Anne Hidalgo souhaite
interdire la circulation des véhicules polluants, notamment ceux équipés de moteurs Diesel, au
centre-ville de la capitale d'ici juillet 2016. Une mesure qui, si elle se révèle efficace, pourrait s'étendre à d'autres zones géographiques particulièrement polluées.
Selon un sondage mené en mars 2015 par le comparateur d'
assurance LeLynx,
82,6% des sondés ne sont pas favorables à l'interdiction de circulation du Diesel.
Alors que le parc
automobile français est composé à 59% de véhicules Diesel,
la résolution visant l'interdiction de circulation du Diesel ne fait pas que des heureux.
Les sondés ne comprennent pas la politique du gouvernement.
« Dans les années 70, l'Etat à inciter à rouler au Diesel, à eux désormais de gérer le problème. Tout le monde n'a pas les moyens de s'acheter une nouvelle voiture » commente un sondé.
En tête des préoccupations des automobilistes Français:
l'impact que les mesures d'interdiction de circulation pourrait avoir sur le budget automobile.
Beaucoup d' automobilistes s'inquiètent
de ne pas pouvoir assumer l'achat d'une nouvelle voiture si le Diesel venait à être interdit.
Parmi les sondés, certains regrettent que d'autres pistes ne soient pas plus explorées pour faire diminuer la pollution de l'air. Les propositions ne manquent pas : diminuer le nombre de camions sur les routes, faire baisser le
prix de l'essence, développer les transports en commun non polluants,
Le manque d'information semble pour finir être le principal frein à l'abandon du Diesel :
« Il ne faudrait pas avantager une motorisation par rapport aux autres, mais mieux conseiller les automobilistes pour qu'ils achètent des véhicules équipées de motorisations adaptées à leurs besoins ». 6,7% des sondés pensent qu'il est nécessaire d'interdire le Diesel partout et
10,7% de limiter son interdiction aux centres villes.
Il est vraisemblable que la "polémique Diesel" faisant du carburant Diesel un gros émetteur de particules fines polluantes est à l'origine d'une partie de ces réponses visant à interdire le Diesel partout.
Pour mémoire, les
normes Euro 5 et Euro 6 ont drastiquement transformé les moteurs Diesel depuis 2009.
Le pot catalytique, obligatoire depuis 1993 pour les véhicules essence et depuis 1997 pour les véhicules Diesel, vise à convertir le monoxyde de carbone (CO) et les hydrocarbures imbrulés (HC) en
dioxyde de carbone (
CO2) et en eau (H2O).
Les pots catalytiques parviennent à éliminer près de 99% du CO (Source :
Renault).
En application de la norme Euro 5, les
filtres à particules (FAP) sont devenus obligatoires sur les
nouveaux modèles depuis septembre 2009 et sur les véhicules neufs depuis janvier 2011.
Depuis janvier 2014, la norme Euro 6 impose de réduire drastiquement les émissions d'oxyde d'azote (NOx). Désormais, ces derniers seront limités à 80 mg/km, contre 180 mg/km aujourd'hui. Des technologies, telles que le système SCR (réduction catalytique sélective) ou encore piège à NOx permettent de diminuer considérablement les émissions d'oxyde d'azote (NOX) et transforment les gaz d'échappement en azote (N2) grâce à la présence d'urée qui crée une réaction chimique avant l'expulsion des gaz.
Les technologies de dépollution des moteurs Diesel reposent actuellement (norme Euro 5) sur le
pot catalytique et le
filtre à particules (FAP).
Les catalyseurs visent à convertir le les monoxydes de carbone (CO) et les hydrocarbures imbrûlés (HC) en dioxyde de carbone (CO2) et en eau (H2O), tout en réduisant la masse de particules du carburant Diesel. Pour cela, le pot brûle les molécules de monoxyde de carbone et casse les molécules d'azote par catalyse d'où son nom pour les transformer et vapeur d'eau et en gaz carbonique.
Le filtre à particules (FAP) est un système de filtration utilisé pour retenir les fines particules, contenues dans les gaz de combustion des moteurs Diesel.
La capture des particules dans le filtre est obtenue par filtration. L'accumulation des particules conduit à la formation d'une couche de suie sur les parois qui améliore l'efficacité de la filtration.
Le filtre à particules élimine plus de 99,9% des particules quelle que soit leur taille et dans toutes les conditions.
La norme Euro marque l'arrivée de la
réduction catalytique sélective (SCR) et du
Piège à NOx.
Pour réduire l'émission d'oxydes d'azote (NOx) sur les moteurs Diesel, qui émettent davantage que les moteurs essence, deux technologies sont utilisées : le SCR (Selective Catalytic Reduction) et le piège à NOx.
Le SCR (Selective Catalytic Reduction) est un catalyseur supplémentaire dans lequel les NOx sont convertis en H2O et azote (N2) inoffensifs. Pour obtenir cette réaction, on injecte en amont de ce catalyseur un liquide, l'AdBlue, composé d'un mélange d'eau et d'urée. Au contact de la chaleur des gaz d'échappement, celui-ci se transforme en ammoniac (NH3). Dans le SCR, l'ammoniac réagit avec les oxydes d'azote et l'oxygène en excès des Diesels pour convertir les NOx en azote (N2) et vapeur d'eau (H2O).
Le système SCR permet de traiter 70 à 85% des NOx (Source : E. C. Corbos, Thèse de l'Université de Poitiers, 2007).
Le piège à NOx quant à lui a un fonctionnement similaire au filtre à particules (FAP).
Imprégné de métaux précieux, il piège chimiquement les oxydes d'azote et les convertit en gaz neutres (azote N2 et oxygène O2).
Combiné à un filtre à particules (FAP),
l'efficacité du piège à NOx peut atteindre 93% (Source : ADEME).
Les véhicules Diesel répondant aux normes Euro 5 et Euro 6 représentent aujourd'hui 23,8% du parc Diesel roulant, soit près de 4,5 millions de véhicules « Diesels propres ».
La véritable problématique en matière de
pollution automobile réside dans le parc ancien (antérieur à Euro 5) de véhicules Diesel (mis en circulation avant 2010) qui représente aujourd'hui plus de trois quarts des véhicules Diesel en circulation.
Le problème est plus criant sur la très ancienne génération (avant 2000) de véhicules Diesel qui représente 27% du parc en circulation.
Sondage mené par LeLynx auprès de 850 personnes dans la newsletter de Mars 2015.