A la veille du renouvellement des règlements d'exemptions (330/2010 et 461/2010) et face aux chiffres (qualifiés de « contre-vérités » par le CNPA) qui circulent dans le débat public sur le
coût de la distribution
automobile, le Conseil National des Professions de l'Automobile (CNPA) a mandaté le cabinet TCG Conseil afin d'analyser la structure de ces coûts.
Cette étude permet d'apporter un éclairage et des données tangibles sur les
différentes marges liées à l'activité de vente des véhicules neufs, et à leur évolution au cours de la dernière décennie.
Dans le cadre de cette étude, les marques sur lesquelles s'appuie l'échantillon représentent en moyenne plus de 75% du marché véhicules neufs, sur l'ensemble de la période (soit de 2011 à 2019).
Les données collectées concernent uniquement le réseau « privé » de concessionnaires, excluant les réseaux de succursales ou de filiales pilotés par les constructeurs.
L'étude met en évidence des
prix de vente catalogue moyens qui ont augmenté de manière significative (plus 16%) entre 2011 et 2019.
Dans le même temps, la marge brute, qui représente la différence entre le chiffre d'affaires net et les
coûts d'acquisition des véhicules neufs réglés par les distributeurs auprès de leur constructeur, est passée de 10,5% en 2011 à
9,0% en 2019.
Autre élément à prendre en considération, les
remises moyennes accordées aux clients (particuliers comme professionnels) et pour les différents types de véhicules (véhicules particuliers et véhicules utilitaires) ont progressé, toutes marques confondues, pour s'établir à
18,5% du prix de vente catalogue moyen en 2019.
Afin de compenser la baisse des marges brutes des concessionnaires et l'augmentation des remises accordées aux clients, les constructeurs ont revu leurs politiques de soutien à leurs réseaux de distribution et ont accru leurs aides commerciales. Les
aides commerciales accordées aux concessionnaires incluent les primes, bonus et aides commerciales diverses.
Ces aides atteignent
16,7% du prix de vente catalogue moyen en 2019 (contre 13,3% en 2011).
En considérant l'ensemble des éléments, la marge de distribution des réseaux s'est dégradée entre 2011 et 2019, et ce malgré le soutien accru des constructeurs.
Cette marge de distribution atteint 7,2% en 2019, pour 8,0% en 2011.
Le
coût de distribution automobile est lui passé de 23,8% du prix de vente catalogue moyen en 2011 à
25,7% du prix de vente catalogue moyen en 2019.
Les constructeurs
automobiles et le groupe Stellantis dénoncent un coût de la distribution automobile beaucoup trop élevé,
de l'ordre de 30 %. En intégrant la publicité, le transport, la logistique et le réseau de vente, le coût de la distribution atteindrait 30 % du prix de vente catalogue d'une
voiture.
Le coût du réseau automobile (à ne pas confondre avec le coût de distribution automobile comme le fait le CNPA) représente 7 % du prix de vente catalogue moyen en 2019.
Si l'on devait définir le coût d'un réseau, selon le CNPA, il faudrait se baser sur la différence entre les coûts de distribution et les remises clients. Ce coût est d'un peu plus de 7% du prix de vente catalogue moyen en 2019. Il est en baisse depuis le début de la décennie (de 7,1% en 2011 à 6,50% en 2019 pour les marques généralistes, et de 9,6% à 8,6% pour les marques premium).
Le secteur de la distribution automobile représente aujourd'hui 13 000 points de vente en France et 150 000 salariés sur l'ensemble du territoire.
La capillarité du réseau automobile est le pilier du service de proximité proposé au consommateur: en moyenne, l'automobiliste se trouve à 53 minutes de trajet en voiture d'un point de vente pour l'
achat d'un véhicule neuf, et à 34 minutes pour l'entretien et la réparation de son véhicule.
51% des concessionnaires sont situés dans des zones urbaines inférieures à 100 000 habitants, et 31% dans des zones urbaines inférieures à 50 000 habitants.
Source: étude CNPA sur le coût de distribution 2021