L'enquête Ipsos, réalisée du 23 au 26 septembre 2022, rappelle que plus de 9 Français sur 10 possèdent un véhicule (91%).
Parmi les possesseurs de véhicules, une majorité vit dans un foyer ne possédant qu'un seul véhicule (55%), mais les 45% restants possèdent deux véhicules (38%) ou plus (7%).
Pour de nombreux Français, urbains, ruraux, péri-urbains, il n'existe pas d'alternative au véhicule personnel.
Dans les territoires les moins denses, le taux de possession d'un véhicule augmente à 97% pour les Français vivant dans les communes de moins de 20 000 habitants, alors qu'il chute de 10 points en région parisienne (81%)
Pour de nombreux Français, vivre sans
voiture c'est être privé de liberté, de vie sociale et de déplacements essentiels.
Les
Zones à Faibles Émissions - mobilité (ZFE-m), dont le déploiement a été renforcé par la Loi « Climat et Résilience » du 22 août 2021, interdisent aux véhicules anciens de circuler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants, soit 43 agglomérations concernées d'ici 2025.
La mise en œuvre des Zones à Faibles Émissions - mobilité (ZFE-m) représente une
révolution pour de nombreux citoyens concernés par la mesure, qui risquent de se trouver dans l'incapacité de circuler dans ces zones où ils vivent, travaillent où qu'ils visitent régulièrement que ce soit pour rendre
visite à des amis ou de la famille, pratiquer des activités pendant les loisirs ou encore pendant les vacances.
Dans ce contexte de profonde mutation des mobilités, les Français ont-ils vraiment adopté les Zones à Faibles Émissions - mobilité (ZFE-m)?
56% des Français reconnaissent ne pas savoir ce qu'est une Zone à Faibles Emissions mobilité ZFE-m.
C'est donc moins de la moitié des Français (44%) qui savent ce que sont les Zones à Faibles Emissions - mobilité (ZFE-m).
Parmi ces derniers, 13% disent savoir très bien de quoi il s'agit.
Les plus jeunes (51%) et les CSP plus (53%) sont plus susceptibles de définir cette politique publique à l'heure de la transition écologique.
Inversement, les femmes sont 66 % à admettre ne pas connaître les Zones à Faibles Emissions - mobilité (ZFE-m), contre 45% des hommes.
Parmi les Français qui vivent dans - ou proche - d'une Zone à Faibles Émissions - mobilité (ZFE-m), 33% prennent davantage les transports en commun, 29% privilégient la mobilité active, 18% disent avoir acheté une
nouvelle voiture ou avoir l'intention de le faire prochainement et 24% n'ont pas changé leurs habitudes.
Si changer son comportement du fait d'une Zone à Faibles Émissions - mobilité (ZFE-m) s'avère (rait) simple pour 35% des Français,
une proportion quasi identique (37%) trouve (rait) cela compliqué (notamment les plus de 35 ans et les habitants des communes de moins de 20 000 habitants). Cette adaptation provient surtout du fait que les enquêtés concernés roulent d'ores et déjà avec des véhicules dont la circulation est possible au sein des ZFE-m.
Le
coût est un des premiers freins à la mise en conformité des Français avec les Zones à Faibles Émissions - mobilité (ZFE-m), difficulté citée par plus des deux tiers (67%) de ceux qui trouve(raient) cela compliqué. Loin derrière vient le fait de ne pas posséder assez d'informations (19%) ou la peur de perdre du temps (13%). Une petite moitié des Français qui possèdent un véhicule thermique ont prévu de le remplacer par un
véhicule propre au cours des deux prochaines années (46%). Ce sont surtout les hommes (51%), les 18-34 ans (53%) et les CSP plus (52%) qui disent avoir l'intention d'acheter un véhicule propre.
Trois Français sur dix de ceux qui aimeraient remplacer leur véhicule souhaitent acquérir un véhicule électrique (30%), ou un hybride rechargeable (28%). Le super
éthanol E85 ne récolte que 15% des intentions d'achat, tandis que les autres types de véhicules sont minoritaires.
Le renouvellement est loin d'être aisé : ici encore, le coût d'un véhicule propre est cité en premier frein (74%) par ceux qui n'ont pas l'intention de remplacer leur véhicule thermique ; un tiers (33%) déclare également ne pas disposer d'une borne de recharge à domicile ou au travail.
Au-delà de formes de méconnaissance, on trouve également parmi les enquêtés
des positions de défiance, voire de forte résistance.
La
voiture électrique, du fait de sa conception, ne répondrait pas aux enjeux environnementaux :
« une aberration environnementale », qui génère
« une pollution délocalisée », selon certains répondants.
D'autres évoquent plutôt l'autonomie insuffisante et les difficultés liées à la recharge des
véhicules électriques, jugées « trop compliquée ».
Le manque de normes est pointé du doigt :
« La technologie électrique n'est pas suffisamment aboutie. Il y a trop de modèles de batteries différents et de technologies de recharge. Il faudrait « un standard mondial. »La question du
recyclage des batteries revient chez plusieurs répondants, qui anticipent des
« problèmes dans 10 ans » ou encore une
« incapacité de retraitement des métaux lourds ».
Dans le cadre de la mise en œuvre effective ou annoncée d'une Zone à Faibles Emissions mobilité ZFE-m,
13% des Français reconnaissent qu'ils ne respecteraient pas l'interdiction de circuler, 15% ne se rendraient plus dans les agglomérations concernées par l'interdiction et 5% songeraient à déménager.
Source : Enquête Ipsos pour Roole réalisée du 23 au 26 septembre 2022, auprès d'un échantillon de 1 000 Français âgés de 18 à 75 ans, représentatifs de la population nationale.
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