Lorsqu'en janvier 2023, le ministre de la Justice a confirmé sa volonté de dématérialiser l'intégralité des amendes forfaitaires, la Ligue de Défense des Conducteurs s'est inquiétée
de la multiplication des risques d'arnaques aux faux « PV en ligne ».
Un mois plus tard, comme La Ligue de Défense des
Conducteurs l'avait prévu,
les arnaques aux faux « PV en ligne » ont démarré au quart de tour.La dématérialisation des PV permet à des escrocs d'envoyer des SMS et des mails malveillants enjoignant les automobilistes à
payer de faux PV « en retard de paiement ».
Les arnaqueurs en ligne utilisent même le logo de l'ANTAI pour tromper la vigilance des automobilistes avec des PV correspondant à de fausses infractions, par exemple un feu rouge non respecté.
Les escrocs ont mis au point des techniques pour envoyer un email ou un SMS sur lequel figure des données recueillies illégalement ou de faux
avis de contravention. Le message redirige le propriétaire du véhicule verbalisé (ou faussement verbalisé) vers un faux site Internet en tout point semblable au site officiel de l'ANTAI, sur lequel on vous invite à payer, voire à saisir vos données bancaires ou vos données personnelles (permis de conduire, carte d'identité…), qui seront ensuite piratées.
Les PV dématérialisés ne représentaient que 9 % des avis de contravention en 2021, soit 2,5 millions de PV sur 28 millions de contravention.
À partir de juin 2023, les automobilistes recevront les avis de contraventions par email, si le courriel de l'automobiliste figure dans le fichier central des immatriculations.
Concrètement, le titulaire de la
carte grise recevra dans un premier temps un email l'informant qu'il a commis une infraction au Code de la route et qu'il fait l'objet d'une contravention.
Il conviendra de cliquer sur le lien figurant dans le message, pour accéder à une page demandant au propriétaire du véhicule s'il souhaite que l'avis de contravention soit dématérialisé.
Si le propriétaire du véhicule coche "oui", il aura accès au PV dématérialisé en question au format PDF.
Une fois le bouton "oui" coché, il n'est plus possible de faire machine arrière.
Il faut obligatoirement payer la contravention en ligne.
En cas de contestation, la contestation se fait obligatoirement en ligne.
Si le bouton "oui" a été coché par erreur, ou si le propriétaire du véhicule n'arrive pas à générer le PDF de l'avis de contravention, aucun appui informatique n'est prévu. Ce sera au propriétaire du véhicule de se débrouiller tout seul. Y compris en cas de difficultés avec l'outil informatique.
Le nombre d'emails frauduleux et d'arnaques avec les vignettes "Crit'Air" laisse imaginer l'ampleur du carnage qui s'annonce.
Le service d'analyse stratégique de la criminalité organisée a alerté sur l'explosion des arnaques liées à la vignette Crit'Air, qui va devenir obligatoire pour circuler dans les "ZFE", et qui doit obligatoirement être commandée en ligne.
La généralisation des PV envoyés par email coûte moins chère à l'Etat que les PV envoyés par courrier postal.
Pour échapper aux arnaques, l'adresse du site internet de l'ANTAI (Agence Nationale des Traitement Automatisé des Infractions) est https://www.antai.gouv.fr/
L'unique site officiel de paiement des amendes est https://www.amendes.gouv.fr/
L'ANTAI a diffusé une information concernant ces arnaques aux faux « PV en ligne » sur son site internet le 15 février 2023: https://www.antai.gouv.fr/actualites/attention-aux-sms-et-sites-frauduleux/
L'
ANTAI donne les recommandations suivantes :
« Pour information, l'ANTAI n'envoie jamais de SMS. Ne cliquez pas sur le(s) lien(s) et ne communiquez pas d'informations sensibles comme vos données bancaires !S'agissant des courriels, avant d'ouvrir le message, assurez-vous de l'authenticité de l'expéditeur du courriel. Ceux de l'ANTAI doivent, en effet, provenir de l'adresse [email protected]Enfin, si le lien de paiement reçu par SMS ou courriel ne vous redirige pas vers l'UNIQUE site officiel de paiement des amendes : www.amendes.gouv.fr alors l'expéditeur de ce message n'est pas l'ANTAI. C'est un site frauduleux ; quittez la fenêtre de navigation.Vous pouvez également télécharger l'application amendes.gouv disponible sur Google Play et Apple store.Que faire en cas de réception de sms ou sites frauduleux ?Ne communiquez jamais d'informations sensibles par messagerie ou téléphone : aucune administration ne vous demandera vos données bancaires ou vos mots de passe par message électronique ou par téléphone.Suivez les recommandations de la CNIL et transférez votre message au numéro 33700 la plateforme de signalement des spams vocaux et SMS.Vous pouvez également signaler le site internet frauduleux sur www.internet-signalement.gouv.fr »Source : La Ligue de Défense des Conducteurs
Image by Tumisu from Pixabay