L'assiduité des Français à présenter leur vieux véhicule au contrôle technique obligatoire en baisse
                                Le 
contrôle technique automobile a un rôle majeur à jouer dans les politiques environnementales.
« Le rôle du contrôle technique automobile en matière de sécurité routière est communément reconnu. Mais il est moins couramment admis qu'il joue aussi un rôle majeur pour la protection de l'environnement. À ce titre, il vise différents objectifs : limiter les émissions polluantes des véhicules, réduire la pollution atmosphérique et favoriser l'entretien régulier des véhicules », rappelle Philippe Nozière, président de l'association « 40 millions d'automobilistes ».
Pour atteindre ces deux objectifs, il est indispensable qu'une part importante du parc automobile se soumette régulièrement à l'obligation de contrôle technique automobile. C'est ce que prévoit la règlementation.
D'après les chiffres fournis par le réseau Autovision, 
moins de 7% des véhicules présentés au contrôle technique automobile présentent une défaillance en lien avec la pollution (fonction n°8 : « nuisances ») donnant lieu à une contre-visite obligatoire.
Depuis plusieurs années, les centres de contrôle technique constatent 
un recul du nombre de véhicules de plus de 10 ans qui se présentent au contrôle technique périodique, alors même que ce sont eux qui présentent le plus souvent des défaillances. 
En 2024, l'enseigne Autovision a dénombré moins 11,7 % de véhicules classés Crit'air 3 (essence de plus de 20 ans et diesel de plus de 15 ans), moins 18 % de Crit'air 4 (diesel de plus de 20 ans) et moins 22 % de Crit'air 5 (diesel de plus de 25 ans) de passage dans ses centres.
« Ces données indiquent, soit un rajeunissement massif du parc auto français – mais c'est incohérent avec le fait que l'âge moyen du parc ne cesse de croître (11,5 ans en 2015, 12 ans en 2019, 12,5 ans en 2022 et 13 ans en 2024) – soit une tendance à la non-présentation des véhicules les plus anciens au contrôle technique, pourtant obligatoire. Et cette hypothèse – la plus probable – est sans aucun doute la conséquence des politiques environnementales menées ces dernières années, qui visent à exclure des villes les vieux véhicules », analyse Pierre Chasseray, délégué général de l'association « 40 millions d'automobilistes ».
L'augmentation de l'âge moyen des véhicules d'une part et le manque de moyens financiers à disposition des automobilistes pour changer de 
voiture d'autre part laissent penser que ces véhicules sans contrôle technique valide ne disparaissent pas de la circulation.
Les vieilles 
voitures continuent largement à rouler, mais leur usage se fait en dehors de tout cadre réglementaire, accentuant ainsi les risques environnementaux et sécuritaires auxquels elles exposent la population.
Les experts estiment qu'
un véhicule Crit'air 5 mal entretenu peut émettre 20 à 50 % d'oxydes d'azote et de particules fines de plus qu'un même véhicule bien entretenu, et 10 à 20 % de plus de 
CO2.
« Ils (les véhicules les plus anciens) sont interdits à la circulation dans les villes, mais continuent à parcourir les routes péri-urbaines et les campagnes. Cela pose de véritables problèmes en termes de sécurité, car le bon état des organes essentiels de sécurité n'est plus assuré, et en termes de pollution, car les émissions ne sont plus mesurées, donc plus régulées », conclut Philippe Nozière.
L'association « 40 millions d'automobilistes » appelle à des mesures concrètes et équilibrées pour un meilleur respect de la réglementation actuelle, pour remettre le contrôle technique périodique au centre des politiques environnementales en matière de transports.
Le principe des ZFE est d'interdire les vieux véhicules à la circulation, sur la base d'un classement qui prend exclusivement en considération l'âge et la motorisation, et non les 
performances environnementales réelles des voitures.
« Le message envoyé aux propriétaires de ces véhicules est que peu importe la façon dont ils entretiennent leur véhicule, ils n'ont de toutes façons plus le droit de rouler. C'est très dommageable, car cela tend à discréditer le contrôle technique, avec pour conséquences une moindre attention aux critères environnementaux, mais aussi aux impératifs de sécurité routière », poursuit Pierre Chasseray.
En cherchant à évincer du parc automobile les véhicules les plus anciens, les ZFE ont engendré des effets inverses de ceux visés : les vieilles voitures sont moins contrôlée mais de plus en plus nombreuses à rouler en dehors de tout cadre réglementaire.
Source: Baromètre du contrôle technique automobile 2024 « 40 millions d'automobilistes » réalisé en collaboration avec Autovision
Photo sale-industrie-voiture-vehicule-4116191 de Jose Ricardo Barraza Morachis sur Pexels