Une enquête de
Ford sur la distraction en voiture montre qu'
un quart des jeunes conducteurs en Europe ont déjà fait un selfie au volant et que
la moitié ont utilisé leur smartphone pour prendre une photo en conduisant.
Entre l'équipe allemande vainqueur de la
Coupe du Monde de Football, Barack Obama et même le Pape, le phénomène du selfie a pris une ampleur considérable.
Ces autoportraits au smartphone, destinés le plus souvent à être partagés sur les réseaux sociaux,
peuvent avoir des conséquences dramatiques lorsqu'ils sont pris en conduisant.
L'enquête, menée auprès de 7 000 jeunes de 18 à 24 ans possesseurs d'un smartphone, révèle également qu'
un quart des jeunes conducteurs ont publié sur les réseaux sociaux ou les ont consultés en conduisant.
Bien que la majorité des sondés admettent le danger, les hommes sont les plus enclins à ignorer les risques des selfies et des réseaux sociaux en conduisant.
Les accidents de la route constituent la cause principale de décès des jeunes.
Ford considère que prendre un selfie au volant
peut réduire l'attention pendant 14 secondes et c
onsulter les réseaux sociaux pendant 20 secondes, assez longtemps pour
parcourir plus de 500 mètres à 100 km/h.
Les recherches menées en Amérique du Nord par la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) montrent que se recoiffer à l'aide du rétroviseur entraine jusqu'à 4 secondes de distraction et composer un numéro sur un téléphone jusqu'à 7 secondes (source : 2006 US 100-Car Naturalistic Study NHTSA).
« Le selfie fait partie du quotidien des jeunes mais ce geste est vraiment incompatible avec la conduite », déclare Jim Graham, responsable du programme Ford Driving Skills for Life.
« Il est très inquiétant que tant de jeunes conducteurs avouent prendre des photos au volant et nous ferons tout notre possible pour en souligner les dangers à travers nos formations. »La publication de selfies au volant sur les réseaux sociaux est devenue un phénomène de mode. Des hashtags comme #drivingselfie sont devenus très populaires.
Plusieurs accidents ces derniers mois, dont certains mortels, ont impliqué des conducteurs qui venaient de prendre un selfie.
« L'usage du smartphone en conduisant (conversation, envoi de messages, consultation des réseaux sociaux et maintenant selfie
) est de plus en plus pratiqué, notamment par les jeunes, c'est un facteur grandissant de risque au volant », affirme Jean-Yves Salaün, délégué général de l'association Prévention
Routière.
Une étude précédente de Ford sur les jeunes conducteurs a montré que la majorité d'entre eux ont déjà dépassé les limitations de vitesse. Près de la moitié ont mangé ou bu tout en conduisant et 40% ont utilisé leur téléphone mobile au volant (enquête menée par Ford du 12 au 28 mai 2013 sur 4 325 parents d'enfants de 17 à 24 ans et 5 160 jeunes conducteurs de 17 à 24 ans en Allemagne, en Espagne, en France, en Italie et au Royaume-Uni).
C'est au
Royaume-Uni que le phénomène du selfie au volant prend le plus d'ampleur, tandis que plus d'un tiers des allemands utilisent les réseaux sociaux en conduisant.
Selon l'enquête de Ford, les conducteurs britanniques sont les plus nombreux à se photographier au volant (33%), devant les Allemands et les Français (28%), les Roumains (27%), les Italiens (26%), les Espagnols (18%) et les Belges (17%).
Les Allemands ont le plus tendance à utiliser les réseaux sociaux ou internet en conduisant (35%), devant les Britanniques (32%), les Belges (26%), les Roumains (25%), les Français (23%), les Italiens (21%) et les Espagnols (8%).
Presque tous les Roumains (97%) admettent prendre des photos en conduisant, largement devant les Allemands (55%), les Britanniques (43%), les Belges (41%), les Français (41%), les Italiens (40%) et les Espagnols (32%).
Source: enquête menée par Ford du 3 au 27 juin 2014 sur 7 003 jeunes conducteurs de 18 à 24 ans possesseurs de smartphone en Allemagne, en Belgique, en Espagne, en France, en Italie, en Roumanie et au Royaume-Uni.