Selon une enquête menée par le cabinet d'études britannique Centre for Economics and Business Research et le fournisseur international d'informations sur le trafic en temps réel et de prévisions de trafic Inrix,
les embouteillages coûteraient plus de 5,9 milliards d'euros par an aux foyers français qui utilisent la voiture pour les déplacements quotidiens dans les 13 plus grandes zones urbaines françaises (Paris, Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Toulouse, Grenoble, Toulon, Nantes, Rennes, Caen, Nancy, Tours, Clermont-Ferrand).
Ce
coût global
de plus de 5,9 milliards d'euros est le résultat de l'addition des coûts directs (en carburant et en temps perdu) et indirect (répercussion sur les
prix des biens et services vendus par les entreprises).
77% des salariés se rendent à leur bureau en voiture aux heures de pointe en France. On estime qu'
un automobiliste français passe 47 heures en moyenne dans les embouteillages chaque année.
Ces embouteillages ont
des répercussions directes et indirectes sur le portefeuille des foyers. Le temps passé dans les bouchons plutôt qu'au bureau, ainsi que le carburant gaspillé peuvent peser lourd sur le pouvoir d'
achat des foyers. De manière indirecte, le coût d'affrètement des véhicules des entreprises coincés dans les bouchons ont également un impact sur le portefeuille des consommateurs.
Le coût direct en carburant représente plus de 568 millions d'euros en
carburant gaspillé.
Le coût direct du temps passé dans les embouteillages représente une facture totale de 3,5 milliards d'euros en
temps perdu.
Chaque jour, des véhicules d'entreprises ou de transport de marchandises, qui représentent 19% du trafic sur les routes françaises, sont bloqués par des embouteillages (le fret représente 7% du trafic routier dans les périodes de forte affluence sur les routes en France et les voyages d'affaires représentent 12% du trafic routier dans les périodes de forte affluence sur les routes en France).
Le coût indirect total lié à la
répercussions sur les prix à la consommation des produits et des services du temps perdu dans les bouchons s'élève à 1,8 milliard d'euros.
L'étude révèle que les embouteillages amputent le budget des foyers français qui utilisent la voiture pour les déplacements quotidiens dans les 13 plus grandes zones urbaines françaises de
677 euros chaque année (72 euros de carburant gaspillé, 453 euros de temps perdu et 152 euros de répercussions sur les prix à la consommation).
« Chaque jour, des millions de personnes partent travailler en voiture. Cette étude révèle l'impact considérable des bouchons sur l'économie française, explique Matt Simmons, Directeur Europe, Inrix.
Les embouteillages réduisent la productivité des automobilistes, alourdissent leurs factures et leur font perdre du temps, sans compter qu'ils nuisent à l'environnement. Il est grand temps de réagir : en utilisant le big data, la France peut relever le défi d'améliorer la gestion du trafic sur son réseau routier. »Près de la moitié de ce coût est supporté par les automobilistes parisiens.
Les embouteillages font perdre aux
automobilistes parisiens plus de 60 heures chaque année en moyenne. Près de
2,4 millions de Parisiens utilisent leur voiture pour se rendre au bureau. Compte tenu du coût élevé de la vie et du caractère particulièrement précieux du temps dans la capitale, les coûts directs et indirects générés par ces automobilistes sont estimés à
2,9 milliards d'euros, soit environ 997 euros par foyer concerné (94 euros en carburant gaspillé, 719 euros en temps perdu et 184 euros de répercussions sur les prix à la consommation).
Au-delà des répercussions financières,
les embouteillages ont également des impacts sur l'environnement. Le rapport indique en effet qu'ils génèrent chaque année
1 894 kilotonnes d'équivalent CO2 au Royaume-Uni, en France et en Allemagne, soit l'équivalent de l'emprunte carbone de 120 000 foyers dans ces pays. Cela revient à un coût total de carbone de 128 millions d'euros par an, soit autant que l'emprunte carbone générée par la production de 6,9 milliards d'euros de marchandises. Pour compenser cette pollution, il faudrait planter 189 millions d'arbres sur une surface équivalant à un quart de la zone urbaine de Paris.
Méthodologie utilisée pour le rapport :Le CEBR est un cabinet d'études économiques créé en 1993. Il fournit analyses et recommandations aux autorités municipales, locales, départements, aux gouvernements et sociétés à travers l'Europe.
Résumé des principales hypothèses émises par le CEBR (le Centre pour la recherche économique et commerciale) pour la réalisation du rapport :
Le CEBR a utilisé les données Inrix relatives à la congestion du trafic durant les heures de pointes dans 18, 13 et 15 zones urbaines importantes (ZUI) en France afin de calculer la quantité moyenne annuelle d'heures perdues par véhicule.
Afin de quantifier le coût direct supporté par les ménages utilisant leur voiture pour les trajets, le CEBR a défini ses propres modèles de transport, de ville et de macroéconomie pour calculer les coûts directs (consommation de carburant plus importante et valeur du temps perdu par les travailleurs bloqués par les embouteillages). Les coûts liés à la consommation de carburant ont été calculés sur la base des prix moyens du carburant, pour le super 95 (essence sans plomb normale) et sont basés sur une moyenne des rapports mensuels des prix du carburant émis le bulletin pétrolier de la Commission européenne. La moyenne de carburant consommé par véhicule a été estimée à 0,5 litre par heure dans le cas d'un véhicule de
classe moyenne.
Le CEBR a calculé la valeur du temps perdu par rapport au salaire horaire d'un travailleur à temps-plein. La valeur du temps perdu par le conducteur est estimée à 50% du salaire horaire national et dans une ville, étant donné que la proportion de productivité perdue dans le trafic est censée se récupérer durant la semaine de travail. Le CEBR estime que 80 à 90% des coûts directs (carburant, temps d'un employé) sont ensuite répercutés par les entreprises sur les ménages utilisant la voiture pour leur déplacement.
Dans le calcul des coûts indirects répercutés par les entreprises sur les ménages habitant en zone urbaine, le CEBR est partie du postulat suivant : 12% du trafic routier durant les heures de pointe le matin et l'après-midi sont effectués par les véhicules d'entreprise et 6% au transport de marchandises. Ce postulat se base sur des données relatives aux entreprises et temps de transport compilées au sein de l'enquête nationale sur les déplacements (NTS) publiée par le ministère des Transports britannique (DfT) et sur des statistiques de transport de marchandises figurant dans le rapport 2009 sur les déplacement dans Londres, publié par Transport for London (TfL, Transports londoniens).