Alors que le carburant diesel a représenté plus de 75% des ventes de véhicules particuliers en France en 2008, le poids de ce carburant est amené à diminuer dans les prochaines années.

Sous l'effet de la mise en place du bonus écologique à l'achat qui avantage fiscalement les petites voitures diesel, le taux de diésélisation du marché automobile a atteint des niveaux records au cours des dernières années. La motivation de l'achat d'un véhicule diesel est avant tout économique. Le véhicule diesel profite fréquemment d'un bonus écologique à l'achat, d'une consommation réduite et d'un prix du carburant diesel à la pompe inférieur d'environ 18% à celui de l'essence.

Pourtant, sous un angle purement économique, le véhicule diesel n'est pas forcément le plus intéressant à l'achat et à l'usage.

Sur un plan écologique, si les émissions de CO2 d'un moteur diesel sont inférieures à celles d'un véhicule essence, le diesel émet plus d'oxyde d'azote (NOx) et de particules polluantes qu'une voiture roulant à l'essence.

L'entrée en vigueur de la norme européenne d'émissions des voitures particulières Euro 5 qui rend obligatoire le filtre à particules sur les voitures diesel, les écarts de prix à l'achat entre un modèle diesel et un modèle essence, la diminution spectaculaire de la cylindrée et de la consommation des véhicules essence, la réduction des écarts de prix des carburants diesel et essence à la pompe, le développement des carburants alternatifs, bioéthanol, gaz de pétrole liquéfié et gaz naturel véhicules, et le développement de l'offre de véhicules hybrides rendent le choix beaucoup plus incertain qu'il n'y paraît.

Quant à la diminution des seuils du bonus malus écologique à l'achat, elle rend le contexte, encore plus compliqué.

Pour mémoire, le prix à la pompe des principaux carburants est d'1,40 euro pour le super sans plomb, d'1,15 euro pour le diesel, de 0,85 euro pour le bioéthanol et de 0,70 euro pour le gaz de pétrole liquéfié (GPL).

Diesel:    

Si vous parcourez moins de 20 000 kilomètres par an, ce choix n'est pas financièrement optimum.
 
Malgré l'écart de 0,25 euro par litre de carburant à la pompe et des consommations inférieures de 2 à 3 litres aux 100 km en diesel, il faut plus de 50 000 kilomètres pour rentabiliser l'écart de prix de 2 500 à 3 000 euros à l'achat.  

Essence:    

Une solution plus économique à l'usage pour les petits rouleurs, et ce malgré un litre de super à 1,4 euro.
 
Avec des véhicules essence qui consomment de 7 à 10 litres aux 100 km, ce n'est qu'au delà de 25 000 kilomètres par an, que l'essence perd son avantage financier au profit du diesel.   

Gaz de pétrole liquéfié (GPL):

La solution la plus économique à l'usage quelque soit le nombre de kilomètres parcourus.

Les véhicules roulants au GPL à moins de 135 g de CO2/km bénéficient d'un bonus écologique à l'achat de 2 000 euros. Cet avantage fiscal ponctuel compense le prix de la transformation en première monte du véhicule qui devient bicarburation. Capable de rouler indifféremment au GPL ou à l'essence, le véhicule GPL profite d'un carburant GPL vendu 0,70 euro le litre en moyenne dans 1 850 stations-service en France.

Malgré une consommation de carburant GPL supérieure d'environ 20% à celle d'un véhicule essence, il permet d'économiser près de 35% de son budget carburant par rapport à une voiture essence. Il est également plus économique à l'usage qu'un véhicule diesel, quelque soit le nombre de kilomètres parcourus.

L'avantage fiscal de 2 000 euros à l'achat ne concerne que les véhicules émettant moins de 135 g de CO2/km, donc uniquement des petites voitures.

Seul un nombre réduit de voitures GPL sont proposées sur le marché.

Début 2010, on ne recense que douze modèles GPL: Chevrolet Spark, Chevrolet Aveo, Citroën C3 Classic, Dacia Sandero, Dacia Logan, Fiat Bravo, Lada Niva, Opel Agila, Opel Corsa, Opel Meriva, Renault Clio et Renault Clio Campus.

Bioéthanol:    

Alors qu'à l'achat une voiture diesel est plus chère de 2 500 à 3 000 euros que le modèle essence correspondant, les véhicules fonctionnant au bioéthanol sont commercialisés sans surcoût chez la plupart des constructeurs.
 
A la pompe, l'écart entre les deux carburants est spectaculaire: 0,85 euro le litre seulement pour le bioéthanol. 0,55 euro de moins le litre que l'essence! 

Comme le carburant GPL, le carburant bioéthanol entraîne une consommation supérieure à celle de l'essence. La consommation est supérieure d'environ 3 litres par rapport à celle d'un modèle essence équivalent. Le bioéthanol est pénalisée par une diffusion réduite dans les stations-service Française. On ne dénombre que 316 stations-service en France qui distribuent du carburant superéthanol E85.

Six constructeurs automobiles commercialisent des véhicules Bioéthanol: Dacia, Ford, Peugeot, Renault, Saab et Volvo.

Seul un nombre réduit de modèles sont proposés. Ne bénéficiant pas d'incitations fiscales ponctuelles à l'achat, le bioéthanol est une solution durable et un choix d'avenir en terme de carburant.

Début 2010, les modèles bioéthanol disponibles sont: Dacia Logan MCV, Dacia Sandero, Ford Focus, Ford Focus SW, Ford C-Max, Ford Mondeo, Ford Mondeo SW, Ford S-Max, Ford Galaxy, Peugeot 308, Renault Mégane, Renault Mégane Estate, Renault Kangoo, Renault Laguna, Renault Laguna Estate, Renault Scenic, Renault Grand Scenic, Saab 9-3, Saab 9-3 Cabriolet, Saab 9-3 Estate, Saab 9-3 X, Saab 9-5 Estate,  Volvo C30, Volvo S40, Volvo V50, Volvo V70, et Volvo S80.

En attendant les premières voitures électriques abordables et des voitures hybrides essence ou diesel accessibles financièrement, les carburants alternatifs ont des atouts économiques et écologiques certains. Encore faut-il qu'ils soient proposés au catalogue des constructeurs automobiles et distribués dans suffisamment de stations-service pour pouvoir prétendre dépasser les 100 000 véhicules vendus par an.