A la veille du week-end prolongé de l'Ascension, au cours duquel les jeunes
conducteurs Français seront nombreux sur les routes, la Fondation Vinci Autoroutes publie les résultats de son 13ème Baromètre de la conduite responsable.
Réalisée par Ipsos auprès de 12 400 personnes dans 11 pays européens, cette vaste enquête annuelle dresse un état des lieux des comportements et représentations des jeunes conducteurs Européens au volant.
Elle permet de suivre l'évolution des
conduites à risque et des bonnes des jeunes conducteurs.
Les résultats du Baromètre de la conduite responsable 2023 font apparaître chez les jeunes de moins de 35 ans, en particulier les hommes, une sur-représentation des
conduites à risque liées aux usages des smartphones (23 % regardent des films ou des
vidéos en conduisant), à la
consommation d'alcool ou de drogues et à la
somnolence au volant.
Pour mémoire, en 2021, 30,7 % des personnes tuées sur la route étaient des jeunes de 18 à 34 ans alors qu'ils représentent près de 20 % de la population française (Source : ONISR – La sécurité
routière en France. Bilan de l'accidentalité de l'année 2021).
Hyperconnexion, addictions, manque de sommeil, autant de facteurs qui exposent particulièrement les jeunes aux risques d'accidents sur la route.Alors qu'ils sont pour la plupart des conducteurs novices et parfois encore soumis à un
permis probatoire, les jeunes conducteurs de moins de 35 ans sont nombreux à s'autoriser consciemment ou inconsciemment des libertés vis-à-vis du code de la route.
Comme le souligne David Le Breton (Les jeunes au volant, érès éditions - 2022), le code de la route est « vécu [par le jeune] comme une gêne intolérable le dépossédant de son évaluation propre des circonstances, il est alors l'objet d'une permanente réinterprétation ».
Premier signe de ce désir de s'affranchir des règles : le non-port de la ceinture de sécurité atteint 27% des moins de 35 ans, 31 % des 16-24 ans et même 41 % des hommes de cette tranche d'âge, alors même que le respect de cette règle doit être totalement intégré pour le passage du permis de conduire.
Autre marqueur de la volonté d'autoévaluer le risque encouru :
la consommation d'alcool, de drogues et de médicaments qui atteint des niveaux nettement plus élevés chez les plus jeunes, notamment les hommes.
Ainsi parmi les hommes de moins de 35 ans :
20 % (28 % des 16 à 24 ans) reconnaissent qu'il leur arrive de prendre le volant en état d'ébriété (pour 9 % de l'ensemble des conducteurs) ;
27 % déclarent avoir déjà eu ou failli avoir un accident à cause de la consommation excessive d'alcool ;
26 % conduisent en ayant consommé des médicaments susceptibles d'altérer leur vigilance (pour 12 % de l'ensemble des conducteurs) ;
19 % (21 % des 16 à 24 ans) conduisent en ayant fumé du cannabis ou consommé des drogues (pour 4 % de l'ensemble des conducteurs).
Nouvelle illustration des analyses de Jocelyn Lachance, maître de conférences en sociologie, les jeunes peinent à se détourner de leur « compagnon numérique de la route » lorsqu'ils conduisent, le risque de la déconnexion primant bien souvent à leurs yeux sur le risque de la déconcentration qu'ils ont d'ailleurs tendance à largement sous-estimer.
Ainsi parmi les hommes de moins de 35 ans :
70 % téléphonent au volant avec un système Bluetooth et parmi eux, 61 % jugent que ce n'est pas dangereux ;
54 % envoient ou lisent des SMS ou des mails (49 % des 16 à 24 ans) alors même que 80 % d'entre eux jugent cela dangereux ;
23 % regardent des films ou des vidéos en conduisant (36 % des hommes de 16 à 24 ans) mais parmi eux, 74 % jugent que cette pratique est dangereuse.
24 %, soit près d'1 sur 4, a déjà eu ou failli avoir un accident en raison de l'utilisation du téléphone au volant.
Par ailleurs, 57 % des jeunes de 16 à 24 ans continuent de conduire même quand ils se sentent très fatigués. Pourtant, cette tranche d'âge est particulièrement exposée à une dette de sommeil chronique, qui se manifeste du reste dans les résultats puisque 42 % ont déjà eu l'impression de s'être assoupis en conduisant soit 13 points de plus que l'ensemble des conducteurs.
29 % ont déjà eu ou failli avoir un accident à cause d'un épisode de somnolence (pour 13 % de l'ensemble des conducteurs).
En revanche, les jeunes ne se démarquent pas de l'ensemble des conducteurs en matière d'excès de vitesse et d'incivilités. Ils ont toutefois un peu moins tendance à l'autosatisfaction que leurs ainés.
Source : Baromètre de la conduite responsable 2023 Vinci Autoroutes
Méthodologie de l'enquête :
Pour réaliser le Baromètre de la conduite responsable, Ipsos a interrogé du 5 au 31 mars 2022, par Internet, 12 400 personnes âgées de 16 ans et plus, dont 2 400 Français et 1 000 personnes minimum dans chacun des 10 autres pays sondés (Allemagne, Belgique, Espagne, Grèce, Italie, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni, Slovaquie, Suède). La représentativité de chaque échantillon est assurée par la méthode des quotas.