Depuis plusieurs semaines, les
conducteurs de
véhicules électriques doivent faire face à la
hausse des prix de l'électricité.
Des
inquiétudes naissent autour du
prix de la recharge des véhicules électriques et plus globalement autour de la
pertinence économique de la voiture électrique dans un contexte de hausse des prix de l'électricité.
Si la volatilité et la spéculation sur les tarifs de l'électricité sont importantes, faire le choix de la
voiture électrique devient très hasardeux sur le plan économique.
Selon l'ADEME, association nationale pour le développement de la mobilité électrique, malgré la hausse des prix de l'électricité,
"les véhicules électriques restent plus compétitifs à l'usage que leurs homologues thermiques".
L'ADEME explique que
"le véhicule électrique consomme moins d'énergie, grâce au rendement du moteur électrique trois fois supérieur à celui du moteur thermique".
Et alors que le
coût de l'énergie, pour un véhicule thermique, est à peu près constant (soit autour de 12 euros pour 100 kilomètres, quelle que soit l'utilisation),
le prix de l'énergie électrique pour un véhicule électrique varie selon son utilisation et son mode de recharge : de 2 euros pour 100 kilomètres avec une recharge à domicile, ce coût peut passer à 6 euros pour 100 kilomètres en effectuant une recharge publique (en zone urbaine ou semi-urbaine) et à environ 12 euros pour 100 kilomètres lors d'une recharge sur autoroute.
En moyenne, sur une année,
l'ADEME considère qu'une économie de l'ordre de 50 % est réalisée sur le budget carburant avec une voiture électrique.
Alors que le véhicule électrique bénéficie à l'achat d'un
bonus écologique de 6 000 euros (soit une subvention publique à l'achat) visant à réduire partiellement le surcoût de la voiture électrique par rapport à la voiture thermique d'environ 11 000 euros en moyenne, l'ADEME considère nécessaire, de la part des Pouvoirs Publics,
de pallier la hausse conjoncturelle des prix de l'électricité et son incidence potentielle sur le coût de la recharge des véhicules électriques.
Face à la hausse considérée comme conjoncturelle des prix de l'énergie, l'
ADEME estime nécessaire que les Pouvoirs Publics intègrent le prix de la recharge d'un véhicule électrique au même titre que celui du carburant d'un véhicule thermique. Ce constat est d'autant plus vrai pour l'ADEME pour les recharges en copropriété, en entreprise et en itinérance (les particuliers résidant en maison individuelle bénéficiant généralement d'offres indexées sur le tarif réglementé).
Pour l'ADEME, l'utilisateur d'un véhicule électrique n'est actuellement pas traité de la même façon qu'un utilisateur de véhicule thermique :
• L'utilisateur de véhicule thermique bénéficie aujourd'hui d'une remise sur l'essence et le gazole de la part des Pouvoirs Publics ;
• L'utilisateur de véhicule électrique bénéficie du bouclier tarifaire pour sa recharge à domicile quand il a un abonnement « en propre », mais ne bénéficie pas de protection tarifaire ni sur les bornes publiques (voirie, autoroute...), ni à domicile quand il passe par le service d'un opérateur.
« A l'image des utilisateurs de véhicules thermiques, qui bénéficient d'une remise sur l'essence et le gazole, il apparaît nécessaire que le Gouvernement déploie, à court-terme, des solutions destinées aux « électromobilistes » pour pérenniser et accélérer la transition vers l'électrique. L'application à la recharge de la remise carburant et l'extension du bouclier tarifaire aux opérateurs de recharge en copropriété et en entreprise semble primordiale » assure Clément Molizon, Délégué général de l'Avere France.
L'ADEME semble oublier que "l'avantage économique du véhicule électrique sur le long-terme" ne repose que sur des
taxations différentes (un bonus écologique à l'achat de 6 000 euros pour le véhicule électrique alors que le véhicule thermique est taxé d'un
malus écologique à l'achat à partir de 128 g de CO2/km) et une taxe sur les carburants essence et diesel (taxe sur les produits pétroliers).
Par ailleurs,
la valeur de revente en occasion du véhicule électrique reste très incertaine et détermine le coût de détention du véhicule électrique sur le long terme et son éventuel avantage économique qui reste à démontrer. L'éventuel avantage économique du véhicule électrique dépend fortement du kilométrage parcouru; un petit rouleur ne parvenant pas à amortir le surcoût d'environ 11 000 euros du véhicule électrique.
Enfin, si en septembre 2022, les voitures électriques sont passées devant les
voitures Diesel en immatriculations, avec 16 % de parts de marché (14,4 % pour les Diesel), c'est en grande partie lié aux
interdictions de circulation dans les Zones à faibles émissions des véhicules à motorisation Diesel à compter du 1er janvier 2025, soit dans moins de trois ans.
Acheter un véhicule Diesel en 2022 pour être frappé par une interdiction de circulation dans toutes les métropoles de France à compter du 1er janvier 2025 n'a aucun sens au niveau économique pour un automobiliste qui conserverait son véhicule plus de deux ans.
Image par A. Krebs de Pixabay