Les
systèmes de sécurité embarqués ont été conçus pour
prévenir les accidents de la route.
Encore faut-il comprendre leur complexité afin d'en maîtriser l'usage.
Et savoir qu'ils peuvent être une source de déresponsabilisation du conducteur.
Une vieille deux chevaux revendiquait un degré d'
assistance à la conduite de niveau zéro.
Sa conduite ne dépendait que du conducteur, de ses aptitudes à la conduite et de sa vigilance.
La technique progressant, l'automobile s'est dotée de
systèmes de sécurité active toujours plus sophistiqués.
Agissant tantôt sur les fonctions essentielles (antiblocage des freins, antipatinage des roues motrices, contrôle et correction des trajectoires etc.), tantôt sur la conduite (régulateurs de vitesse et de distance, détection des obstacles, etc.), les systèmes de sécurité active constituent d'authentiques atouts sécuritaires... à condition de bien comprendre leur action et leur limite.
Les systèmes de sécurité active peuvent-ils se substituer à la prise de décision humaine ? L'expérience et un certain nombre d'études attestent que ça n'est pas encore leur rôle.
Les systèmes de sécurité active existent pour faciliter la relation à la route du conducteur et soutenir les réactions du conducteur face à l'imprévu.
Mais ils ne peuvent pas encore remplacer l'appréciation des évènements du conducteur, le sens prédictif du conducteur et son intelligence instinctive.
Ce ne sont que des outils et ils doivent être maîtrisés pour être efficaces.
Vers une conduite automatiséeLa norme établit
cinq niveaux d»automatisation, qui vont du
niveau 0 (une antique deux chevaux) où le conducteur est le seul à interagir avec son véhicule, jusqu'au point où le véhicule est entièrement automatisé et dans lequel le conducteur est (presque) un passager comme les autres.
Au
niveau 1, le véhicule est équipé de systèmes d'aide à la conduite permettant une utilisation optimale du freinage et de la motricité, voire une gestion active de la vitesse (régulateur) et des distances. C»est aussi sa capacité à se garer seul dans un
espace qu'il a estimé comme adapté à son gabarit.
Au
niveau 2, on peut parler de conduite partiellement automatisée puisque le véhicule est apte à se maintenir seul dans une voie tout en gérant son positionnement par action sur l'accélérateur ou les freins.
La notion de conduite “hautement automatisée” apparaît au
niveau 3, quand le conducteur peut être distrait quelques moments de sa conduite. Le véhicule est apte à se mouvoir seul dans un espace et des conditions prédéfinies, mais le conducteur doit pouvoir reprendre le contrôle à tout moment.
Au
niveau 4, tout change puisque le conducteur devient lui-même passager. Il peut déléguer l'ensemble des opérations de conduite aux systèmes opératifs. Le véhicule doit être en mesure d'établir les limites de la
conduite autonome en réalisant par lui-même, le cas échéant, un arrêt d'urgence sécurisé.
Le rapport Dekra de 2023 sur la sécurité
routière établit les limites de ces systèmes de sécurité active.
Plus un système de sécurité active est efficace, plus l'attention du conducteur s'estompe.
« Le facteur humain est et doit rester central : même en niveau 3, il incombe au conducteur de garder le contrôle de son véhicule à tout moment. C'est lui – et lui seul – qui engage une action corrective en cas d'urgence », insiste Karine Bonnet, directrice générale de Dekra Automotive.
La sécurité passe essentiellement par la vigilance de l'automobiliste et sa parfaite compréhension des potentiels et des limites des aides électroniques.
L'interaction entre le conducteur et les systèmes actifs doit donc être permanente et sans ambiguïté.
L'implantation des écrans et le fonctionnement des signaux d'alerte doivent être particulièrement étudiés afin de ne pas perturber le conducteur ou risquer de créer une confusion.
« L'automatisation est une addition de systèmes éprouvés dont l'efficacité n»est plus à démontrer. Cependant, elle ne constitue pas une solution miracle. Nous insistons sur le fait que la capacité fonctionnelle des composants de ces systèmes doit être surveillée et entretenue. » poursuit Karine Bonnet.
Dekra Automotive a commandité à Opinion Way un sondage relatif à leur appréciation de la
voiture autonome.
89 % des Français sont convaincus que le véhicule autonome verra le jour et cela d'ici à 10 ans, pour 41 % d'entre eux.
Les jeunes (55 % des moins de 25 ans) et les urbains (47 % des Franciliens) estiment ce délai de 10 ans tout à fait plausible.
Pour les Français, les constructeurs et les acteurs de la mobilité autonome (comme les assureurs) vont devoir s'adapter à ces évolutions technologiques majeures.
La puissance publique devra, elle aussi, se conformer à ces changements technologiques majeurs en adaptant les infrastructures
routières (89%) et le code de la route (85 %).
Les Français ont conscience qu'ils seront aussi amenés à épouser tous les aspects de cette évolution technologique majeure, à commencer par les capacités et les compétences qu'elle requiert.
Plus des deux tiers des Français n'accordent pas leur confiance au véhicule autonome, avec une surreprésentation des femmes (75 %) et près des trois quarts des personnes de plus de 50 ans.
A l'origine de cette défiance,
un véritable scepticisme quant à l'efficacité réelle du véhicule autonome en matière de sécurité, la supériorité de la conduite automatisée par rapport à l'approche humaine n'apparaissant pas de façon évidente.
En outre 83 % des Français craignent pour la cybersécurité des
voitures autonomes connectées qui pourraient être la cible d'attaques informatiques.
Ce sont les jeunes urbains qui sont les plus convaincus et les plus ouverts à l'avènement de la
voiture autonome.
« Si l'avènement des véhicules autonomes ne fait aucun doute pour les Français, leur ascension passera par une importante adaptation de tous les acteurs : économiques, politiques et individuels. Pour l'instant, c'est l'être humain qui apporte la contribution essentielle à la sécurité routière par son comportement » conclut Karine Bonnet.
Source : Sondage OpinionWay diligenté par Dekra Automotive sur la sécurité routière
Méthodologie : Sondage OpinionWay diligenté par Dekra Automotive effectué les 18 et 19 octobre 2023 sur un échantillon de 1008 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d'âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d'agglomération et de région de résidence.