En matière de circulation routière, les seniors sont particulièrement vulnérables.

Les seniors sont surreprésentés dans la victimologie routière. Comme le montrent les chiffres de l'Observatoire National Interministériel de Sécurité Routière (ONISR) en 2020, 643 seniors ont perdu la vie sur les routes françaises, soit 25% de la totalité de la mortalité routière alors qu'ils ne représentent que 19% de la population.

Karine Bonnet, Présidente du Réseau et Directrice Générale de Dekra Automotive SAS, souligne « paradoxalement cela ne signifie pas que les personnes âgées soient plus dangereuses sur la route et provoquent plus d'accidents. Elles sont plus souvent victimes que responsables d'accidents mortels sur la voie publique ».

Les 65-74 ans sont déclarés responsables d'un accident mortel dans moins de 10% des cas.

Les seniors sont aussi généralement victimes d'accidents de la route plus graves que les autres classes d'âge à accident identique, dû au processus de vieillissement naturel (diminution de la solidité des os et de la force neuromusculaire qui en résulte).

Pour 100 blessés, il y a quatre tués chez les moins de 65 ans, huit tués entre 65 et 74 ans et 16 tués à partir de 75 ans.

Entre 2010 et 2018, le nombre de tués sur la route a diminué dans presque toutes les classes d'âge. Dans la classe d'âge des plus de 65 ans, le nombre de tués dans des accidents de la circulation a augmenté de 5%.

Des stages de conduite spécifiques ou des parcours d'évaluation avec un professionnel peuvent contribuer à une conduite plus sûre.

En Allemagne, des évènements comme la constatation de conduites à risques, ou le fait d'être impliqué dans un accident peuvent entraîner une vérification de la capacité de conduire.

Dans la plupart des pays européens, les permis de conduire ont, depuis 2013, une durée de validité, sans limitation d'âge. C‘est le cas de l'Autriche, la Belgique, la France, l'Allemagne et la Pologne, où les permis sont renouvelés sans critères d'âge ou d'état de santé.

En revanche dans d'autres pays de l'Union européenne, le permis est prolongé à condition de se soumettre à des examens médicaux effectués par un médecin à partir d'un certain d'âge :

• À partir de 50 ans : Italie
• À partir de 60 ans : Portugal, République tchèque
• À partir de 65 ans : Grèce, Slovaquie
• À partir de 70 ans : Chypre, Danemark, Finlande, Irlande, Malte, Pays-Bas

Certains pays européens ont adopté une législation plus stricte, en liant la prolongation du permis de conduire à un examen médical régulier. Plus les conducteurs vieillissent plus l'intervalle est réduit. Cela peut commencer dès 40 ans comme c'est le cas en Hongrie, voire même dès l'obtention du permis comme en Roumanie.

Interrogés sur leur perception du rapport des seniors à la sécurité routière lors d'un sondage OpinionWay effectué pour Dekra, les Français se montrent partagés. Ainsi 60% d'entre eux estiment qu'aujourd'hui les personnes de 65 ans et plus sont suffisamment sensibilisées à la sécurité routière sur les routes dont 15% considèrent qu'elles le sont « tout à fait ». A l'inverse, 39% des personnes interrogées déclarent que les seniors n'y sont pas assez sensibilisés, dont 9%pas du tout.

L'étude OpinionWay pour Dekra, réalisée en septembre 2021, montre que ce type de mesures est approuvé par la majorité des personnes interrogées.

Les Français sont favorables à la possibilité pour les conducteurs seniors de s'évaluer sur un parcours routiers avec un professionnel  de la conduite (79%, 26% tout à fait) et à l'instauration d'un examen médical validant l'aptitude à conduire, obligatoire et renouvelable (75%, 30% tout à fait).

D'autres mesures comme des stages de conduite spécifiques (62%) ou la remise d'un permis de conduire à durée déterminée et renouvelable pour les conducteurs âgés de plus de 70 ans (57%) sont également plébiscitées.

Mais, les seniors qui sont les premiers concernés y voient une atteinte à leur liberté.

Si 69% des seniors se prononcent en faveur de la possibilité de s'évaluer volontairement sur un parcours routier avec un professionnel de la conduite, les mesures plus coercitives leur semblent bien moins souhaitables : 58% sont favorables à un examen médical validant l'aptitude à conduire, 40% à des stages de conduite spécifique, 28% à la remise d'un permis de conduire à durée déterminée à partir d'un certain âge et seulement 8% accepteraient le retrait du permis de conduire systématique pour les personnes les plus âgées.

L'étude OpinionWay pour Dekra, montre que les Français sont convaincus que les systèmes d'aide à la conduite dans les véhicules sont un atout pour les conducteurs seniors.

Les conducteurs de plus de 65 ans sont séduits par les équipements qui améliorent leur confort de conduite et de la sécurité routière, comme les boîtes automatiques (89%), les caméras de recul (87%) et l'aménagement des cockpits (77%). En revanche ils ne sont que 63% à trouver les détecteurs d'angles morts adaptés à leur problématique.

Les fonctions essentielles utilisées pendant la conduite, telles que la commande de la lumière et des essuie-glaces, le réglage du chauffage, de la ventilation ou de la radio, doivent pouvoir être manipulées simplement. Une commande à bouton unique guidée par menu sur écran tactile entraîne rapidement une surcharge mentale ou une distraction dangereuse pour certains conducteurs âgés et devient source d'accident.


Source : Sondage OpinionWay diligenté par Dekra effectué du 3 au 6 septembre 2021

Méthodologie :  Sondage OpinionWay diligenté par Dekra effectué du 3 au 6 septembre 2021 sur un panel de 1 005 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.