Le cabinet de conseil et d'audit PwC dresse un
bilan en demi-teinte de la prime à la casse et du bonus/malus écologique en France.
Afin de relancer
la consommation automobile dans un contexte de
stocks de voitures très élevés et de pouvoir d'
achat en berne, la
« prime à la casse » est venue compléter fin 2008 un système de
« bonus/malus écologique » instauré au début de la même année en France.
L'étude « Résultat en demi-teinte pour la prime à la casse et bonus/malus écologique en France » de PwC dresse un
bilan mitigé des deux aides dédiées à l'
automobile en France.
Le cabinet PwC estime le
coût des deux dispositifs cumulés de relance du marché automobile à près de
2,2 milliards d'euros pour l'Etat.
Complété par les puissantes campagnes promotionnelles des constructeurs
automobiles, le dispositif mis en place a contribué à
relancer les ventes de voitures particulières. Entre 2008 et 2010, elles ont progressé de 7,7%.
Les ventes annuelles de voitures particulières en France, qui se maintenaient depuis 2004 autour des 2 millions d'unités, ont atteint un niveau record de
2,3 millions en 2009.
Les aides à l'
achat automobile ciblées sur les véhicules à faibles
émissions de CO2 ont orienté les automobilistes vers des véhicules de petite taille. La part des véhicules de la gamme inférieure est passée de 50,3% à 56,7% en l'
espace d'un an, augmentant ainsi de 6,4 points entre 2008 et 2009.
Les constructeurs automobiles français, spécialisés dans la production de petites voitures, ont tiré leur épingle du jeu sur la période 2008-2010. La pénétration des marques françaises sur le marché Français a progressé pour atteindre environ
56%. Le groupe PSA
Peugeot Citroën a vu ses ventes en France augmenter de 10% pendant que celles de
Renault croissaient de 7,5% sur cette période.
Les petits modèles moins émetteurs de
CO2 de PSA Peugeot Citroën et de Renault étant en partie assemblés à l'étranger, notamment
en Slovaquie, en Slovénie, en Turquie et en Espagne, les deux dispositifs ont accentué la détérioration de la balance commerciale française.
Les aides à l'achat automobile ont au total coûté 2,2 milliards d'euros. Pour mémoire, malgré un poids en décroissance depuis plusieurs dernières années, l'industrie automobile représente un secteur clé pour l'économie française en terme d'emplois. 5% de la population active ayant un emploi dépend directement du secteur automobile, et 10% en dépend indirectement.
« Au-delà de l'accroissement des ventes, ces deux aides ont profité à la R&D, notamment en termes de développement de moteurs thermiques via le « downsizing » (réduction des cylindrées) et d'avancées sur le virage de l'électrification », indique Gérard Morin, associé du cabinet de conseil et d'audit PwC.
« Enfin, insiste Gérard Morin, il ne faut pas oublier les effets directs de l'augmentation des ventes automobiles sur les recettes de TVA, et les effets indirects portant à la fois sur l'augmentation du nombre d'assurances souscrites, le maintien de l'activité des sous-traitants nationaux ou encore la baisse de la facture énergétique du pays, qui sont venus contrebalancer un bilan financièrement mitigé. »Source: PwC