Le
prix de revente des véhicules électriques sur le marché de l'occasion constitue la principale variable utilisée par les sociétés de leasing pour fixer leurs prix.
En théorie, plus la valeur de revente (valeur résiduelle) est élevée, moins le loyer du véhicule est élevé.
Transport & Environment (T&E) a analysé 2,7 millions de prix de véhicules d'occasion dans les cinq plus grands marchés
automobiles européens (Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Espagne) pendant cinq ans et demi, de janvier 2017 à juin 2022.
Les résultats montrent que
le prix de revente des véhicules électriques se rapproche progressivement de celui des modèles thermiques mais demeure nettement inférieur.
Si l'on prend le cas de la France, la tendance est nette,
l'écart entre la valeur d'achat et la valeur de revente d'un véhicule électrique est supérieur à celui d'un véhicule thermique et l'écart entre la valeur d'achat et la valeur de revente d'un véhicule électrique s'est réduit.
En 2017,
une société de leasing qui revendait une voiture électrique de 3 ans pouvait espérer récupérer 37,3 % du prix d'achat initial, soit une énorme perte de 62,7 % après seulement 3 années d'utilisation.
A titre de comparaison, la valeur de revente d'une
voiture thermique sur la même période était de 46,6 % en 2017.
En 2022, pour une voiture électrique de 3 ans,
la société de leasing récupère 43,4 % du prix d'achat, soit une perte conséquente de 56,6 % après seulement 3 années d'utilisation.
A titre de comparaison, la valeur de revente d'une voiture thermique sur la même période était de 49,8 % en 2022.
Ces différences de valeurs de revente sur le marché de l'occasion entre les
voitures thermiques et les
voitures électriques ont
plusieurs explications.
Le marché de la voiture électrique a été créé artificiellement par le pouvoir exécutif par des obligations d'achat de véhicules électriques, des interdictions de circulation de véhicules thermiques, des subventions à l'achat de véhicules électriques, des malus à l'achat de véhicules thermiques et des pénalités financières imposées aux constructeurs automobiles sur la base des émissions de CO2 de véhicules vendus qui imposent la vente de voitures électriques.
Le bonus écologique à l'achat impacte à la baisse la valeur de revente en occasion de la voiture électrique.
La durée de vie limitée des batteries haute tension, pour la plupart garantie 8 ans,
pose la question de la valeur du véhicule électrique sur le marché de l'occasion après 10 ans d'utilisation.
Le progrès technologique permanent des batteries haute tension pénalise les valeurs de revente en occasion des véhicules électriques quelques années après le lancement.
Le prix du kWh pose la question du coût d'utilisation du véhicule électrique. En 2023, le prix du kWh est artificiellement protégé par un "bouclier tarifaire" alors que le carburant fossile est taxé par une TIPP. Le "bouclier tarifaire" du kWh est-il durable?
Un prix du kWh an augmentation diminue la valeur en occasion de la voiture électrique.
Et les valeurs de revente en occasion des véhicules électriques pourraient être amenées à fortement baisser dans les années qui viennent.
Les prix de vente des véhicules électriques neufs devraient baisser à court terme (2024/2025).
C'est le cas des voitures électriques Tesla début 2023 et de la MG 4 qui a été lancée à un prix quasiment identique à celui d'une voiture thermique.
Le prix des véhicules électriques neufs pourrait baisser avec l'arrivée massive de modèles électriques de constructeurs automobiles chinois.Mécaniquement,
la baisse des prix de vente de la prochaine génération de voitures électriques va faire baisser la valeur de revente en occasion des anciennes générations de véhicules électriques.
Une rupture technologique (batterie solide) aura également
un effet baissier sur la valeur de revente en occasion des anciennes générations de véhicules électriques.
Ces écarts reflètent le manque de maturité du marché du véhicule électrique créé artificiellement de toutes pièces par le pouvoir exécutif avant que la technologie électrique ne soit réellement mature pour une production en série à très grande échelle.
Source: étude de Transport & Environment (T&E) du 28 février 2023