être davantage question de
ne pas renouveler les Twingo, Scenic, Grand Scenic, Talisman, Talisman Estate et Espace, jugés insuffisamment performants ou rentables.
Les très faibles ventes réalisées avec les modèles haut de gamme de Renault (Talisman, Talisman Estate et Espace) ne permettent visiblement pas à Renault de rentabiliser ce type de programme
automobile.
Enfin, à partir de la phase "Révolution", qui démarrera en 2025, Renault entend faire
" basculer le modèle économique du Groupe vers la technologie, l'énergie et la mobilité, faisant du Groupe Renault un précurseur dans la chaîne de valeur des nouvelles mobilités". A ce stade, si l'échéance 2025 a le mérite de fixer un cap, elle semble très lointaine par rapport à l'urgence des difficultés rencontrées par Renault et de surcroît pour le moins incertaine. On peut légitimement s'interroger sur les fondements de cette orientation stratégique.
Dès 2022,
Renault devrait améliorer l'efficacité de l'ingénierie et de la production, pour
réduire les coûts fixes et améliorer les coûts variables dans le monde.
Le plan 2022 de réduction des coûts fixes vise
2,5 milliards d'euros sur 3 ans à l'horizon 2023.
L'organisation des marques en trois business units différenciées (Alpine, Dacia/Lada et Renault) vise à
centrer les marques sur les marchés et les clients.
Les fonctions centrales, avec l'ingénierie au premier plan, seront responsables de la compétitivité, des coûts et des délais de développement.
Les marques deviendront pleinement responsables de leur rentabilité et de la satisfaction de leurs clients.
Le plan stratégique du Groupe Renault comprend:
- une
rationalisation des plateformes de 6 à 3 (avec 80% des volumes du Groupe sur trois plateformes de l'Alliance) et des
groupes motopropulseurs (de 8 à 4 familles),
- un
redimensionnement de la capacité industrielle de 4 millions d'unités en 2019 à 3,1 millions d'unités en 2025,
- une
orientation de la présence internationale du Groupe Renault vers les marchés à fortes marges (notamment en Amérique latine, en Inde et en Corée du Sud, tout en tirant parti de la compétitivité de l'entreprise en Espagne, au Maroc, en Roumanie, en Turquie et en créant davantage de synergies avec la Russie),
- une
discipline stricte en matière de coûts visant une baisse des coûts fixes de 3 milliards d'euros d'ici à 2025 et une baisse des coûts variables de 600 euros par véhicule d'ici 2023,
- un
réduction des investissements et dépenses de Recherche & Développement d'environ 10% du chiffre d'affaires à moins de 8 % en 2025.
Ces actions devraient
réduire le point mort du Groupe Renault de 30% d'ici 2023.
D'ici à 2023, le Groupe Renault vise à atteindre plus de 3% de marge opérationnelle, environ 3 milliards d'euros de free cash flow opérationnel de l'Automobile cumulé sur la période 2021-2023.
D'ici à 2025, le Groupe Renault vise une marge opérationnelle Groupe d'au moins 5%, environ 6 milliards d'euros de free cash flow opérationnel de l'Automobile cumulé sur la période 2021-2025, et un ROCE en hausse d'au moins 15 points par rapport à 2019.
Le Groupe Renault entend passer
"d'une entreprise automobile utilisant la technologie à une entreprise technologique utilisant des voitures, dont au moins 20 % des revenus proviendront des services des données et du commerce de l'énergie d'ici 2030".