Les voitures thermiques qui polluent le plus sont surtout celles qui roulent le plus
La logique des
ZFE (Zones à Faibles Emissions) repose sur celle des
normes Euro : une amélioration progressive des
performances des véhicules équipés de moteurs thermiques.
Mises en place en 1992, les normes Euro fixent des niveaux maximums d'émission pour différents polluants.
Les niveaux maximums d'émission polluante seront progressivement abaissés au fur et à mesure que les performances des véhicules s'amélioreront.
Les normes Euro 1 de 1992 sont remplacées par les normes Euro 2 en 1996, les normes Euro 3 en 2000
et par les normes Euro 6d en janvier 2020.
Ces normes sont censées accompagner et encourager une évolution des constructeurs et des équipementiers
automobiles.
Les ZFE ont quant un
objectif complémentaire, à destination des automobilistes :
accélérer le renouvellement du parc automobile pour diminuer les émissions polluantes. C'est-à-dire
faire acheter plus de voitures aux consommateurs.
Les ZFE ne se préoccupent pas de la question essentielle en matière d'émissions polluantes,
celle de l'usage du véhicule.
La logique des ZFE
repose sur une classification des véhicules en fonction de leur motorisation.
C'est une erreur. Les voitures thermiques qui polluent le plus sont surtout celles qui roulent le plus.
Pour simplifier à l'extrême, une
voiture Euro 1 qui roule 1 000 kilomètres par an émet bien moins de pollution qu'une voiture Euro 5 qui roule 250 kilomètres par jour.
Or, certaines voitures, surtout anciennes, roulent très peu.
Renouveler des véhicules anciens utilisés épisodiquement présente un intérêt écologique à peu près nul du point de vue de la pollution de l'air, et certainement négatif du point de vue de l'environnement en général si on compte les ressources nécessaires pour construire un nouveau véhicule.
Les particuliers font en moyenne 50 ou 60 kilomètres par jour.
Les voitures qui roulent le plus sont des véhicules à usage professionnel, entre 2 et 5 fois plus.
Les taxis ou les VTC roulent 250 km par jour.
C'est sur les véhicules qui roulent beaucoup qu'il faut concentrer l'action publique.
Source: Institut Brunoy - Pour une écologie des solutions - Septembre 2021