Le risque routier professionnel sous-estimé
Les
accidents de la route sont la
première cause de mortalité au travail représentant, en 2020,
31 % des accidents mortels.
En 2020, 356 personnes sont mortes d'un accident de la route lié au travail, qu'il s'agisse d'accident de mission ou de trajet.
L'étude sur le risque routier menée par MMA montrent que
l'importance du risque routier en entreprise est sous-estimée.
Salariés (42 % des actifs sont amenés à conduire dans le cadre de leur travail) et dirigeants sous-estiment le risque routier professionnel.
Seuls 17 % des dirigeants d'entreprises et 33 % des actifs effectuant des trajets professionnels identifient le risque routier comme la première cause d'accident lié au travail.
Alors que les salariés sont nombreux à conduire pour leurs déplacements professionnels (42 %), ils sont aussi enclins à adopter des attitudes pouvant être dangereuses.
Ainsi, 82 % des conducteurs reconnaissent parfois avoir des comportements à risque au volant.
71 % disent ne pas systématiquement respecter les limitations de vitesse.
56 % des conducteurs reconnaissent qu'il leur arrive d'utiliser le téléphone au volant et 32 % de somnoler.
49 % des conducteurs déclarent avoir frôlé l'accident et 19 % disent en avoir déjà eu.
42 % des actifs indiquent avoir reçu une amende et 36 % affirment avoir perdu des points sur leur permis, traduisant un relâchement des comportements au volant.
L'étude montre que la crise sanitaire a entrainé une légère réduction des déplacements professionnels au volant puisque 22 % des actifs indiquent moins utiliser leur véhicule qu'avant le début de la crise.
36 % estiment que le développement du télétravail est une solution pour lutter contre le risque routier.
23 % des dirigeants d'entreprises ont donné des consignes aux salariés pour les inciter à diminuer leurs trajets professionnels en
voiture ou deux-roues motorisés.
13 % des dirigeants d'entreprises ont mis en place des solutions pour favoriser l'usage des mobilités douces comme le vélo ou la trottinette électrique.
Découlant de la méconnaissance du risque routier, la mise en place d'actions de prévention est rare.
Seuls 18 % des dirigeants ont mis en place des actions de prévention du risque routier dans leur entreprise.
De nombreux enjeux de sécurité
routière sont perçus comme prioritaires.
Du côté des dirigeants d'entreprises, le premier sujet est celui de l'alcool au volant (66 %), suivi de la
consommation de stupéfiants (46 %) et des distracteurs (46 %).
Pour les salariés, la lutte contre l'alcool au volant est identifiée comme un enjeu prioritaire (34 %), tout comme la lutte contre les distracteurs (32 %).
L'étude pointe une variation significative de la prévention du risque routier selon la taille de l'entreprise.
Les actions de prévention sont ainsi très minoritaires dans les TPE de moins de 10 salariés (15 %) mais majoritaires dans les entreprises comptant plus de 250 collaborateurs (63 %). Seuls 5 % à 11 % des entreprises de moins de 250 salariés ont planifié une action de prévention au risque routier en 2022, contre 44 % des sociétés comptant plus de 250 collaborateurs. La mention au document unique est très répandue dans les sociétés de plus de 250 collaborateurs (83 %) mais plus faible dans les entreprises de moins de 250 salariés (42 % à 54 %).
Source : étude MMA sur le risque routier professionnel menée avec l'Ifop auprès des dirigeants de TPE/PME et d'ETI jusqu'à 1 000 salariés
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