Incivilités au volant : un climat de tension et d'anxiété qui demeure très élevé
La Fondation Vinci Autoroutes publie les résultats du 14ème Baromètre de la conduite responsable.
Cette enquête annuelle dresse un état des lieux des comportements et représentations des Européens au volant.
Les comportements au volant sont le miroir des défauts de la société en 2024: égocentrisme, sentiment de toute puissance, agressivité…
Signe d'une absence de remise en question personnelle quant aux comportements sur la route, l'autocomplaisance des automobilistes Français vis-à-vis de leur propre conduite ainsi que leur sévérité vis-à-vis de celle des autres
conducteurs , atteint un niveau très élevé, déjà constaté dans les éditions précédentes. Pourtant, les automobilistes Français sont nombreux à avouer des comportements au volant qui relèvent de l'incivilité, et même de l'agressivité.
Les conducteurs français sont convaincus d'être exemplaires au volant : 96 % citent au moins un adjectif positif pour décrire leur propre attitude sur la route (97 % des conducteurs européens) : ils se considèrent, en grande majorité, comme vigilants (75 % des conducteurs français; 75 % des conducteurs européens), calmes (55 % des conducteurs français ; 58 % des conducteurs européens) ou encore courtois (27 % des conducteurs français ; 29 % des conducteurs européens).
Tout juste certains concèdent-ils être stressés (14 % des conducteurs français ; 11 % des conducteurs européens). Mais ils ne se voient quasiment jamais agressifs (5 % des conducteurs français ; 3 % des conducteurs européens), dangereux (2 % des conducteurs français ; 1 % des conducteurs européens) ou irresponsables (1 % des conducteurs français; 1 % des conducteurs européens).
Pour les conducteurs français,
les mauvais conducteurs sont naturellement les autres conducteurs!85 % des conducteurs Français citent au moins un adjectif négatif pour décrire le comportement des autres conducteurs (80 % des conducteurs européens), considérés comme dangereux (41 % des conducteurs français ; 28 % des conducteurs européens), irresponsables (38 % des conducteurs français; 43 % des conducteurs européens), agressifs (37 % des conducteurs français ; 30 % des conducteurs européens) ou encore stressés (31 % des conducteurs français ; 34 % des conducteurs européens).
Protégés par l'habitacle de la
voiture,
certains conducteurs admettent cependant agir de façon différente lorsqu'ils sont au volant.
Ainsi, 17 % d'entre eux ( 14 % des conducteurs européens) ont le sentiment de ne plus être vraiment la même personne et s'estiment plus nerveux, impulsifs ou agressifs que dans la vie quotidienne.
17 % d'entre eux se sentent « comme dans une bulle » et font moins attention aux autres ( 19 % des conducteurs européens). Près d'1 conducteur sur 7 va même jusqu'à considérer que, sur la route, « c'est chacun pour soi » (14 % des conducteurs français ; 15 % des conducteurs européens).
88% des conducteurs français disent craindre l'agressivité des autres au volant (83 % des conducteurs européens).
Malgré leurs récriminations, la majorité des conducteurs français participent eux-mêmes largement à entretenir un climat tendu sur les routes, avec des réactions souvent extrêmes :
67 % reconnaissent injurier les autres conducteurs (52 % des conducteurs européens) ;
55 % klaxonnent de façon intempestive des conducteurs qui les énervent (50 % des conducteurs européens) ;
32 % collent délibérément les véhicules des conducteurs qui les énervent (31 % des conducteurs européens) ;
28 % doublent par la droite sur l'autoroute (35 % des conducteurs européens) ;
18 % descendent de leur véhicule pour s'expliquer avec un autre conducteur (21 % des conducteurs européens).
Source: 14ème Baromètre de la conduite responsable de la Fondation Vinci Autoroutes.
Méthodologie: Etude annuelle (Baromètre de la conduite responsable) réalisée par Ipsos auprès de 12 413 personnes dans 11 pays européens. Ipsos a interrogé du 19 février au 19 mars 2024, par Internet, 12 413 personnes âgées de 16 ans et plus, dont 2 413 Français et 1 000 personnes minimum dans chacun des 10 autres pays sondés (Allemagne, Belgique, Espagne, Grèce, Italie, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni, Slovaquie, Suède). La représentativité de chaque échantillon est assurée par la méthode des quotas.
Image par Nile de Pixabay