L'
ADEME (Association nationale pour le développement de la mobilité électrique) publie en octobre 2022 son
avis sur les
voitures électriques et les bornes de recharge.
Il ressort de cet avis des positions qui ne manqueront pas de faire réagir.
L'ADEME arrive à la conclusion que
l'intérêt environnemental d'un véhicule électrique à batterie, avec une batterie de taille supérieure à 60 kWh, n'est pas garanti étant donné la variabilité des
consommations liées à la masse du véhicule et à ses conditions d'utilisation.
En termes moins lisses,
l'ADEME fait le constat que les émissions de carbone cumulées d'un véhicule électrique à batterie de plus de 60 kWh pourraient être supérieures à celle d'un véhicule thermique !Et avec des hypothèses discutables moins favorables à la voiture électrique, cela pourrait être encore bien plus marqué.
En effet, l'ADEME estime qu'une
voiture électrique a un impact carbone 2 à 3 fois inférieur à celui d'un modèle similaire sous plusieurs conditions :
- de rouler en France afin d'utiliser de l'électricité d'origine nucléaire,
- et que sa batterie soit de capacité inférieure à 60 kWh (ce qui correspond à une autonomie WLTP maximale de 450 kilomètres).
Et cet intérêt environnemental,
nécessite la prise en compte de l'ensemble de la durée de vie du véhicule électrique, soit 15 ans,
alors que les batteries ne font actuellement l'objet que d'une garantie de 8 huit ans limitée à 150 000 kilomètres.
Avec une batterie de taille supérieure, l'intérêt environnemental de la voiture électrique à batterie comparé à un véhicule thermique n'est pas garanti et de surcroît il est beaucoup plus tardif.
L'impact carbone d'un véhicule électrique augmente quasiment proportionnellement à son poids, lui-même fortement impacté par la capacité de stockage de sa batterie, qui dimensionne l'autonomie du véhicule électrique selon sa consommation.
L'impact carbone pour une
citadine avec une batterie de 22 kWh (de type
Renault Twingo E-Tech Electric ou
Dacia Spring) est amorti avant 20 000 kilomètres (en France uniquement avec une électricité d'origine nucléaire).
L'impact carbone pour une
compacte avec une batterie de 60 kWh (de type
Renault Mégane E-Tech Electric ou
Volkswagen ID.3) est amorti aux environs de 70 000 kilomètres (en France uniquement avec une électricité d'origine nucléaire).
L'impact carbone pour un gros véhicule avec une batterie de 100 kWh est amorti en plus de 100 000 kilomètres (en France uniquement avec une électricité d'origine nucléaire).
La batterie d'un véhicule électrique est un composant dont le poids et l'impact carbone de production augmentent avec la capacité de stockage : c'est ce qui explique notamment les écarts de masse entre
véhicules électriques et thermiques. C'est également ce qui conduit à un impact carbone supérieur de la fabrication d'un véhicule électrique, comparé à un équivalent thermique.
Le véhicule électrique présente une "dette carbone à 0 km” par rapport au véhicule thermique (dans un facteur 2 à 3).
En revanche, la substitution des carburants fossiles (hydrocarbures) par l'électricité permet de réduire considérablement les émissions de carbone à l'usage (d'un facteur 10 pour une recharge à partir d'électricité à faible contenu carbone comme c'est le cas en France avec le nucléaire). Au fil des kilomètres, cet « avantage carbone » permet d'abord de « rembourser » la dette carbone initiale comparée à son équivalent thermique, puis de réduire les quantités de gaz à effet de serre générées par la conduite du véhicule.
Source : ADEME
Avis sur les voitures électriques et les bornes de recharge Octobre 2022
ADEME Avis sur les voitures électriques et les bornes de recharge Octobre 2022Image par Lee Rosario de Pixabay