La fatigue et son corollaire, la
somnolence au volant, ont été identifiées comme étant la cause directe de 4 % des accidents mortels en 2023 en France. Un pourcentage qui pourrait baisser si les automobilistes observaient
quelques règles élémentaires.
Des causes multiplesParmi les facteurs recensés au cours des trois dernières années, le "combo" fatigue/somnolence était à l'origine de 9 % des accidents mortels survenus sur le réseau autoroutier français. Il est particulièrement présent chez les
conducteurs âgés de 55 ans et plus (Source Bilan Sécurité Routière 2023).
"Les signes de fatigue et de somnolence sont explicites et il convient donc de les identifier pour en prévenir les conséquences. Il ne faut jamais oublier qu'un conducteur a 3 à 4 fois plus de risque d'avoir un accident dans les 30 minutes qui suivent les premiers signes de somnolence", rappelle Karine Bonnet, directrice générale de Dekra Automotive.
Si la fatigue est liée aux conditions propres à la conduite prolongée d'une
automobile (raideurs musculaires, inconfort oculaire, troubles de la concentration...), la somnolence relève des circonstances de la conduite (longs trajets, parcours monotone...) et du profil du conducteur (âge, qualité du sommeil, moment de la journée...). La superposition de tout ou partie de ces éléments augmente largement le risque d'hypovigilance, voire d'endormissement.
Prévenir avant toutAvant de commencer un long trajet, il est important d'avoir passé une nuit suffisamment reposante pour soulager le corps et le mental. Le fait de vouloir à tout
prix "partir plus tôt" implique de se lever à une heure inhabituelle, ce qui va troubler le cycle naturel du sommeil et donc la capacité à demeurer éveillé. Dans le même domaine, il convient d'éviter l'hyperactivité et le stress le jour du départ.
Plus en lien avec les déplacements récurrents, la "dette de sommeil" (dormir moins des sept à huit heures nécessaires pour une parfaite récupération) a tendance à se généraliser, les Français ayant tendance à dormir moins de six heures par nuit du fait des temps de transport. L'aspect répétitif des déplacements quotidiens réalisés en
voiture favorise le risque d'endormissement.
La
consommation d'alcool, de stupéfiants, ou la prise de médicaments présentant un risque de somnolence (pictogramme jaune, orange ou rouge figurant sur les boîtes de médicaments) sont à proscrire.
Des pauses indispensablesToutes les "astuces" pour aider à rester éveillé au volant sont à oublier. On évitera soigneusement d'appuyer sur l'accélérateur au premier bâillement, au prétexte que rouler au-delà des limitations "oblige à garder les yeux bien ouverts". C'est tout le contraire : l'excès de vitesse, parce qu'il implique que le cerveau traite plus d'informations plus rapidement, accélère la fatigue mentale. Attention aussi à ne pas trop compter sur les courants d'air frais ou la musique "à fond" : ce sont des palliatifs inefficaces qui n'empêchent pas les séquences de micro -sommeil (de une à quatre secondes) de survenir.
La pause de 15 à 20 minutes, réalisée toutes les deux heures lors d'un parcours long, est une solution éprouvée. Un peu de marche, des mouvements d'assouplissement et d'étirement, une bonne oxygénation permettent au corps de se régénérer. La prise d'un café ne constitue nullement une "solution miracle", mais elle peut aider à stimuler la vigilance.
"En cas d'endormissement (micro -sommeil) imminent ou constaté, l'arrêt pur et simple est vivement recommandé. Trouver un lieu sécurisé et faire une sieste non limitative est un réflexe indispensable : perdre une heure sur son temps de trajet vaut beaucoup mieux que de mettre sa vie et celle des autres usagers en danger." conclut Karine Bonnet.
Source : Dekra Automotive
Photo: Fatigue at the wheel Copyright Dekra