L'association Attitude Prévention publie les résultats d'une étude sur simulateur homologué de conduite montrant
le lien entre alimentation et vigilance au volant.
Cette étude sur le comportement des automobilistes avant et après un repas a été menée avec le
docteur Frédéric Saldmann, cardiologue et nutritionniste, et le
professeur Fabrice Bonnet, médecin endocrinologue.
L'analyse a été menée auprès d'
automobilistes en situation réelle de conduite sur un simulateur déroulée sur des parcours de 40 minutes seulement (un temps bien inferieur à la durée moyenne des trajets de départs en vacances). L'étude a évalué les risques d'hypovigilance après le repas, après un jeûne séquentiel, un repas normal ou hypercalorique.
En France, la
somnolence au volant est la p
remière cause de mortalité sur autoroute; la somnolence au volant est impliquée dans 1/3 des accidents mortels.
Différents facteurs agissent sur la somnolence comme la déprivation de
sommeil, la
consommation d'
alcool ou de
médicaments ou encore l'
environnement du véhicule (température, bruit...).
Si l'
alimentation est connue comme un facteur d'influence, jusqu'alors, aucune étude n'avait permis de démontrer concrètement jusqu'alors l'impact de l'apport nutritionnel sur la vigilance au volant.
« Nous avons étudié la baisse de la vigilance des conducteurs en observant le mouvement des globes oculaires et les postures grâce à un boitier infra-rouge orienté vers le visage du conducteur. Ces comportements ont été filmés et enregistrés sur des systèmes de big data selon des critères robustes et fiables au niveau médical et scientifique. Nous avons ensuite mesuré le nombre de comportements à risques selon le type de repas. », commente le docteur Frédéric Saldmann.
Un
repas dit « hypercalorique » se consomme régulièrement sur la route des vacances puisqu'il peut être constitué, par exemple, de chips, d'une tranche de saucisson sec, d'un hamburger fromage/jambon, suivis d'une part de fromage et d'un moelleux au chocolat pour un total de 1500 Kcal environ.
Les résultats de l'étude sur des parcours de 40 minutes seulement sont
sans équivoque et alarmants: un
repas « hypercalorique » altère les capacités de freinage dans 100 % des cas,
augmente la distance de freinage et diminue significativement la vigilance chez 60 % des conducteurs. 17,5 % ont même atteint le niveau maximal d'extrême somnolence après seulement 40 minutes de conduite.
Sur le groupe de conducteurs qui a consommé un
repas classique (« normo-calorique » -
500 Kcal), seuls 17,5 % des conducteurs ont atteint un état allant vers la « somnolence modérée ». Un résultat conforme avec le fait, que lors de la séquence de freinage, même si une majorité (75 %) a vu ses capacités de freinage légèrement s'altérer, ceci n'avait que peu d'impact sur la distance supplémentaire nécessaire à l'arrêt total du véhicule.
Concernant le groupe des
conducteurs à jeun (à jeun depuis la veille au soir du trajet), aucun n'a dépassé le niveau dit « légèrement somnolent ».
Ainsi, l'étude démontre clairement l'impact très important de l'apport nutritionnel, en dehors de toute prise d'alcool ou de restriction de sommeil, sur la vigilance du conducteur.
« La vigilance au volant commence dans son assiette. L'étude démontre, pour la première fois, qu'un repas léger et une bonne hydratation augmentent la vigilance. Les repas trop copieux sont à proscrire car ils ont tendance à aggraver la somnolence. A éviter aussi, les aliments trop gras et trop sucrés et mangez lentement pour améliorer la digestion. Plus on sera vigilant, moins il y aura d'accidents. », conclut le docteur Frédéric Saldmann.
Source: Association Attitude Prévention