Les matières plastiques accompagnent la révolution automobile
Les constructeurs
automobiles se tournent résolument vers
les matières plastiques.
Les plastiques sont
les seconds matériaux les plus utilisés dans l'
automobile.
Alors qu'une automobile moyenne pèse entre 1,2 et 1,5 tonne, une
voiture est aujourd'hui
constituée de plus de 20% de matériaux plastiques.
Ce chiffre devrait augmenter à l'avenir.
La voiture de demain consommera moins de carburant car elle sera plus légère.
A ce titre, les plastiques sont un atout essentiel pour relever les défis de la voiture de demain.
Les
plastiques sont
des polymères, soit des chaînes de molécules identiques, généralement fabriquées à partir de quatre éléments :
le carbone, l'hydrogène, l'azote et l'oxygène. On les
classe en deux catégories : les thermoplastiques (85%) qui peuvent être chauffés et formés à l'infini et les thermodurcissables (15%) qui une fois chauffés, sont eux indéformables.
Les
matériaux composites sont
l'alliance entre une matrice polymère (plastique) et un autre matériau,
sous la forme d'une fibre tissée. Pour exemple : polyester et tissu de verre, époxy et tissu de carbone, ou polyamide et tissu de carbone.
PlasticsEurope classe les plastiques en trois grandes familles : les plastiques standards (polyoléfines, PS, PSE, PVC et PET (utilisés pour les bouteilles et l'emballage), les plastiques techniques résistant à une température comprise entre 100 et 150° et les polymères haute performance résistant au?delà de 150°.
Gérard Liraut, Expert Leader « Polymères, Caractérisation et Procédés de Transformation » constate le poids grandissant des plastiques chez
Renault.
« Chez Renault, chacun de ces plastiques trouve sa place dans une voiture, que ce soit dans l'habitacle (40% en poids et 48% en valeur), dans la carrosserie (50% en poids et 26% en valeur) ou le moteur (10% en poids, 26% en valeur) ».Parce qu'ils allient la légèreté à la performance technique, les plastiques font partie des matériaux de l'allègement des véhicules et de la réduction de leur
consommation de carburant.
Une réduction de
100 kg du poids de la carrosserie d'un véhicule standard abaisse ses
émissions de CO2 de 10 g/km.
Sur la durée de vie d'un véhicule, l'allègement généré par toutes les pièces en plastique d'une voiture permet à son conducteur d'économiser 750 litres de carburant pour un total, en moyenne, de 150 000 km parcourus.
Les
économies de carburant générées se traduisent, pour le conducteur, par un gain d'environ 1 000 euros (sur la base d'un litre d'essence à 1,33 euro).
Pour réduire les
émissions de CO2 des véhicules, les constructeurs automobiles ont introduit
des matériaux plastiques, dont nombre de composites, dans la caisse, les pièces de l'habitacle et du compartiment moteur.
Les
ceintures de sécurité sont en fibres polyamide ou polyester résistant.
Les
airbags sont en nylon haute résistance ou en fibres de polyamide.
Les plastiques sont indispensables à la mise au point des
pare-chocs de dernière génération et des
pièces à absorption d'énergie conçues pour optimiser la sécurité des occupants et des piétons. Un pare-chocs en plastique est en moyenne 50% plus léger qu'un pare-chocs fabriqué à partir d'autres matériaux, alors qu'il absorbe quatre à cinq fois plus d'énergie.
Sous le capot, les plastiques sont de plus en plus présents. En cas d'accident l'
arbre de transmission en matériau plastique se fend dans le sens de la longueur. Il ne plie pas, contrairement à un arbre de transmission classique qui risque de perforer le réservoir ou de pénétrer dans l'habitacle.
Renault travaille, de concert avec PSA
Peugeot Citroën, avec les principaux fournisseurs français de pièces, les chimistes ainsi que les écoles et laboratoires français (IRT,
.).
Chez Renault, l'objectif est de faire maigrir la voiture de demain de 220 kg supplémentaire d'ici à 2017/2018. Cet allègement est rendu nécessaire par les objectifs européens en termes de C02 émis par km parcouru. Elle implique le remplacement des matériaux traditionnels par des matériaux polymères de haute technologie.
Pour Gérard Liraut, la voiture de demain
« contiendra moins de métal, plus de composites, y compris dans des fonctions mécaniques ».Les
voitures thermiques de demain auront des moteurs de cylindrée de plus en plus faible (phénomène dit de « downsizing »), mais aux
performances constantes.
Cette évolution induit des compartiments moteur encore plus résistants à la chaleur, à la pression et aux sollicitations thermiques et mécaniques.
Les matériaux thermoplastiques seront donc obligés d'évoluer en gamme, de matériaux standards, vers des plastiques de plus en plus techniques.
Passer de la propulsion à essence à la propulsion électrique implique plus des bouleversements dans la conception des véhicules. Pour intégrer les pièces spécifiques à l'électrification (moteurs, batteries), les constructeurs ont recours à des plastiques, au niveau de la structure, pour permettre des gains de poids suffisants et atteindre un ratio poids puissance suffisant.
Les voitures partagées amènent les constructeurs automobiles à revoir leurs exigences à l'égard des matériaux. Utilisateurs multiples, pièces très fréquemment manipulées à l'intérieur comme à l'extérieur
l'impact du « car sharing » donne lieu à l'introduction de nouvelles matières et de nouveaux revêtements, tous polymères. Les matières plastiques permettent de concevoir des véhicules qui limitent au maximum le risque de rayures accidentelles et qui soient à la fois difficile à salir et facile à nettoyer (peintures
auto nettoyantes, revêtements fluorés Téflon / PTFE sur les textiles de siège et les tapis, textiles anti microbien, anti allergènes, etc.).
La voiture personnalisée a recours à de nouveaux types de décorations, dont un bon nombre à base de polymères.
Les matières plastiques autorisent l'intégration de toutes les formes d'interfaces homme machine, telles qu'écrans tactiles, films fonctionnels, capteurs, etc.
Les jantes en polyamide du
concept car électrique
Smart forvision permettent à elles seules une économie de poids de 3kg par roue, soit 12 kg pour le véhicule.
Les plastiques pourraient représenter
50% du poids d'un véhicule électrique à moyen terme.
Source : PlasticsEurope (association qui fédère les producteurs de matières plastiques en Europe).