Audi et Krajete, une société de technologies vertes basée à Linz,
filtrent le CO2 de l'air avec une méthode de capture directe de l'air ambiant.
La technologie de capture directe de l'air ambiant est fondée sur des processus qui laissent entrevoir la possibilité d'une réduction des coûts et de l'énergie à long terme.
Un matériau filtrant inorganique permet de
retenir une charge très élevée de molécules, en plus d'être très peu sensible aux effets de l'humidité.
il n'est donc pas nécessaire (sauf cas particulier) de pré-sécher l'air ambiant à filtrer, ce qui augmente l'efficacité du processus de capture de l'air et réduit les coûts.
Les conditions de température et de pression permettant l'absorption des molécules de CO2 et leur élimination de la surface d'absorption sont très similaires, ce qui raccourcit les cycles de charge et de décharge de l'absorbant. Un volume de CO2 important peut ainsi être éliminé de l'air ambiant dans un délai court.
Après absorption,
l'air filtré est relâché dans l'environnement.
Le CO2 récupéré est disponible sous la forme d'un produit brut hautement concentré en vue de son stockage permanent ou de son utilisation pour un éventail d'applications industrielles.
L'usine près de Linz, dont la mise en fonctionnement est en cours, est capable de filtrer
500 tonnes de CO2 par an. D'ici la fin de l'année 2022, un autre module viendra augmenter sa capacité à 1 000 tonnes. L'électricité nécessaire au fonctionnement de l'usine provient d'un système photovoltaïque installé sur place.
Alexander Krajete, Présodent de la société technologique qui porte son nom, explique :
« Nous sommes partis du principe que, pour des raisons d'efficacité, le processus serait mené à pression ambiante. Puis nous avons modifié les matériaux d'absorption et les conditions physiques au sein de l'usine jusqu'à obtenir un débit optimal nous permettant de filtrer un maximum de CO2 par unité de temps. » Le processus mené à
pression ambiante a permis de réduire considérablement le
coût du piégeage.
L'objectif à long terme est de permettre une utilisation du dioxyde de carbone à des fins industrielles.
« La technologie permet d'éliminer directement le CO2 partout dans l'atmosphère et constitue par conséquent une mesure de décarbonisation importante », affirme Hagen Seifert, responsable des concepts produit durables chez Audi.
La prochaine étape pour la méga-usine de Linz est d'utiliser des sources d'air présentant une concentration élevée de CO2 et filtrer d'autres émissions, comme les oxydes d'azote.
La technologie de capture directe de l'air pourrait être employée à une échelle bien plus importante sur le site Audi de Gyor, en Hongrie. Le système permettrait d'envisager une capacité de filtration de CO2 de 25 000 tonnes par an dans l'usine hongroise d'Audi.