La COP21 de Paris en décembre 2015 a été un moment historique dans la lutte contre le changement climatique, avec l'adoption unanime par les membres de l'UNFCCC d'un
accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. À ce jour, 197 nations s'engagent à réduire leur utilisation de combustibles fossiles et leurs
émissions de CO2 pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 et limiter le réchauffement à moins de 2°C d'ici 2100.
Malgré les efforts considérables, les politiques en place ne sont pas suffisantes pour atteindre cet objectif. Le récent rapport de Climate Action Tracker (https://climateactiontracker.org/) révèle que les politiques climatiques actuelles ne sont pas à la hauteur.
Quels sont les défis à relever pour redresser la barre ? Quels sont les moyens pour réussir une transition vers des énergies renouvelables et passer à la mobilité électrique ? Il est temps d'agir pour atteindre nos objectifs climatiques.
Il est urgent de décarboner les économies La décarbonation vise à réduire les
émissions de CO2 en éliminant peu à peu la
consommation d'énergies primaires. Pour atteindre la neutralité carbone, il est crucial de revoir notre mode de production et de consommation d'énergie et de passer à des sources d'énergie renouvelables à faible émission de carbone.
Malheureusement, nous sommes déjà en retard par rapport aux objectifs de 2015, et les politiques actuelles ne suffiront même pas à limiter le réchauffement climatique à 2,1°C, voire 3,9°C dans le pire des cas. Cette situation est très inquiétante.
Avec une hausse de la température moyenne mondiale de seulement 2°C, le niveau de la mer était déjà plus élevé de 6 mètres par rapport à aujourd'hui. Avec une hausse de 3°C, des villes côtières comme Miami, Shanghai, Osaka et
Rio de Janeiro seront inondées, obligeant des millions de personnes à être déplacées.
En France, la décarbonation est en marche, même si elle progresse lentement. Les émissions de
CO2 ont reculé de 9% depuis 2009, passant de 431,3 millions de tonnes en 2009 à 395,7 tonnes en 2020.
Quelles mesures peut-on prendre pour accélérer la décarbonation ?Plusieurs trajectoires sont sur la table Le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental) a créé cinq scénaris possibles, appelés RCP (Representative Concentration Pathway), pour prévoir l'impact des émissions de carbone sur les températures planétaires. D'autre part, selon un rapport de 2021 du cabinet de conseil PwC, une réduction annuelle de 12,9% des émissions est nécessaire pour diviser les émissions mondiales d'ici à 2030 et atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050. Ce scénario est, selon eux, la voie à suivre pour atteindre l'objectif de 1,5°C de l'Accord de Paris et éviter les conséquences dévastatrices du changement climatique.
Les émissions de gaz à effet de serre sont en grande partie causées par la production et la consommation d'énergie (70%). L'industrie, qui est la plus gourmande en énergie, est responsable d'une cinquième des émissions de GES. Le plan de décarbonation de l'industrie française vise à réduire de 20% la consommation d'énergie par tonne produite.
La clé pour réduire les émissions réside dans la réduction de la consommation d'énergie et la part des énergies fossiles. La Stratégie Nationale Bas Carbone proposée par le Ministère de la Transition écologique et solidaire exige une forte électrification pour atteindre la neutralité carbone. En électrifiant les usages, il est possible de se débarrasser des énergies fossiles, de réduire les émissions de CO2 et de diminuer la dépendance aux importations.
Energies renouvelables & Mobilité électrique Nous dépendons de plus en plus des sources d'énergie renouvelables et à faible émission de carbone pour fournir de l'énergie aux villes, aux usines et aux véhicules. Cependant, leur variabilité comporte certains risques, comme ‘comment produire de l'énergie éolienne sans vent ?' ou ‘comment fournir de l'énergie solaire pendant la nuit ?'. Réponse : c'est impossible.
Une partie de la solution est la manière dont nous stockons et redistribuons l'énergie pour maintenir un flux sécurisé et constant. Lorsqu'il y a suffisamment de
véhicules électriques connectés au réseau électrique, ils peuvent être utilisés pour stabiliser le réseau en tant que source d'alimentation. C'est ce que l'on appelle le Vehicle-to-grid.
Grâce à l'utilisation de technologies comme le vehicle-to-grid (V2G) et des infrastructures de recharge intelligentes pour véhicules, il est possible de charger ou décharger les batteries des véhicules électriques en fonction des besoins, ce qui peut réduire considérablement les risques de pénurie.
Sera-t-il possible de disposer de suffisamment de véhicules électriques pour soutenir le système énergétique ? La réponse est oui. Les projections actuelles prévoient entre 145 et 230 millions de véhicules électriques en circulation dans le monde en 2030, représentant environ 32% du marché total des ventes de
voitures neuves.
Il est important de noter que ces projections ne tiennent pas compte de la réglementation européenne, qui interdit la vente de véhicules à essence dans le cadre des initiatives Fitfor55 et Climate Package. Ces objectifs visent à réduire de 55% les émissions de tous les véhicules légers et lourds d'ici 2030.
Les trois composants fondamentaux de la lutte contre le changement climatique, que sont la décarbonation, l'électrification et l'efficacité énergétique, sont étroitement liés et se renforcent mutuellement. Bien évidemment, les transports et la mobilité électrique ne constituent qu'une partie d'un défi complexe, mais ils sont importants pour mener à bien cette transformation !
Tribune libre rédigée par Sarah Mouton, Content Manager France de Virta
Tribune libre rédigée par Sarah Mouton, Content Manager France de Virta, écrit le 01/03/2023