Les ventes de véhicules particuliers roulant au GNV restent marginales en 2022
L'utilisation du
carburant GNV dans le secteur du transport de personnes a démarré au milieu des années 90 en France avec les bus, puis avec les bennes à ordures. Les collectivités territoriales ont progressivement adopté le carburant GNV peu émetteur de polluants locaux pour les flottes publiques de bus, puis de bennes à ordures.
Plus récemment, c'est le secteur du transport de marchandises qui s'est mis au GNV pour réduire ses
émissions polluantes. Engagées dans des démarches RSE, la majorité des enseignes de la grande distribution utilisent des
véhicules GNV.
Toutes les villes de plus de 200 000 habitants (sauf une) ont des bus ou des bennes à ordures GNV.
Un bus sur quatre et une benne à ordures sur cinq vendus en France circule au GNV.
Outre la baisse drastique de la pollution locale, le recours au GNV permet la division par deux du bruit des véhicules et donne la possibilité de certifier les livraisons Certibruit, et contribue à l'amélioration des conditions de travail des chauffeurs grâce à des véhicules plus silencieux et sans odeur.
Le choix du GNV qui concerne aussi la messagerie et le BTP, permet de livrer dans tous les cœurs de ville.
Les parts de marchés des poids lourds GNV ont quadruplé en trois ans. Mais les chiffres ont chuté suite à l»envolée des
prix du GNV à la pompe.
La réglementation impose désormais aux collectivités territoriales de renouveler une partie de leur flotte en véhicules dits à faibles émissions. La définition de véhicules à faibles émissions dépend des zones : l'électrique, l'hydrogène et le GNV sont considérés comme étant des véhicules à faibles émissions dans toute la France.
Le carburant GNV a été introduit il y a de très nombreuses années dans le secteur de l'automobile.
Pourtant, les ventes de
voitures particulières GNV stagnent depuis plusieurs années à quelques centaines de voitures par an en France (172 exemplaires en 2021, 376 exemplaires en 2020 et 297 en 2019).
La crise énergétique causée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie a fait quasiment disparaître ce type de motorisation du marché
automobile français en 2022.
Si les prix des carburants à la pompe ne cessent d'augmenter, la situation est pire encore pour le GNV.
En 18 mois environ, les tarifs du GNV ont plus que doublé.
Le kilo de GNV s'affiche à 2,9 euros à l'entrée des stations d'avitaillement.
Le carburant GNV utilise le même gaz naturel que celui utilisé pour se chauffer ou cuisiner mais valorisé en carburant.
Le pré requis pour rouler au GNV, c»est de pouvoir s'avitailler. Le réseau de stations est le maillon incontournable du développement du carburant
GPL. C'est aujourd'hui l»un des maillons faibles. En France, le réseau de stations ouvertes au public compte 250 points d'avitaillement ouverts au public en 2022).
Le plein de GNV se fait comme un plein traditionnel en moins de 10 minutes.
Les véhicules GNV sont certifiés ECE R110 et leur homologation est soumise à la réalisation d'un ensemble de tests, dont la résistance des réservoirs à la pression.
La réglementation ECE R110 impose de réaliser un Contrôle par Inspection Détaillée du réservoir tous les 4 ans.
Les véhicules GNV intègrent systématiquement des dispositifs de sécurité (fusibles thermiques) et sont homologués pour un accès aux tunnels et parkings, publics comme privés.
Le gaz naturel pour véhicules (GNV) est constitué essentiellement de méthane. Il s'agit du même gaz que celui utilisé pour la cuisine ou le chauffage.
Le carburant GNV est plus léger que l'air. En cas de fuite de carburant, il n'y a pas d'accumulation de gaz naturel. De ce fait, le risque d'inflammation est limité en plein air et dans des locaux ventilés. En raison d'une température d'inflammabilité élevée, le carburant GNV présente moins de dangers de circulation que les carburants liquides traditionnels.
Le véhicule roulant au GNV est bi-carburation GNV/essence. Le véhicule peut fonctionner avec de l'essence ou avec du gaz naturel.
Le
véhicule GNV est équipé d'un réservoir GNV additionnel (voire de plusieurs réservoirs) et d'un réservoir essence.
La gestion des deux carburants est assurée automatiquement.
Avec ses deux réservoirs et sa bi-carburation GNV/essence, le véhicule GNV offre une autonomie supérieure à celle d'un véhicule à moteur essence.
Le GNV, constitué majoritairement de méthane, est stocké sous pression à l'état gazeux comprimé à 200 bars dans les réservoirs.
Le carburant GNV est intrinsèquement propre. Ses émissions de gaz à effet de serre sont réduites. Parmi les carburants issus de sources fossiles, le GNV affiche le plus faible taux de carbone et le meilleur bilan global "du puits à la roue".
En raison de sa composition chimique, le carburant gaz naturel réduit les
émissions de CO2 lorsqu'il est issu de sources fossiles.
Les véhicules fonctionnant au gaz naturel génèrent moins d'
émissions de CO2 et de NOx par rapport aux carburants classiques.
Les moteurs fonctionnant au gaz naturel permettent de fonctionner à l»essence ou au GNV avec un niveau d'émissions faible, qu»il s'agisse du
CO2 ou du NOX.
Le GNV, c'est 95% de particules fines et 50% de NOx en moins par rapport au seuil de la norme Euro 6.
Les véhicules GNV bénéficient de la vignette Crit'Air 1, quel que soit l'âge des véhicules. Celle-ci permet actuellement l'accès dans les centres-villes quel que soit le caractère contraignant de la ZFE, même en période de pic de pollution.
Pour une
voiture particulière, du puits à la roue, la réduction du CO2 est d'environ 7% face à un véhicule alimenté au gazole, et jusqu'à 25% en comparaison d'un modèle à essence.
Le GNV permet de réduire respectivement de 55 et 85% les oxydes d'azote par rapport à l'essence et au gazole.
Le gaz naturel permet de limiter la formation d'ozone respectivement de 65% et 85% par rapport à l'essence et au gazole.
Le GNV est un carburant alternatif présentant un équilibre économique comparable au diesel.
Les véhicules GNV coûtent le même prix qu'un véhicule diesel et bénéficient d'un prix du carburant moins cher (13% moins cher). En fonction du nombre de kilomètres parcourus, un véhicule GNV peut coûter moins cher qu'un véhicule diesel en
coût total d'acquisition.
Néanmoins, le véhicule GNV se vend très peu en Europe.
En 2021, seuls 43 000 véhicules particuliers GNV ont été vendus en Europe, essentiellement des
véhicules Fiat, majoritairement en Italie (31 418 véhicules).
En France, 172 véhicules particuliers GNV ont été vendus en 2021.
Les modèles disponibles en France en version GNV sont de moins en moins : quelques
Seat (Seat
Leon et
Seat Leon Sportstourer) et c'est tout.
Le carburant GNV est vendu à la pompe à un prix élevé de l'ordre de 2,9 euros dans la plupart des stations publiques.
Profitant de stations privées dédiées, les professionnels et les collectivités locales utilisent davantage le carburant GNV.
A l'échelle de la planète, la situation est totalement différente.
Dans le monde, plus de 26 millions de véhicules roulent au GNV, en intégrant les camions, les bus, les bennes à ordures ménagères, les véhicules utilitaires, les véhicules utilitaires légers et les voitures particulières.
1. Contraintes techniques (dont autonomie): forte. Le réseau de stations publiques permettant de s»avitailler au GNV est extrêmement limité.
2. Surcoût à l'achat : les
véhicules GPL coûtent le même prix qu'un véhicule diesel.
3. Nombre de stations-service distribuant le carburant : le réseau de stations permettant de s'avitailler au GNV comprend 252 points d'avitaillement en 2022 (selon l»AFGNV).
4. Prix du carburant à la pompe : le prix du kilo de GNV est de 2,9 euros (Stations Saint-Étienne, Bonneuil-sur-Marne, Wissous, Montbéliard, Vannes, Sarreguemines, Saint-Vincent-de-Tyrosse, Saint-Vincent-de-Paul, Marolles-sur-Seine).
5. Bonus-malus à l'achat : 128 g de CO2 en 2022 (50 euros). Le malus à l'achat atteint jusqu'à 40 000 euros (à partir de 224 g/km).
6. Incitations financières à l'achat : aides locales pour les véhicules GNV sur certains territoires.
7. Restrictions de circulation : Les véhicules GNV bénéficient de la vignette Crit'Air 1, quel que soit l'âge des véhicules. Celle-ci permet actuellement l'accès dans les centres-villes quel que soit le caractère contraignant de la ZFE, même en période de pic de pollution. Interdiction de circulation à compter de 2030 dans la métropole du Grand Paris. Interdictions de circulation non connues à ce jour dans les autres zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m).
8.
Consommation : consommation identique à un véhicule diesel lorsque le véhicule roule avec du diesel: avec 1 kg de GNV on parcourt la même distance qu»avec 1 litre de diesel.
9. Surcoût à l'entretien : la réglementation ECE R110 impose de réaliser un Contrôle par Inspection Détaillée du réservoir tous les 4 ans.
10. Perspective de revente en
occasion : moyenne et uniquement sur les territoires équipés de stations permettant de s'avitailler au GNV.
Conclusion : L'effondrement du carburant diesel et la très forte hausse des prix du carburant suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie et l'omniprésence des questions environnementales devraient donner un peu de visibilité au GNV.
Mais dans le même temps, le prix à la pompe du carburant GNV en 2022 rend ce carburant économiquement non pertinent.
L'offre de véhicules GNV se limite désormais à deux seuls modèles.
La diffusion des véhicules GNV va devenir anecdotique en France.
Risque associé : Les futures interdictions de circulation dans les zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m). Déjà mises en place à Paris, dans la Métropole du Grand Paris, Grenoble-Alpes-Métropole et dans la Métropole de Lyon, les zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) ont pour objectif de réduire la pollution atmosphérique dans les zones denses les plus polluées.
Interdiction de circulation à compter de 2030 dans la métropole du Grand Paris.
Interdictions de circulation non connues à ce jour dans les autres zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m).
La première ZFE de France (ville de Paris) a été adoptée en 2015.
Lors de la Loi d'Orientation des Mobilités (LOM) votée en 2019, la France comptait 10 ZFE, certaines existantes et d'autres en devenir.
Alors qu'elles ne concernaient initialement qu'une ville, les ZFE s'étendent désormais aux communes avoisinantes.
La ZFE du Grand Paris touche la capitale et 79 communes, la ZFE Métropole Lilloise concerne 11 communes, la ZFE Grenobloise va concerner 26 communes, la ZFE Lyonnaise va s»étendre sur 4 communes (58 communes plus tard) et la ZFE de Rouen-Normandie a été étendue à 12 communes de la métropole.
Aujourd'hui les Zones à Faibles Emissions mobilité (ZFE-m) concernent Grenoble, Lyon, Nice, Paris, Reims, Rouen, Saint Etienne, Strasbourg, Toulouse, etc.
Les Zones à Faibles Emissions mobilité (ZFE-m) se multiplient sous la contrainte de l'exécutif pour respecter les normes européennes en matière d'émissions de gaz à effet de serre.
Des Zones à Faibles Emissions mobilité (ZFE-m) sont en cours de création dans toute la France : Aix-Marseille, Montpellier, Toulon, etc..).
Les interdictions de circulations en vigueur en 2022 dans les Zones à Faibles Emissions mobilité (ZFE-m):
ZFE de la Métropole du Grand Paris : les véhicules Crit'Air 4, 5, et NC sont interdits
ZFE de la Métropole de Lyon : Crit'Air 5, et NC seront interdits à partir de septembre 2022
ZFE de Grenoble-Alpes-Métropole : les véhicules utilitaires Crit'Air 4, 5 et NC sont interdits et les véhicules utilitaires Crit'Air 3 seront interdits à partir de juillet 2022
ZFE d'Aix-Marseille-Provence : interdiction des véhicules Crit'Air 5 à partir de septembre 2022
ZFE de Toulouse : les véhicules utilitaires Crit'Air 5 et NC sont interdits
ZFE de Rouen-Normandie : les véhicules utilitaires Crit'Air 4, 5 et NC sont interdits
ZFE du Grand Reims : les véhicules Crit'Air 5 et NC sont interdits
ZFE de Saint-Étienne : les utilitaires Crit'Air NC sont interdits
D»ici fin 2024, il y aura 43 Zones à Faibles Emissions mobilité (ZFE-m) en France.
Tous les automobilistes Français seront concernés par les Zones à Faibles Emissions mobilité (ZFE-m) en 2025.
La loi Climat et Résilience votée en 2021 prévoit que seuls les véhicules porteurs d'une vignette Crit'Air verte, 1 ou 2 pourront circuler dans les Zones à Faibles Emissions mobilité (ZFE-m) à compter du 1er janvier 2025.