La généralisation des smartphones et la mollesse des sanctions mises en place par les pouvoirs publics jusqu'à ces dernières années ont entraîné une
explosion de l'usage du téléphone sur la route.
Tenu à la main en conduisant, dans les bouchons, en GPS... le smartphone est
omniprésent au volant auprès des
conducteurs français. Il est devenu, pour la plupart des français au volant, un
outil indispensable pendant la conduite.
La part des conducteurs qui utilisent leur smartphone au volant ne cesse d'augmenter chaque année.
Selon les résultats du baromètre « Usages du Smartphone au Volant » de l'Ifsttar (Institut Français des Sciences & Technologies, des Transports, de l'Aménagement et des Réseaux),
46% des conducteurs français utiliserait le téléphone portable en conduisant (39% en 2016, 43% en 2017 et 46% en 2018).
54% des 35-44 ans s'en servent en conduisant. Le taux grimpe à 61% chez les 24-34 ans.
Les
utilisateurs fréquents sont bien plus nombreux que les occasionnels : 31% d'utilisateurs fréquents contre 14% d'occasionnels.
Les
conversations stagnent en 2018 (39%), mais les
autres usages deviennent prépondérants. Ils concernent 42% des sondés. L'usage des
applications GPS atteint 32%. 34% des conducteurs
consultent leurs messages au moins de temps en temps et 26% en
envoient. Parallèlement, les
messages se complexifient et combinent de plus en plus texte, image et/ou vidéo auprès des jeunes conducteurs.
Les français semblent plutôt conscients de la
dangerosité du smartphone au volant et l'utilisent de façon de plus en plus sécuritaire : 72% des usagers qui conversent au volant utilisent un kit mains-libres au moins de temps en temps. Les messages restent toutefois plutôt lus et écrits que écoutés et dictés : seuls 23% des conducteurs qui reçoivent des messages les écoutent au moins de temps en temps et 32% de ceux qui en envoient les dictent. Lorsqu'ils évaluent leur utilisation du téléphone au volant, seuls 10% des conducteurs pensent en avoir un usage intensif.
L'étude montre que plus les kilomètres augmentent, plus les conducteurs utilisent leur smartphone : 53% des sondés parcourant plus de 35 000 kilomètres par an reçoivent des messages au volant, et 42% en envoient. Les gros rouleurs sont mieux équipés et semblent mieux connaitre leur téléphone, ce qui leur permet de l'utiliser sans le manipuler. Ils utilisent davantage leurs kits mains-libres ou les commandes vocales de leur téléphone : les messages sont plus souvent écoutés et dictés que lus et écrits.
« Le smartphone est devenu pour beaucoup, une béquille indispensable. Il fait de nous des assistés. Le nombre de prise en main par jour ne cesse de croître, et comme les usages se multiplient, résister à l'appel sonore d'une notification est une performance. C'est vrai partout, y compris dans le cocon douillet de sa voiture où le smartphone devient également de plus en plus pour le conducteur, une extension de la main », explique Marc Rigolot, Directeur Général de la Fondation Maif.
Marie-Pierre Bruyas, chercheur à l'ifsttar, confie
« Le nombre de conducteurs qui utilisent leur téléphone au volant ne cesse d'augmenter, comme en témoigne cette version 2018 du baromètre. Les sollicitations se multiplient et les contenus échangés sont de plus en plus complexes. Si des pratiques plus sécuritaires semblent se développer, certains usages restent extrêmement dangereux et augmentent fortement le risque d'accident, notamment lorsqu'ils nécessitent de longs détournements du regard. On peut alors regretter que les commandes vocales et les dispositifs mains-libres restent encore sous-utilisés, car ils permettent d'éviter les comportements les plus dangereux ».Selon la Sécurité
Routière, le smartphone au volant est une cause importante d'insécurité routière.
L'usage du smartphone au volant pourrait expliquer près de 10% des accidents corporels.
Méthodologie : Etude réalisée du 18 septembre au 5 octobre 2018 par l'Ifsttar (financée par la Fondation MAIF) sur un échantillon représentatif de la population française de 2883 personnes âgées entre 18 et 65 ans.
Source : Etude Ifsttar
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