La dépollution du parc automobile doit être progressive
En France, l'
air pollué serait à la fois responsable d'une augmentation de fréquence de maladies chroniques, mais aussi d'une mortalité dépassant 60 000 décès prématurés par an dont
plus de 1 sur 10 serait directement liés aux particules fines que recrachent nos véhicules thermiques. Le trafic routier cumule à lui seul 53 % des émissions totales de dioxyde d'azote. La pollution de l'air est un fléau de santé publique.
Les problèmes croissants de qualité de l'air et de changement climatique doivent nous amener à réfléchir sur notre mode de vie, nos transports ... notre
voiture.
Si
la fin des ventes des véhicules neufs thermiques est programmée pour 2035, l'urgence est que dès 2022, la création progressive de Zones à Faibles Emissions (ZFE) dans les grandes agglomérations
va interdire la circulation d'une immense partie du parc roulant, essentiellement les vieux véhicules diesel.
Cette interdiction touchera
plus de 45% du parc roulant total, soit les véhicules classés Crit'Air 3 ou plus ! Ces derniers devront donc
contourner les ZFE ou rester au garage.
Alors qu'aujourd'hui, les véhicules les plus propres (
véhicules électriques, hybrides, au gaz...) classés Crit 'Air 0 et 1 représentent moins de 25% du parc (Crit'Air 0 moins de 5%), les diesels restent avec 57% le plus gros du parc roulant avec l'essence à 40%.
Passer l'ensemble du parc roulant (plus de 40 millions de véhicules) à l'électrique est très pertinent pour la qualité de l'air, mais
tous les ménages Français ne pourront s'offrir ces véhicules.
Changer un parc
automobile composé à 94% de
voitures thermiques ne peut se faire en un claquement de doigts.
La majeure partie des Français ne peut pas se passer de la voiture et ne peut pas y consacrer un budget plus élevé. Face au durcissement des mesures de restriction et d'interdiction de circulation et d'une offre de véhicules trop chers,
la plupart des automobilistes vont se retrouver dans l'impasse.
Une grande majorité d'automobilistes va devoir abandonner et mettre à la casse leur véhicule thermique souvent en bon état de marche.
La mise à la casse d'un véhicule thermique en bon état de marche constitue
une réelle pollution et une hérésie dans un contexte de recherche d'économie circulaire vertueuse.
De plus, l'Etat Français, donc les contribuables Français, qui
subventionne l'
achat des véhicules électriques aujourd'hui, ne pourra pas le faire indéfiniment d'autant plus s'ils devaient passer à un marché de
consommation de masse.
Selon les organisateurs des Rencontres Internationales des
véhicules Ecologiques (RIVE),
il ne faut pas imposer une seule alternative de motorisation, ni inciter les particuliers à mettre au rebus des millions de véhicules, mais leur proposer de les convertir (via par exemple le rétrofit, le GPL, le Bio
éthanol ...) et surtout leur permettre d'accéder à un choix éclairé dans un mix énergétique adapté.
Le
mix énergétique serait, selon les organisateurs des RIVE, la solution alternative au tout pétrole pour répondre aux besoins mais aussi aux moyens des automobilistes sur le territoire national.
La mixité énergétique devrait permettre à tous les
automobiles Français de continuer de circuler et de rouler écologique sans se ruiner d'ici à 2025.
Les RIVE, qui se sont tenues le 7 octobre à Paris, ont rassemblé près de 150 acteurs de la mobilité, décideurs, énergéticiens, startups, acteurs économiques du secteur et acteurs publics.
Pour le porte-monnaie des automobilistes, leur santé et la planète, il est urgent pour les organisateurs des RIVE de promouvoir, soutenir et déployer rapidement un choix de solutions sur l'ensemble des territoires, mais aussi d'encourager le déploiement des usages partagés de véhicules à savoir l'autopartage, le covoiturage, sans oublier les mobilités actives comme le vélo, la trottinette, la marche à pied ...
Source : Rencontres Internationales des véhicules Ecologiques (RIVE)