Le constructeur de Stuttgart trace sa « route de la mobilité zéro émission »

Inventeur de l'automobile, le constructeur automobile haut de gamme allemand de Stuttgart a choisi de tracer sa « Route de la mobilité zéro émission ».

Pour y parvenir, Mercedes explore trois voies. L'optimisation des véhicules équipés de moteurs thermiques, l'amélioration du rendement des moteurs par le biais de l'hybridation et la voiture zéro émission avec des véhicules électriques dotés de piles à combustible ou de batteries.

Selon Mercedes, « il n'existera pas une seule et unique technologie reine sur la voie de la mobilité durable ».

Pour Dieter Zetsche, Président de Daimler et de Mercedes : « Il a fallu un siècle pour atteindre le volume actuel de 800 millions d'automobiles dans le monde. 30 années à peine devraient suffire pour multiplier ce chiffre par deux : la Chine et l'Inde découvrent la voiture, parallèlement à d'autres pays émergents. Cette évolution est positive sur le plan social et économique, car elle induit une liberté de circulation accrue pour les populations. D'un point de vue écologique en revanche, une attitude responsable impose de proposer des voitures et des camions plus propres. C'est le défi auquel nous sommes confrontés : nous entendons être le moteur de la mobilité durable et continuer dans le même temps à proposer à une clientèle exigeante des véhicules fascinants. Globalement, aucun de nos concurrents ne réunit des conditions aussi favorables pour concilier le besoin croissant de mobilité et le respect efficace de l'environnement. Nous avons inventé l'automobile, nous entendons la redéfinir.»
 

Considérant que les moteurs diesel et essence resteront les vecteurs de la mobilité, dans une première étape, Mercedes a réduit la cylindrée de ses moteurs (« downsizing »), développé l'injection directe, décliné sur ses moteurs thermiques de dernière génération le programme BlueEFFICIENCY et le système de dépollution BlueTEC sur ses moteurs diesel.

Plus récemment, Mercedes a initié l'hybridation sur mesure évolutive sur la dernière Mercedes Classe S Hybride et sur le Mercedes GL, tout en testant la Smart électrique annonciatrice des futures véhicules électriques Mercedes.

Le premier axe de travail de Mercedes :

Le programme BlueEFFICIENCY de Mercedes englobe les mesures permettant de rendre les véhicules Mercedes plus propres. Définies en fonction du type de véhicule, les mesures BlueEFFICIENCY englobent l'architecture allégée, l'optimisation de l'aérodynamisme, la gestion intelligente de l'énergie ou encore la fonction Stop/Start ECO. Cela contribuerait, selon Mercedes, à une baisse des consommations pouvant atteindre 12 %. Les mesures BlueEFFICIENCY s'appliqueront à toutes les gammes, de la Classe A à la Classe S. Fin 2009, Mercedes proposera
58 modèles BlueEFFICIENCY et en projette 76 fin 2010.

La technologie diesel BlueTEC, d'abord développée sur des camions en 2005, a été adaptée aux voitures particulières Mercedes en 2006. Avec le moteur diesel BlueTEC, les gaz d'échappement de la voiture diesel sont aussi propres que ceux d'un moteur à essence. La Mercedes Classe E 320 BlueTEC a été le premier véhicule particulier Mercedes à être équipé de cette technologie. Commercialisée aux Etats-Unis en octobre 2006, elle sera couronnée « World Green Car of the Year 2007 ».

A partir de septembre 2009, Mercedes commercialisera les Classe  E, R, ML et GL en version 350 BlueTEC. Ces quatre nouveaux modèles BlueTEC répondent à la future norme européenne Euro 6 applicable à partir de 2014.

Le constructeur allemand s'intéresse également aux énergies alternatives. Mercedes perçoit le gaz naturel comme une alternative intéressante à l'essence ou au gazole d'un point de vue économique et écologique. Mercedes propose une version GNV (Gaz Naturel Véhicule) de la Mercedes Classe B.

La Mercedes Classe  B 180 NGT (Natural Gas Technology) développe une puissance de 116 ch, en mode essence et en mode gaz naturel. Cinq bouteilles de gaz naturel d'une capacité de 16 kilos au total sont logées dans le double plancher de la voiture, dont les émissions de CO2 sont de 135 g/km.

Mercedes travaille également sur des biocarburants de deuxième génération, tel que le « SunDiesel ». Ce carburant de synthèse, produit par gazéification de la biomasse à partir de divers résidus et matières biogènes, constitue pour Mercedes, l'option la plus prometteuse dans le domaine des carburants renouvelables pour les moteurs à combustion interne. Le « SunDiesel » est un carburant d'une grande pureté, sans soufre ni composés aromatiques, dont la combustion est particulièrement propre et qui affiche un bilan CO2 pratiquement neutre.

Il a pour avantage de ne pas entrer en concurrence avec la production de fourrages ou de produits destinés à l'alimentation humaine et de pouvoir être utilisé sans restrictions sur les moteurs diesel actuels et futurs. De plus, le transport et le stockage de « SunDiesel » ne nécessitent aucune modification du réseau de distribution de carburant existant.

Le deuxième axe de travail de Mercedes :

L'hybridation modulaire constitue le second axe de recherche de Mercedes sur la « Route de la mobilité zéro émission ». Lorsqu'ils sont associés à des moteurs thermiques optimisés, les modules hybrides offrent un potentiel de réduction des émissions polluantes. Dans cette optique, Mercedes a développé un système hybride modulaire évolutif en termes de puissance et de type d'utilisation. Des modules hybrides de différents niveaux de puissance et des batteries de capacité adaptée peuvent être associés aux moteurs à essence et diesel Mercedes.

Mercedes envisage toutes les versions de propulsion hybride : de la propulsion semi-hybride à la propulsion hybride totale, pour une conduite en mode tout électrique, tout en passant par le véhicule hybride à batterie rechargeable sur secteur pour prolonger l'autonomie en mode électrique du véhicule.

Dans le domaine de la voiture hybride de série, la première réalisation de Mercedes est la Mercedes Classe S 400 HYBRID. Il s'agit de la première voiture hybride au monde à être dotée d'une batterie lithium-ion.

Selon Mercedes, « Compte tenu de l'autonomie électrique élevée, une berline du format de la Classe S ne consommant que 3 litres aux 100 kilomètres peut même être envisagée. », en combinant le système hybride rechargeable sur secteur et les mesures BlueEFFICIENCY.

Sur le Mercedes ML 450 HYBRID, Mercedes-Benz explore une autre solution technique : l'hybride bi-mode. Le système hybride bi-mode s'articule autour d'une transmission à variation continue à pilotage électronique (ECVT) intégrant deux moteurs électriques compacts et quatre embrayages.
 
Lorsque la vitesse augmente, le système hybride bi-mode délaisse graduellement la branche électrique au profit de la branche mécanique. La force d'entraînement des moteurs électrique et thermique est distribuée aux quatre roues  en fonction du type de conduite grâce à quatre embrayages pilotés.

Le troisième axe de travail de Mercedes :

Quant au Concept Mercedes BlueZERO, il constitue le troisième axe de développement de Mercedes et annonce une nouvelle génération de voitures électriques et de véhicules à piles à combustibles.

Proche de la série, le Concept Mercedes BlueZERO décline, sur la base d'une seule architecture, trois modèles dotés de trois configurations de propulsion différentes : la voiture électrique, la voiture à hydrogène, et la voiture électrique rechargeable.

La version BlueZero E-Cell, à propulsion électrique sur la base de batteries, offre une autonomie de 200 kilomètres en mode purement électrique.

La version BlueZero F-Cell à pile à combustible affiche une autonomie électrique de 400 kilomètres.

La version BlueZero E-Cell Plus à moteur électrique, assisté par un moteur thermique faisant office de générateur d'électricité afin de prolonger l'autonomie, parcourt 100 kilomètres en mode électrique et offre une autonomie de 600 kilomètres.