A l'
occasion de ses 10 ans, le baromètre du comportement des français au volant
Axa Prévention fait le point sur les grandes tendances de la sécurité
routière depuis 10 ans.
Depuis 10 ans, la sécurité routière a progressé en France.
Des véhicules plus sûrs, des infrastructures mieux adaptées et de nouvelles mesures gouvernementales contribuent à diminuer l'insécurité sur les routes françaises
Décrétée "grande cause nationale" en 2002, la sécurité sur les routes est encore aujourd'hui un sujet d'
actualité.
La
mortalité sur les routes de France a été
divisée par 2 en 10 ans, passant
de 6 059 tués en 2003 à 3 250 en 2013.
Pourtant, la proportion de bons et de mauvais
conducteurs n'a pour ainsi dire pas évolué.
Cette stabilité s'explique par une
séniorisation de la population des automobilistes et une féminisation des profils de mauvais conducteurs.
La population des automobilistes s'est
séniorisée plus vite que la population française. Les 55-75 ans représentent 39% des conducteurs alors qu'ils n'étaient que 32% des conducteurs en 2004. Cette tendance a un effet positif sur le nombre de bons conducteurs puisque les séniors sont surreprésentés dans la catégorie des bons conducteurs.
En 2013,
un automobiliste sur deux est une femme. Mais la conductrice d'aujourd'hui a modifié ses habitudes de conduite. Seul, un bon conducteur sur deux est une conductrice, alors que les femmes étaient surreprésentées dans cette catégorie en 2004. On observe également une féminisation des profils de mauvais conducteurs, même si l'on conserve toujours une dominante masculine (plus 10% en 10 ans).
En dix ans, les conducteurs français ont pris conscience
des risques liés à la consommation d'alcool ainsi qu'à la grande vitesse.
Ils ne sont plus que 6% à déclarer prendre le volant après avoir bu quatre à cinq verres d'alcool (contre 14% en 2004) et 19% à rouler à 160 km/h sur autoroute (contre 29% en 2004).
En 2013, l'alcool serait mis en cause dans 20% des accidents mortels (source: Bilan provisoire 2013 de l'ONISR - Bilan définitif 2012 de l'ONISR non publié -).
Mais, le
téléphone au volant est le point noir de la sécurité routière sur la décennie en France. 34% des automobilistes interrogés, reconnaissent qu'il leur arrive de téléphoner en conduisant alors qu'ils n'étaient que 18% en 2004.
Certaines études américaines évaluent
de 20% à 25% la responsabilité de l'usage du téléphone pendant la conduite dans la survenance des accidents de la route.
L'objectif des pouvoirs publics est désormais de passer sous la barre des 2 000 tués sur la route en 2020.
L'atteinte de cet objectif pourrait être remise en cause en raison du
comportement au volant des 18-25 ans.
En 2013, les 18-25 ans représentaient
4% de l'ensemble des automobilistes. Dans le même temps,
21% des tués sur la route étaient âgés de 18 à 25 ans.
Hyper informée et hyper connectée, la
génération Smartphone est aujourd'hui
la plus vulnérable au volant.
63% des jeunes sont considérés être de bons conducteurs (pour 66% chez l'ensemble des automobilistes).
Pourtant
un quart des accidents implique un conducteur ayant un permis de moins de deux ans.
Seulement 69% des jeunes de 18 à 25 ans interrogés pensent que téléphoner au volant est dangereux (pour 84% chez l'ensemble des automobilistes).
57% des jeunes de 18 à 25 ans reconnaissent qu'il leur arrive de téléphoner au volant (pour 19% chez l'ensemble des automobilistes).
57% des jeunes de 18 à 25 ans déclarent également consulter ou envoyer des SMS en conduisant (pour 21% chez l'ensemble des automobilistes).
62% des jeunes hommes déclarent
consulter ou envoyer des SMS au volant contre 52% des jeunes femmes.
Seule la moitié des jeunes de 18 à 25 ans utilise un kit mains libres lorsqu'ils téléphonent au volant contre 58% chez l'ensemble des automobilistes.
Globalement, les jeunes de 18 à 25 ans
minimisent les risques liés à l'état de fatigue ou à la somnolence.
Ils n'hésitent pas à prendre le volant de nuit (73% contre 57% de leurs ainés), à conduire alors qu'ils se sentent déjà fatigués (62% contre 47% de leurs ainés) et à conduire cinq heures sans s'arrêter (36% contre 30% de leurs ainés).
Ce sentiment d'invincibilité sur la route est encore plus prononcé
chez les jeunes hommes lorsque l'on étudie leur relation avec l'alcool et le cannabis.
En effet, 33% prennent le volant après avoir bu deux verres d'alcool, 8% après cinq verres et enfin 6% après avoir fumé un joint.
Ces résultats sont préoccupants et nettement supérieurs aux déclarations de leurs ainés.
Source: Baromètre Axa Prévention
Méthodologie: Enquête réalisée par téléphone du 12 au 24 décembre 2013 auprès d'un échantillon national représentatif de 1200 personnes