Face aux
enjeux réglementaires, la
question du véhicule électrique occupe cette année encore la tête des enjeux à l'horizon des cinq prochaines années pour les décideurs du secteur
automobile.
L'édition 2018 de l'étude KPMG sur les tendances clés du secteur automobile à travers le monde montre que les constructeurs vont devoir
gérer une transition complexe avec la cohabitation de technologies concurrentes et de
multiples enjeux d'infrastructure.
Les tendances globales montrent que
la pile à hydrogène ne cesse de gagner du terrain auprès des constructeurs qui y voient une réponse technique pertinente pour certains usages.
Ils sont ainsi 52% dans le monde contre 29% en France à considérer ce mode de production de l'énergie électrique comme
la tendance clé de l'année.
La pile à hydrogène, encore peu exploitée commercialement, nécessite la
mise en œuvre d'une infrastructure dédiée afin d'alimenter les véhicules en hydrogène.
Elle progresse régulièrement parmi le palmarès des enjeux du secteur automobile mis en avant par les dirigeants interrogés par KPMG, passant de la 6ème place en 2014 à la 1ère place en 2018.
L'étude KPMG analyse également les enjeux liés au développement du véhicule électrique à batteries. Cette solution privilégiée notamment par les constructeurs européens pourrait montrer ses limites dans la mesure où elle nécessite une
infrastructure électrique conséquente que de nombreux pays ne sont pas prêts à mettre en œuvre.
En France, le véhicule électrique est d'abord considéré comme un véhicule à batterie.
En France, 43% des décideurs estiment que le manque d'infrastructure est le frein majeur au développement de la mobilité électrique, contre 28% à l'échelle mondiale.
L'analyse fournie par l'étude KPMG met en lumière l'équilibre des technologies dans le développement des futures motorisations.
Les 900 dirigeants internationaux projettent à un horizon de cinq ans un mix équilibré parmi les technologies disponibles :
- 26% pour les
véhicules électriques à batterie ;
- 25% pour les véhicules fonctionnant par pile à hydrogène ;
- 25% pour les motorisations thermiques (diesel et essence) ;
- 24% pour les moteurs hybrides, rechargeables ou non.
L'utilisation du
carburant Diesel reste technologiquement et économiquement pertinente pour 50% des décideurs dans le monde (39% en France).
Bien que le diesel soit devenu politiquement et socialement inacceptable dans de nombreux pays, ce chiffre a progressé de 3 points en 2017, ce qui illustre les incertitudes auxquelles les constructeurs
automobiles doivent faire face dans cette période de transition.
Pour Laurent des Places, Associé KPMG Responsable du secteur Automobile
« Face à une pression réglementaire toujours plus forte et aux progrès décisifs attendus dans la chimie des batteries, les acteurs du secteur automobile voient dans le véhicule électrique une opportunité de développement qu'il est indispensable de saisir. Néanmoins, la mise en place des infrastructures nécessaires à ces nouvelles motorisations reste un enjeu majeur qui conditionne le succès commercial de ces technologies émergentes. »Méthodologie:Depuis 1999, KPMG interroge chaque année des dirigeants de l'industrie automobile mondiale pour recueillir leur opinion sur les perspectives et les tendances du secteur. Il interroge également les consommateurs pour cerner leurs usages.
Cette année, KPMG a interrogé plus de 900 dirigeants internationaux et plus de 2 100 consommateurs dans 43 pays.
L'échantillon des dirigeants représente l'ensemble de la chaîne de valeur du secteur automobile: constructeurs, équipementiers, distributeurs, fournisseurs de services financiers, entreprises de locations, fournisseurs de moyens de transports, des entreprises du secteur de l'information et de la communication, des fournisseurs d'énergie et des représentants des pouvoirs publics.