L'
alliance stratégique mondiale entre PSA
Peugeot Citroën et General Motors, annoncée le 29 février 2012, débouche un an et demi après sur un
simple accord industriel limité à l'Europe entre le premier constructeur
automobile français et le désormais second constructeur automobile mondial.
L'alliance visait à partager des plates-formes de véhicules, des composants et des modules et à réaliser des économies d'échelle sur un volume d'
achat combiné de 125 milliards de dollars en matières premières, composants et services.
Le montant total des synergies attendues de l'alliance franco-américaine s'élevait, il y a un an et demi, à environ
deux milliards de dollars par an d'ici cinq ans, avec un bénéfice limité les deux premières années.
Les synergies attendues sont, à ce jour, estimées à environ
1,2 milliard de dollars par an à partir de 2018.
L'alliance stratégique mondiale PSA Peugeot Citroën General Motors est devenue
un simple accord industriel de co-développement à l'image de
Mazda et d'
Alfa Romeo qui collaborent sur la remplaçante de la
Mazda MX-5 ou de la collaboration entre PSA Peugeot Citroën et
Mitsubishi sur les Peugeot iOn/Citroën
C-Zéro ou encore Peugeot 4008/Citroën
C4 Aircross développés sur la base des Mitsubishi i-MiEV et
Mitsubishi ASX.
L'accord industriel PSA Peugeot Citroën et General Motors prévoit désormais le développement en commun de deux véhicules sur des plateformes PSA : un véhicule du segment B-MPV, un véhicule du segment C-CUV.
Une nouvelle génération de véhicules utilitaires légers du segment B est à l'étude.
Le projet de co-développement d'une plateforme du segment B et d'un moteur essence de petite cylindrée a été abandonné.
L'accord industriel PSA Peugeot Citroën et General Motors prévoit
un partage équilibré de capacités de production.
Les premiers véhicules issus de la collaboration entre PSA Peugeot Citroën et General Motors devraient être commercialisés à partir de 2016.
Le divorce stratégique entre PSA Peugeot Citroën et General Motors se matérialise par
la cession par General Motors de sa participation au capital de PSA Peugeot Citroën à hauteur de 7% du capital, General Motors étant devenu en 2012 le deuxième actionnaire de PSA Peugeot Citroën après la famille Peugeot.
Cette situation était manifestement latente depuis mois. Suite aux pertes financières considérables enregistrées par PSA Peugeot Citroën en 2012 et aux perspectives financières difficiles sur les exercices 2013 et 2014, General Motors n'a pas souhaité augmenté sa participation dans l'entreprise française PSA Peugeot Citroën en proie à des difficultés.
General Motors ne pouvait imaginer, début 2012, que PSA Peugeot Citroën allait réalisé une
perte historique de près de 5 milliards d'euros sur l'exercice 2012, avec de massives dépréciations d'actifs.
Dans le même temps, le constructeur français n'a pas visiblement pas trouvé chez General Motors un grand soutien
dans son développement à l'international hors d'Europe.
Et c'est vers d'autres partenaires, y compris Dong Feng Motor, que
"PSA Peugeot Citroën confirme étudier des nouveaux projets de développement industriel et commercial", ainsi qu'un projet d'augmentation de capital.
PSA Peugeot Citroën et General Motors ont du exclure des motifs de résiliation de l'alliance
la non-réalisation d'un nombre minimum de projets. Par ailleurs, ils ont convenu que General Motors renonce
à son droit de mettre fin, sous certaines conditions, à l'alliance dans l'éventualité d'une prise de participation de certains tiers au capital de Peugeot S.A., dès lors que ceux-ci soutiendraient l'alliance.
C'est dire que "l'alliance" de fin 2013 n'a plus grand chose à voir avec celle prévue début 2012.
N'oublions pas que suite à l'alliance PSA Peugeot Citroën et General Motors du 29 février 2012, PSA Peugeot Citroën a rompu
son partenariat avec BMW dans les technologies hybrides et
stopper ses ventes en Iran.