Après une chute libre de 72,2% en mars, le marché
automobile France a de dévissé de 88,84% en avril.
Cet effondrement du mois d'avril n'est pas une surprise dans le contexte du confinement mis en place dans le cadre du Covid-19.
Les chiffres du marché du mois de mars intégraient un fonctionnement normal de l'économie française jusqu'à l'annonce, le 16 mars, de la mise en place du confinement intervenu le 17 mars.
Sur la basse des dernières prévisions du gouvernement Français d'avril 2020, le recul en 2020 du produit intérieur brut (PIB) atteindrait 8%.
Rappelons que le 17 mars, le gouvernement Français prévoyait provisoirement un recul du PIB de la France de 1%.
Visiblement, le Ministère de l'Economie a été totalement dépassé par les
conséquences dramatiques pour l'économie Française des mesures décidées lors du confinement et notamment des
mesures de chômage partiel non encadrées et sans conditions qui reposent sur le seul
statut des Français.
Le système de chômage partiel mis en place en France est sans conteste le plus généreux d'Europe.
C'est aussi le plus coûteux pour les finances publiques.
C'est un système inéquitable qui préserve la quasi-totalité des revenus des salariés jusqu'à 4,5 mois de SMIC et laisse les Français les plus précaires (chômeurs, travailleurs saisonniers, CDD,....) assistés à la baisse inexorable de leurs revenus et à l'épuisement de leurs droits sociaux en période de crise sanitaire et d'explosion du chômage.
C'est de surcroit un système artificiel financé par la dette publique qui éloigne les salariés Français des entreprises, d'où la lenteur constatée du redémarrage des entreprises en France comparativement à nos voisins Européens.
Le recours massif au chômage partiel de commerces et d'entreprises non fermés administrativement étonne également. On pourrait y voir un levier utilisé pour préserver la trésorerie de commerces et d'entreprises non fermés administrativement.
Dans la mesure ou l'INSEE constate sur le seul premier trimestre 2020 (qui n'intègre que 15 jours de confinement Covid 19 sur une période de trois mois) une diminution du PIB en France de 5,8%, on ne peut que s'étonner de l'optimisme de la prévision du gouvernement Français.
Sur la base des données de l'INSEE du premier trimestre 2020, on peut estimer (en faisant l'hypothèse que le PIB était stable sur le début du trimestre) le recul du PIB en France sur les 15 jours post-confinement du seul mois de mars 2020 à 35%. Un gouffre!
Pour l'ensemble de l'année 2020, les équipes C-Ways & Autoways ont produit un jeu de prévisions du marché automobile scénarisées en fonction des évolutions possibles du PIB.
Selon les hypothèses de récession économique prises (des baisses du PIB France de 7%, 8%, 9% et 10%), les équipes C-Ways & Autoways arrivent à des baisses du marché automobile allant jusqu'à 31%.
Variations du PIB France
| Variations du marché automobile France (VN)
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Moins 7%
| Moins 22%
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Moins 8%
| Moins 25% |
Moins 9%
| Moins 28% |
Moins 10%
| Moins 31%
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Les projections pour l'année 2020 du CNPA tablent sur un repli de 30% des immatriculations.
Etant donné l'ampleur prise par le dispositif de chômage partiel qui concerne près de 12 millions de Français au 1er mai dont de très nombreuses entreprises qui ne faisaient pas l'objet de fermetures administratives du fait du Covid-19, la lenteur du redémarrage des entreprises, la lenteur de la reprise du travail, la réouverture progressive et lente des écoles sur le territoire, la chute inédite de la confiance des ménages, la croissance du taux de chômage, l'existence d'un risque chômage latent pour de nombreux salariés et l'effondrement brutal du climat des affaires, tout porte à croire que le recul du PIB serait supérieur à 10% et le recul du marché automobile supérieur à 30% en 2020.
Rappelons également la tendance à la baisse du marché automobile Français observée pendant plusieurs mois en 2019 et les immatriculations tactiques réalisées au mois de décembre 2019.
Un recul du marché automobile de cette ampleur met la
filière automobile (production, distribution et services) Française en danger.
L'exemple de la distribution automobile est significatif : chaque mois de confinement, les réseaux distribution perdent l'équivalent d'une année de résultats, compte tenu du niveau des marges et des besoins importants en capitaux.
Les loueurs, les
auto-écoles, les réparateurs
automobiles et les stations-services
sont les services automobiles les plus touchés par le confinement Covid-19.
La situation de la filière automobile Française est extrêmement préoccupante.
Sources : C-Ways, Autoways, CNPA, SIV et INSEE