Depuis le 1er avril 2019, les garagistes ont l'obligation de
proposer des pièces détachées issues de l'économie circulaire pour la réparation des véhicules des particuliers.
Trois ans plus tard,
le marché de la pièce automobile d'occasion reste peu connu des consommateurs français.
Pourtant, la pièce
automobile d'
occasion a toutes les raisons d'intégrer le quotidien des automobilistes.
Une pièce auto d'occasion est jusqu'à 70% moins chère qu'une pièce neuve alors que depuis 20 ans les tarifs des pièces neuves ont doublé. Le transport est la deuxième dépense d'un foyer, opter pour l'occasion dans l'entretien et la réparation d'un véhicule est donc une alternative lorsque l'on veut préserver son pouvoir d'
achat.
L'achat de pièces détachées d'occasion
favorise la réduction de l'activité des usines et permet de rechercher la neutralité carbone. Alimentées aux énergies fossiles, les usines de fabrication de pièces
automobiles émettent d'importantes quantités de gaz à effet de serre.
Chaque année, environ 1,5 millions de véhicules sont retirés de la circulation en France et amenés dans l'un des 1 700 centres pour les véhicules hors d'usage (CVHU). Sur ces véhicules, certaines pièces sont encore en excellent état. Celles-ci sont démontées, contrôlées, nettoyées et remises en circulation.
Il existe des solutions simples pour trouver des pièces
automobiles d'occasion. Pourtant les réparateurs automobiles semblent encore frileux sur l'utilisation de pièces issues de l'économie circulaire.
L'Etat français a amorcé une prise de conscience auprès des automobilistes avec l'arrêté du 8 octobre 2018 "relatif à l'information du consommateur sur les
prix et les conditions de vente de pièces issues de l'économie circulaire dans le cadre des prestations d'entretien ou de réparation des véhicules automobiles". Pour autant, malgré la mise en lumière de la pièce auto d'occasion, la loi ne pousse pas à son usage. Dans les faits, cette loi se traduit uniquement par une exposition un peu plus importante de l'occasion dans le secteur automobile, mais la
promotion de la pièce issue de l'économie circulaire, reste au bon vouloir du réparateur. Il est facile de jeter la pierre aux réparateurs, mais dans la chaîne de réparation, ils sont les seuls à être soumis à des obligations de résultats (tout en étant rapide, efficace et à des prix compétitifs !) et la crainte quant à la qualité du produit d'occasion est parfois encore un frein, de même que la difficulté de livraison ou de sourcing de la pièce.
La loi a permis une petite avancée.
En 2017, les pièces de réemploi représentaient 2,7% des accessoires remplacés.
Ce taux a grimpé à plus de
3,6% en 2021.
A titre de comparaison, les pièces de réemploi représentent 17% des accessoires remplacés en Suède et 20% aux Etats-Unis.
Source: Opisto