Au-delà des
bornes privées de recharge installées aux domiciles des particuliers (en maison individuelle et dans l'habitat collectif),
la démocratisation du véhicule électrique passe par le développement d'un réseau de bornes accessibles au public.
Ce réseau de recharge accessibles au public s'adresse tant aux
automobilistes n'ayant pas accès à un stationnement privé (soit 37 % des résidences principales en 2018. Source: Acteurs et projets de déploiement d'infrastructure de recharge pour
voitures électriques : la construction de territoires de l'automobile dans la région Hauts-de-France, J. Frotey, 2021) que dans le cadre de
trajets longue distance (Panorama des politiques publiques en faveur des véhicules à très faibles émissions, France Stratégie, 2018).
Plusieurs études récentes désignent
la disponibilité d'une infrastructure publique de recharge comme un facteur positif et important dans la décision d'achat d'un véhicule électrique (Source: Acteurs et projets de déploiement d'infrastructure de recharge pour
voitures électriques : la construction de territoires de l'automobile dans la région Hauts-de-France, J. Frotey, 2021).
Les bornes accessibles au public sont de
trois types : des
bornes privées, des
bornes installées et gérées par une collectivité locale, et des
bornes financées par une collectivité locale exploitées par un acteur privé.
Dans le cas des bornes privées, plusieurs modèles sont possibles.
L'opérateur peut être le propriétaire foncier. Il finance une infrastructure de recharge sur un
espace qui lui appartient. Si ce n'est pas le cas, le foncier peut lui être mis à disposition grâce à une permission de voirie ou une autorisation d'occupation domaniale s'il est public, ou contre le versement d'un loyer s'il est privé. Depuis 2014, un opérateur privé peut déployer un réseau de bornes sur le domaine public sans versement de redevance si celui-ci est reconnu de dimension nationale. Pour cela, son projet de déploiement doit concerner au moins deux régions et assurer un aménagement équilibré de ces deux territoires (Décret n° 2014-1313 du 31 octobre 2014).
Dans le deuxième et troisième cas des gérées ou financées par une collectivité locale, la collectivité finance l'installation des bornes et assure leur exploitation ou la délègue à un opérateur privé. L'entreprise délégataire peut intervenir pour la fourniture des bornes, leur installation, leur maintenance et leur supervision, en un seul ou plusieurs lots. Le contrat qui lie les deux entités peut prendre la forme d'une concession, d'une durée de 10 à 15 ans dans la plupart des cas, ou d'une délégation de service public (Bornes de recharge pour
véhicules électriques. Réglementation et préconisation de mise en œuvre sur la voie publique, MTE, 2021).
Depuis une dizaine d'années, le déploiement des bornes de recharge accessibles au public a fait l'objet de plusieurs lois: loi Grenelle II (2010), loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (2015), LOM (2019) ou encore la loi Climat et Résilience (2021).
La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (2015) a défini la première « Stratégie de Développement de la Mobilité Propre ». Des objectifs quantitatifs ont alors été fixés : 100 000 points de recharge accessibles au public à l'horizon 2020 et 400 000 à l'horizon 2030.
Seuls 34 686 points de recharge accessibles au public étaient ouverts à la fin de l'année 2020, contre 100 000 initialement prévus.
L'objectif de 100 000 points de recharge accessibles au public a été atteint au premier semestre 2023.
Pour 2030, l'objectif de déploiement de points de recharge accessibles au public est fixé à
400 000.
Les bornes de recharges peuvent être classées en
quatre catégories selon leur puissance :
- Les
bornes lentes (moins de 7,4 kW), compter 4 heures 50 pour la recharge de 20 à 80 % d'une
Peugeot e-208 équipée d'une batterie de 46,3 kWh (borne de 7 kW) ;
- Les
bornes intermédiaires (de 7 à 50 kW), compter 1 heure 09 pour la recharge de 20 à 80 % d'une Peugeot e-208 équipée d'une batterie de 46,3 kWh (borne de 30 kW);
- Les
bornes rapides (de 50 à 150 kW), compter 44 minutes pour la recharge de 20 à 80 % d'une Peugeot e-208 équipée d'une batterie de 46,3 kWh (borne de 60 kW)19 ;
- Les
bornes ultrarapides (150 kW et plus), compter 37 minutes pour la recharge de 20 à 80 % d'une Peugeot e-208 équipée d'une batterie de 46,3 kWh (borne de 300 kW) 19,20.
La différence de temps de recharge pour une Peugeot e-208 équipée d'une batterie de 46,3 kWh
entre les bornes rapides et ultrarapides est faible car la Peugeot e-208 équipée d'une batterie de 46,3 kWh accepte une puissance de recharge de 97 kW maximum.
Les
points de recharge accessibles publiquement lents et intermédiaires sont largement majoritaires (88,2%) en juillet 2023.
Le nombre de points de recharge ultrarapides a néanmoins été multiplié par 11,6 entre janvier 2022 et juillet 2023, passant de 652 à 7535.
Source: étude consacrée aux tarifs des bornes de recharge accessibles au public, UFC-Que Choisir de novembre 2023