Plus de 500 000 véhicules légers électriques et hybrides rechargeables sont en circulation en France.
Le déploiement des infrastructures de recharge rapide pour les longues distances est une condition essentielle au développement à grande échelle de la mobilité électrique en France.
Enedis et RTE ont étudié
les impacts techniques et économiques des besoins d'infrastructures de recharge rapide sur autoroute pour les 15 prochaines années.
En analysant deux scénarios de développement de l'électromobilité (scénario de référence et scénario haut) suivant deux horizons de temps (2028 et 2035), Enedis et RTE ont évalué les besoins en puissance électrique des infrastructures de recharge haute puissance à développer sur les aires d'autoroutes. Ces estimations sont fondées sur un parc
automobile de près de
5,3 millions de véhicules électriques en 2028 et
15,6 millions en 2035 cohérent avec les ambitions publiques définies dans la Programmation Pluriannuelle de l'Energie (PPE) et la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC).
L'objectif était d'évaluer
le dimensionnement des stations de recharge pour les véhicules ainsi que
les coûts de raccordement et d'adaptation des réseaux pour permettre d'alimenter les stations de recharge haute puissance sur autoroute.
Les appels de puissance, les extensions et adaptations des réseaux ne présentent pas de défis techniques particuliers ni d'enjeux financiers importants au regard de ceux liés à la transition énergétique dans les territoires. L'
équipement des 415 aires de service des autoroutes en stations de recharge haute puissance est en cours de déploiement. Il doit encore s'accélérer. Pour l'heure, la loi exige que l'ensemble des aires de services soit équipé en chargeurs de haute puissance
avant le 1er janvier 2023 (décret n° 2021-159 du 12 février 2021 relatif aux obligations s'appliquant aux conventions de délégation autoroutières en matière de transition écologique).
Aujourd'hui,
seules 25% des aires de service des autoroutes sont équipées en chargeurs haute puissance..
Trois points démontrent que, du point de vue du système électrique, le déploiement des infrastructures permettant l'accueil de la mobilité longue distance sur l'ensemble du territoire français ne présente pas de défis majeurs, techniques ou financier, y compris à moyen et long terme :
1 En termes de besoins électriques, la recharge de forte puissance s'intègre sans difficulté dans les réseaux électriques. Les besoins en puissance engendrée par la recharge sur autoroute interviennent sur les axes les plus fréquentés (
A6, A7, A9) au moment des chassés croisés estivaux et de certains longs week-ends. Ces appels de puissance sont décorrélés des pointes de
consommation électrique nationale qui se produisent en hiver (en 2020, la pointe de consommation a atteint 83 GW le 22 janvier). L'étude évalue que la somme des puissances appelées sur l'ensemble des aires atteindrait en 2035 entre 2 GW et 5 GW à l'échelle nationale, soit entre 4 MW et 12 MW en moyenne par aire (avec plus de 20 points de recharge haute puissance par aire de service). La demande de puissance en recharge rapide est marginale à l'échelle nationale et ne se cumule pas avec la pointe nationale. Pour les années à venir, les stations de recharge les plus puissantes actuellement installées devraient suffire à accueillir le trafic autoroutier.
2 Les extensions et adaptations des réseaux électriques ne présentent pas de défis techniques particuliers ni d'enjeux financiers importants. Le raccordement des stations de recharge ne pose pas de difficulté technique. Les coûts sont minimes par rapport à ceux pris en compte dans les trajectoires d'investissements d'Enedis et de RTE permettant la transformation des réseaux au service de l'ensemble de la transition énergétique. Les coûts de développement des réseaux de transport et de distribution pour l'alimentation des stations de recharge sur autoroute sont estimés entre 300 M et 600 M d'ici 2035 (soit entre 20 et 40 M/an), ce qui représente entre 0,3 et 0,6 % des investissements planifiés par les gestionnaires des réseaux de distribution et de transport sur la période. 80 % des coûts correspondent à des investissements sur le réseau de distribution qui accueillera 95% des bornes de recharge.
3 L'anticipation par les porteurs de projets est un facteur déterminant pour le bon développement des équipements de l'ensemble des aires de service Des délais de 12 à 24 mois sont à prendre en compte pour permettre la réalisation des études, l'obtention des autorisations administratives et la réalisation des travaux d'adaptation requis. Les demandes de raccordement doivent être anticipées le plus en amont possible par les porteurs de projets pour permettre une bonne adéquation entre les besoins des utilisateurs et le dimensionnement des infrastructures.
Source: Enedis et RTE