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Le rétrofit électrique d'un véhicule consiste à convertir un véhicule à moteur à combustion interne en modèle à chaîne de traction électrique.
Cette intervention technique coûteuse réduit de manière drastique les performances du véhicule "électrique" après retrofit.
Les performances du véhicule "électrique" après rétrofit sont particulièrement faibles tant en matière de performances routières (vitesse, accélération) que d'autonomie électrique ou de capacité de recharge électrique.
Le rétrofit électrique à batterie se fait avec des petites batteries de 20 à 30 kWh avec des autonomies basses et de faibles puissances de recharge.
Les batteries de 50 kWh et plus pour les véhicules électriques neufs se sont généralisées sur le marché des véhicules électriques neufs, au même titre que la possibilité de la recharge rapide sur des bornes de 50 kW et plus. Rappelons que la recharge rapide sur des bornes de 50 kW et plus permet d'envisager la réalisation de longs trajets avec des temps de recharges contenus.
A cela s'ajoute, la durée de vie restante limitée du véhicule ayant fait l'objet du rétrofit électrique.
La question du maintien de la qualité et de la conformité aux cahiers des charges du constructeur notamment en termes de sécurité, de durabilité et d»homologation doit être prise en considération.
Il n'est pas nécessaire de refaire homologuer le véhicule après conversion dès lors que le kit de conversion a été homologué.
L'entreprise homologuée pour réaliser le retrofit met en place un kit de conversion adapté au véhicule.
Le rétrofiteur apose une plaque de transformation sur le véhicule converti, à côté de celle du constructeur avec nom du fabricant du kit, numéro VIN du véhicule, numéro de l'agrément du prototype, et un motif « conversion de la motorisation en électrique ».
Après la conversion, l'installateur adresse au fabricant du kit une attestation de transformation.
Le fabricant délivre et signe un certificat de conformité pour mettre à jour le certificat d'immatriculation.
Les restrictions d'accès en ville à venir vont contraindre les propriétaires de véhicules thermiques récents à chercher une solution pour transformer des véhicules thermiques en véhicules zéro émission locale. La première interdiction de circulation de tous les véhicules thermiques concerne à ce jour la métropole du Grand Paris à l'horizon 2030. A cette date, seules les voitures électriques seront autorisées à circuler.
Le seul intérêt du rétrofit électrique (et il n'y en a aucun autre hormis rouler dans un véhicule sans émission locale) est de permettre d'accéder aux zones à faibles émissions (ZFE) des grandes agglomérations en train de bannir progressivement les véhicules thermiques.
En d'autres termes, la raison d'être du rétrofit électrique est exclusivement règlementaire. Il s'agit de répondre aux besoins de mobilité dans le cadre des nouvelles exigences légales (Zones à faibles émissions).
Dans le cadre réglementaire des Zones à faibles émissions (ZFE) des agglomérations, le rétrofit électrique est une solution zéro émission locale qui prolonge la durée de vie et l'utilisation du véhicule.
Selon le Rapport sur la mobilité urbaine de l'EIT (European Institute of Innovation and Technology - Institut européen d'innovation et de technologie), le nombre des ZFE en Europe a augmenté de 40 % au cours des trois dernières années et continuera à augmenter avec l'entrée en vigueur des réglementations d'accès pour les véhicules urbains. L'objectif de cette hausse est de se conformer au Green Deal de l'Union Européenne dont le but est d'encourager la transition vers une mobilité plus respectueuse de l'environnement.
Le Rétrofit électrique à batterie d'une citadine avec une batterie de 20 kWh est proposé à environ 21 000 euros (Source: Etude Rétrofit ADEME Mars 2021).
Le Rétrofit électrique à batterie d'une citadine avec une batterie de 30 kWh est proposé à environ 24 000 euros (Source: Etude Rétrofit ADEME Mars 2021).
Rappelons qu'une Renault Clio neuve est proposée à partir de 15 900 euros (Renault Clio SCe 65 ch Authentic) et qu'une Renault Zoé neuve est proposée à partir de 35 100 euros (Renault Zoé R110 Equilibre).
En occasion, une voiture électrique de type Nissan Leaf, dotée d'une batterie de 40 kWh, est proposée à moins de 20 000 euros. En d'autres termes, un véhicule électrique d'occasion est plus performant et moins cher qu'un véhicule électrique rétrofité. Dans ces conditions, la pertinence du rétrofit électrique à batterie par rapport à un véhicule électrique d'occasion est inexistante en 2022.
Comptez entre 19 000 et 29 000 euros pour un SUV selon la taille du véhicule.
En dehors du cadre réglementaire des Zones à faibles émissions (ZFE), on n'entendrait pas parler du rétrofit électrique de véhicules thermiques en 2022.
L'offre de véhicules neufs à chaîne de traction électrique est désormais suffisamment étoffée pour permettre à un automobiliste souhaitant rouler avec un véhicule sans émission locale d'avoir le choix.
Et l'offre de véhicules électriques est amenée à s'étoffer fortement au cours de prochaines années.
La solution de rétrofit électrique, telle qu'elle est dimensionnée en 2022, n'est pas abordable au niveau économique pour les véhicules particuliers de gamme moyenne et inférieure. Rappelons que le marché automobile français se concentre sur les "petites voitures": les mini-citadines et les citadines représentent plus de la moitié du marché automobile (57% du marché en 2021).
En 2022, le rétrofit électrique est une solution durable, mais pas abordable, pour les automobilistes qui souhaitent passer à une mobilité zéro émission locale et réduire leur coût d'usage (TCO) sans devoir remplacer leur véhicule.
Les acteurs historiques du rétrofit sont au tout début de la mise en place de l'industrialisation des process de transformation.
L'investissement direct des constructeurs automobiles dans le rétrofit électrique devrait aboutir à des solutions de grandes séries performantes et plus abordables à partir de 2025 pour les véhicules particuliers.