Quelques jours après le début du pic de pollution aux particules fines, le gouvernement annonce la mise en place de la
circulation alternée lundi 23 mars dans Paris et dans la proche région parisienne dès 5h30.
D'une efficacité contestable contre la pollution aux particules fines, cette mesure avait été demandée dès jeudi 19 mars par la mairie de Paris pour la journée du 20 mars.
Rappelons que seule une
infime partie du parc automobile français est
émettrice de particules fines.
Les véhicules essence n'émettent pas de particules fines.
Quant aux véhicules diesel, les véhicules mis en circulation après 2005 ne sont pas émetteurs de particules fines.
Les principales sources de particules fines sont l'industrie, le chauffage (charbon, fuel, bois,...) et le transport routier.
La
part routière dans les émissions de particules est de 14% pour les
particules PM10, et
17% pour les particules PM2,5 et 1,0 (Source : Centre Interprofessionnel Technique d'Etudes de la Pollution Atmosphérique (CITEPA) Avril 2013).
La mesure de circulation alternée en vigueur lundi 23 mars dès 5h30 dans Paris et la région parisienne vise
à interdire de circulation dans Paris et la petite couronne (les départements des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne et de la Seine-Saint-Denis)
tous les véhicules (à l'exception des
véhicules hybrides, électriques,
GPL et GNV) et les deux roues immatriculés dont les plaques minéralogiques sont paires.
Tous les poids lourds seront interdits de circulation le lundi 23 mars, à l'exception des véhicules d'urgences et des camions frigorifiques.
Le chiffre à prendre en compte est le
numéro figurant sur la plaque d'immatriculation (au début ou au milieu de la plaque) et non le département indiqué.
Pour certains, la mesure tardive parait bien plus démagogique que préventive. Certains voyant le gouvernement céder à un chantage démagogique d'Ecologie les Verts en période d'élections départementales.
Alors que
20% des véhicules roulent dans Paris pour trouver une place de stationnement,
on ne peut que regretter que rien ne soit fait par la mairie de Paris
pour traiter efficacement le problème de fond du stationnement dans
Paris.
Une
série de dérogation réduit la portée de la mesure.
Certains professions ne seront pas astreintes à ce dispositif (notamment les taxis et les professionnels de santé).
Les transportant des handicapés et des personnes à mobilité réduite, les véhicules transportant des médicaments, les véhicules de transport funéraire, les véhicules de déménagement, les véhicules transportant des denrées périssables, les véhicules de livraison, les véhicules de chantier, les véhicules de dépannage, les véhicules de transport de journaux, les camions citernes sont également autorisés à circuler.
Les véhicules dont le déplacement est justifié par les nécessités de l'exercice de missions de service public (police, gendarmerie, pompiers, SAMU, SMUR, véhicules postaux, transports de fonds, ramassage et enlèvement des ordures, etc
) ne sont pas concernés par les mesures de restriction de circulation.
Les transports scolaires, les transports collectifs de salariés, les transports en commun des lignes régulières, les cars de desserte des gares et aérogares et les cars de tourisme demeureront en service.
Les représentants de commerce, les salariés, les agents commerciaux et les journalistes bénéficient d'une dérogation leur permettant de travailler normalement.
Les véhicules particuliers transportant trois personnes ou plus pourront circuler quelle que soit leur immatriculation.
Cette mesure va à l'évidence générer des difficultés sur la route toute la journée lundi 23 mars 2015 et compliquer la vie des habitants de l'Ile de France.
Quant à son efficacité sur la concentration de particules fines, elle est scientifiquement plus que discutable.
Les véhicules essence et diesel mis en circulation après 2005 seront interdits de circulation dès lors qu'ils ont une plaque minéralogique paire alors qu'ils ne sont pas émetteurs de particules fines.
Les contrevenants risquent une
amende de 2ème classe (22 euros en cas de règlement immédiat), assortie d'une mesure d'immobilisation du véhicule éventuellement suivie d'une mise en fourrière.
La mesure a été mise en place il y a un an, le 17 mars 2014. Son impact réel sur la concentration de particules fines à Paris est resté très mesuré selon les informations en notre possession à ce jour. L'épisode de pollution qui sévissait mi-mars 2014 sur l'ensemble du territoire français était principalement dû aux émissions de particules fines issues des centrales à charbon allemandes et du chauffage au bois des pays scandinave. Emporté par les vents sur le territoire français, cette pollution a stagné pendant plusieurs jours du fait d'un anticyclone et de la faible force des vents. Aujourd'hui, des responsables politiques prétendent que la circulation alternée a fonctionné en omettant de préciser qu'
elle a été mise en place la veille d'un changement de météo annoncé et que
ce sont les vents qui ont purifié l'atmosphère !La mesure de circulation alternée s'applique à
Paris et dans
22 communes des départements des Hauts-de-Seine (92), de la Seine-Saint-Denis (93) et du département du Val-de-Marne (94): Aubervilliers, Bagnolet, Boulogne-Billancourt, Charenton-le-Pont, Clichy, Gentilly, Issy-les-Moulineaux, Ivry-surSeine, Le Pré Saint Gervais, Le Kremlin-Bicêtre, Les Lilas, Levallois-Perret, Malakoff, Montreuil, Montrouge, Neuilly-sur-Seine, Pantin, Saint-Denis, Saint-Ouen, Saint-Mandé, Vanves et Vincennes à l'exclusion de l'A86 pour les parties des communes concernées qu'elle traverse.
L'A86 n'est pas concernée par cette mesure de restriction de la circulation routière.
Le dispositif de circulation alternée dans Paris et la région parisienne est accompagné de la gratuité des transports publics depuis plusieurs jours jusqu'à lundi 23 mars jusqu'à minuit en Ile de France.
Mise à jour le 23 mars 2015.
« Envoyer une ambulance éteindre un feu » !!!
Pour Pierre Chasseray, Délégué Général de l'association « 40 millions d'automobilistes », « la circulation alternée aujourd'hui ? C'est comme envoyer une ambulance pour éteindre un feu une semaine après l'incendie. C'est grotesque et ça ne sert à rien ! ».
S'il est incontestable que la France a subit un pic de pollution aux particules fines, la simple observation des cartes à l'échelle Européenne fournies par l'institut « Prév'Air » suffit à comprendre l'efficacité epsilon de cette mesure !
Ci-dessous le pic de pollution aux particules fines de la journée du 19 mars, jour de demande de mise en place de la circulation alternée.
« Nul besoin de beaucoup de commentaires pour mettre en doute le message officiel selon laquelle la
voiture serait la cause du pic » ajoute à son tour Daniel Quéro, Président de l'association « 40 millions d'automobilistes ».
« Paris suffoque ! Paris ne respire plus! » Tous les superlatifs auront été employés pour justifier la décision purement politique de mise en place de la circulation alternée à Paris. Et pourtant... Samedi, selon le « Journal du dimanche », les concentrations de particules fines à Beauvais, ou même à Besançon étaient supérieures à celles relevées sur les Champs Elysées! « De quoi s'interroger, non? Si Paris suffoque, que devraient dire les habitants des zones les plus exposées ? » constate à nouveau Daniel Quéro. « Mais qui oserait risquer le ridicule en imposant la circulation alternée dans l'Oise ou la Picardie ? La mesure cette fois-ci laisserait transparaître son absolue stupidité » ajoute Pierre Chasseray.
Dimanche 22 mars, l'institut Prév'Air publiait ses prévisions de concentration de particules fines sur son site internet pour les journées de lundi 23 mars et de mardi 24 mars. Alors ? La circulation alternée à Paris, efficace ou démagogie ?
Source: « 40 millions d'automobilistes »
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| Institut Prév'Air - Analyse concentration de particules fines 19/03/2015 |
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| Institut Prév'Air - Prévisions de concentration de particules fines 23/03/2015
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| Institut Prév'Air - Prévisions de concentration de particules fines 24/03/2015 |