Le Secours catholique, le Réseau Action Climat et Transport & Environment (T&E), acteurs de la mobilité et de l'accompagnement social, réagissent au constat sur la complexité des mécanismes d'aides dans la transition vers une mobilité moins polluante établi dans une étude publiée par l'IDDRI.
Pour la première fois, une étude de l'IDDRI (l'Institut du développement durable et des relations internationales) analyse de manière exhaustive les différentes aides à la mobilité proposées par l'Etat et les collectivités locales pour réduire l'empreinte carbone des déplacements sur le territoire.
L'étude révèle la complexité des dispositifs d'aides à la mobilité durable des collectivités locales partout en France.
Le Secours catholique, le Réseau Action Climat et Transport & Environment se sont saisis de cette étude et alertent les décideurs sur la nécessité d'une politique d'accompagnement plus ambitieuse et cohérente à l'échelle nationale, sans quoi de nombreux citoyens risqueraient de basculer dans la précarité mobilité, laissant ainsi les inégalités s'aggraver.
Alors que les transports représentent environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre (source : rapport grand-public 2022 du Haut Conseil pour le Climat), et que c'est un secteur dont les émissions continuent de croître en 2022 (CITEPA), une étude de l'IDDRI dresse le portrait des aides à la mobilité durable proposées par l'Etat et les collectivités, qui sont nombreuses (103 dispositifs d'aides existants du national au local), mais parfois difficilement accessibles.
1 - Un imbroglio géographiqueLe premier constat de l'étude concerne celui de l'hétérogénéité des 103 dispositifs d'aides existants du national au local. En effet, nous pouvons faire le constat de fortes inégalités entre les territoires étudiés (13 régions, 96 départements et 10 métropoles). « Au-delà du fait qu'aucune région, aucun département ni aucune métropole ne propose la même chose, cette étude met au jour l'existence de nombreuses zones blanches où aucun accompagnement en faveur d'une mobilité moins polluante n'est proposé. Il est urgent de mettre en place une politique d'accompagnement plus massive et cohérente », alerte Valentin Desfontaines, Responsable Mobilités Durables au Réseau Action Climat.
10 métropoles ont mis en place aujourd'hui une ZFE-m, il y en aura plus de 40 en 2025 d'après l'obligation instaurée par la Loi Climat et Résilience qui concerne toutes les villes de plus de 150 000 habitants. Or, pour que ces déploiements de ZFE-m puissent se faire dans les meilleures conditions, une réflexion doit être menée sur les périmètres et les habitants concernés et donc sur leur éligibilité aux aides pour être accompagnés dans la transition vers la mobilité propre.
2 - Un labyrinthe administratif et une myriade de conditionsAu-delà de la complexité et du morcellement des aides existantes, les conditions pour bénéficier des aides sont variables, certaines étant liées au niveau de revenu, d'autres au périmètre géographique, ou encore au
coût d'achat ou au mode d'acquisition. Aucune aide ne se ressemble, et de surcroît, les démarches pour en bénéficier sont toutes cloisonnées entre le national et le local, les rendant souvent inaccessibles.
Source : étude IDDRI sur les aides à la mobilité durable
Image par Markus Distelrath de Pixabay