Parce que cela augmente le temps de réaction au volant, diminue l'aptitude à décider rapidement et modifie la conscience de l'environnement,
consommer de la drogue, en plus d'être interdit, altère gravement la capacité à conduire.
La
consommation de drogues
augmente le risque d'accident, pour soi et pour les autres usagers de la route.
Un conducteur ayant consommé de la drogue
perd ses réflexes au volant.
Les effets négatifs de la consommation de drogues sur la conduite d'un véhicule sont
sous-estimés voire ignorés par les automobilistes.
En plus d'être interdite, la consommation de tous les types de drogues représente un
danger réel sur la route :
- le cannabis entraîne une somnolence, ralentit la coordination des mouvements, allonge le temps de réaction et diminue les facultés visuelles et auditives ;
- l'ecstasy masque la sensation de fatigue et altère les capacités mentales, donne l'impression trompeuse que l'on est maître de soi et de sa conduite, et favorise un comportement irrationnel au volant ;
- la cocaïne suscite une conduite agressive associée à des erreurs d'attention ou de jugement pouvant aller jusqu'à la perte de contrôle du véhicule ;
- les opiacés provoquent une baisse de l'attention, altèrent la capacité à décider rapidement et de façon adaptée, et réduisent la conscience du danger et des obstacles ;
- le LSD, les champignons psilocybes, la mescaline font partie des drogues hallucinogènes. Leur consommation induit des troubles de la perception, des illusions délirantes, un sentiment de confusion ou d'angoisse allant parfois jusqu'à la crise de panique.
Les conséquences sur la route de la consommation de drogues sont
souvent fatales.
Un décès sur cinq sur la route implique un conducteur ayant consommé de la drogue.
La conduite après usage de drogues constitue un facteur majeur d'accidentalité sur les routes.
La conduite sous l'emprise du cannabis multiplie par 1,65 le risque d'être responsable d'un accident mortel.
Un accident mortel sur cinq implique un conducteur positif aux stupéfiants. Cette part passe à un accident sur trois, la nuit au cours des week-ends.
En 2022, 672 personnes ont été tuées dans un accident de la route impliquant un conducteur sous stupéfiants.
Les conducteurs contrôlés positifs aux stupéfiants dans les accidents mortels sont à :
- 65 % des automobilistes
- 91 % des hommes
- 27 % âgés de 18 à 24 ans
Parmi les
conducteurs positifs aux stupéfiants impliqués dans un accident mortel, la moitié présente également un taux d'alcool supérieur à 0.5 g/l.
Le cocktail drogues/alcool multiplie par 29 le risque d'avoir un accident mortel. En cause : le cumul des effets des sentiments de puissance et désinhibition, conjugués à l'amoindrissement des réflexes
En 2022, 776 829 dépistages de la consommation de drogues ont été opérés. Lors d'un contrôle routier, les forces de l'ordre (police, gendarmerie) ont le droit d'effectuer un dépistage de la consommation de drogues à titre préventif, même en l'absence d'accident ou d'infraction. En cas d'accident mortel ou corporel, le dépistage de la consommation de drogues est systématique et obligatoire.
Pratiqué sous la forme d'un test salivaire, il est capable de détecter les différents types de substances en quelques minutes : cannabis, cocaïne, opiacés, ecstasy et amphétamines.
Le dépistage concerne tous les conducteurs, y compris les cyclistes, les trottinettistes et les accompagnateurs en
conduite accompagnée.
En fonction des drogues et des modes d'usage, et grâce à une analyse salivaire ou sanguine, il est possible d'être contrôlé positif plusieurs heures, voire plusieurs jours après la prise de drogue.
En cas d'analyse salivaire ou sanguine positive, après un contrôle routier, les peines encourues peuvent aller :
jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 4
500 euros d'amende ;
jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende en cas d'accident corporel ;
jusqu'à 7 ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende en cas d'accident mortel (10 ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende quand le conducteur commet une circonstance aggravante supplémentaire : stupéfiants alcool ou stupéfiant conduite sans permis).
6 points sont retirés du permis de conduire. Celui-ci peut également être suspendu pour une durée pouvant atteindre trois ans, voire être annulé avec interdiction d'en solliciter un nouveau pendant trois ans.
Des peines complémentaires peuvent être prononcées :
l'obligation d'accomplir un stage de sensibilisation à la sécurité
routière ou aux dangers de l'usage de produits stupéfiants ;
peine de travail d'intérêt général ;
peine de jours-amende ;
interdiction de conduire certains véhicules, y compris les véhicules sans permis, pour une durée de 5 ans au plus ;
confiscation du véhicule.
En cas de récidive, certaines de ces peines complémentaires sont obligatoires comme la confiscation du véhicule si le condamné en est le propriétaire, d'autres automatiques comme l'annulation du permis de conduire avec interdiction d'en solliciter un nouveau pendant 3 ans au plus.
Les sanctions sont aggravées lorsque cette infraction est couplée avec une alcoolémie positive.
En cas de test positif, le refus de se soumettre à la vérification entraîne les mêmes sanctions qu'une analyse sanguine ou salivaire positive.
En cas d'accident après usage de drogues, le conducteur s'expose à des sanctions de son assureur : augmentation des cotisations, résiliation de son contrat, réduction ou annulation des indemnisations.
Dans le cadre du CISR du 17 juillet 2023 présidé par la Première ministre, Elisabeth Borne, le Gouvernement s'est engagé à lutter contre les comportements les plus dangereux sur la route en renforçant la lutte contre la conduite après usage de stupéfiants et prévenir sa récidive.
Le Gouvernement s'est engagé à systématiser la suppression administrative du permis de conduire à la suite de la constatation de l'infraction de conduite après usage de stupéfiants et à aggraver la perte de points en cas de condamnation pour conduite après usage de stupéfiants aggravée par un état alcoolique en la portant à 8 points.
Ces
annonces nécessitent une évolution législative.
Source: Sécurité Routière