Les
biocarburants consommés en Europe nécessitent 9,6 millions d'hectares de terres , une superficie plus grande que l'île d'Irlande (République d'Irlande et Irlande du Nord). Ce chiffre fait référence à la superficie totale nécessaire pour cultiver les plantes utilisées pour la
consommation de biocarburants en Europe, en incluant les importations. Une partie de ces cultures est transformée en « coproduits », principalement en aliments pour animaux.
Pour Transport & Environment (T&E), « la superficie des terres utilisée pour la production de biocarburants constitue un obstacle à la lutte contre le changement climatique ».
L'étude commandée par Transport & Environment (T&E) montre que, si les 9,6 millions d'hectares retournaient à l'état naturel, ces terres absorberaient deux fois plus de
CO2 que ne le permet l'utilisation des biocarburants dans les
voitures en remplacement des énergies fossiles.
Si les terres utilisées pour les biocarburants retrouvaient leur état naturel, elles pourraient absorber environ 65 millions de tonnes de CO2 de l'atmosphère. C'est près du double des économies nettes de CO2 officiellement permises par les biocarburants lorsqu'ils remplacent les combustibles fossiles.
La surface utilisée pourrait également permettre de nourrir 120 millions de personnes.
« Les biocarburants utilisés en Europe sont un gâchis pour la planète » selon Transport & Environment (T&E).
Diane Strauss, directrice de Transport & Environment (T&E) France, explique:
« Nous accaparons de vastes étendues de terre pour des cultures que nous brûlons dans nos voitures. C'est un gaspillage scandaleux. Ces terres pourraient nourrir des millions de personnes ou, si elles étaient rendues à la nature, constituer des puits de carbone riches en biodiversité. Les biocarburants issus de cultures sont probablement la chose la plus stupide jamais promue au nom du climat ». « Les biocarburants sont une expérience ratée. Continuer à brûler des aliments comme carburant alors que le monde est confronté à une crise alimentaire mondiale, c'est presque criminel. Des pays comme l'Allemagne et la Belgique discutent déjà de la limitation des biocarburants issus de cultures vivrières en réponse à cette situation. Le reste de l'Europe doit faire de même », conclut Maik Marahrens, responsable du secteur biocarburants à Transport & Environment (T&E).
L'Union Européenne s'est fixée des objectifs pour stopper et inverser la perte de biodiversité dans sa « loi sur la restauration de la nature ».
Les matières premières des biocarburants occupant une partie des terres cultivées en Europe, la fin de l'utilisation des terres pour les biocarburants semble toute tracée.
Selon l'analyse de Transport & Environment (T&E), il faut 40 fois plus de surface pour alimenter une
voiture utilisant des biocarburants qu'une
voiture électrique alimentée par l'énergie solaire.
Pour produire la même quantité d'énergie, l'énergie solaire ne nécessiterait que 2,5 % des terres actuellement consacrées aux biocarburants, le reste étant disponible pour rester à l'état naturel ou pour la culture de denrées alimentaires.
Source: Transport & Environment
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