Une opération aussi simple que de
passer une barrière de péage ou une zone de travaux représente à ce jour un
défi technologique majeur pour les véhicules autonomes dans le cadre d'un trajet continu « eyes off/hands off ».
Le passage d'une zone de péage requiert une capacité à
gérer les flux croisés des véhicules qui s'orientent de manière aléatoire au niveau de la barrière de péage et nécessite également de pouvoir assurer le guidage du véhicule autonome sur cette zone qui se caractérise par une
absence de marquage au sol.
Il s'agit aussi de
guider la trajectoire du véhicule autonome de manière à lui permettre de s'insérer automatiquement dans la voie de péage équipée pour l'accueillir, mesurant seulement trois mètres de large. Le véhicule autonome doit aussi être en mesure de
gérer tout imprévu susceptible de survenir lors du franchissement de la barrière de péage.
Le véhicule autonome nécessite des
infrastructures dédiées pour franchir une barrière de péage en totale autonomie.
En étant connecté aux infrastructures
routières (V2X), le véhicule autonome est capable de franchir des barrières de péage et des zones de travaux.
Comment fonctionne le passage d'une barrière de péage pour un véhicule autonome:
1.
Le véhicule autonome reçoit l'information de l'infrastructure environ un kilomètre avant le péage pour accéder à une file accessible, compatible avec les véhicules autonomes. Avant d'arriver sur la zone, le véhicule autonome anticipe sa position et adapte sa vitesse en réduisant son allure grâce aux panneaux de signalisation.
S'approcher de la barrière de péage est un point crucial avec l'absence de marquage au sol. Pour assurer le guidage, le véhicule autonome utilise des lignes virtuelles dérivées pré-enregistrées d'une carte haute définition des lieux. L'accès à la voie dédiée se fait à une vitesse inférieure à 30 km/h, tandis que les capteurs maintiennent le véhicule au centre de sa file.
Une
autorisation de passage est adressée au véhicule autonome, lui indiquant si la barrière est ouverte. L'infrastructure transmet cette information au véhicule autonome au moyen d'une antenne UBR (Unité de Bord de Route) positionnée 300 mètres avant la barrière de péage, en bordure d'autoroute, et raccordée au système de péage. L'émission des données est effectuée selon le protocole ITS G5. Le véhicule autonome est doté d'un badge de télépéage lui permettant de franchir les voies en toute autonomie.
2. Durant la phase d'accélération,
le système de voie virtuelle est utilisé. Le véhicule est également capable de détecter les autres
automobiles et adapte son comportement et sa trajectoire en conséquence. Dès que le marquage au sol est restauré, le véhicule autonome peut continuer son trajet normalement en se guidant au moyen des lignes blanches.
Dans le cadre du projet européen Scoop,
Renault et Sanef, ainsi que PSA et Vinci Autoroutes, collaborent avec d'autres partenaires de l'industrie pour effectuer des tests grandeur nature sur des
équipements permettant à l'infrastructure
routière de communiquer avec les véhicules et aux véhicules de communiquer les uns avec les autres en utilisant un système wifi courte portée (ITS G5) qui autorise des échanges longues distances (plusieurs centaines de mètres). Ces tests ont lieu sur différents sites en France. Des
unités de communication sont installées aux abords des routes et permettent l'échange d'informations avec l'équipement à bord du véhicule.