Accidents de voitures électriques: de nouveaux risques pour la sécurité routière?
L'
électromobilité est en plein essor « forcé ».
L'électromobilité est désormais une
tendance majeure dans l'industrie
automobile.
Près de la moitié de la population Suisse est convaincue que l'électrification va transformer la mobilité en profondeur, comme en atteste l'étude sur l'électromobilité 2022 d'AXA Suisse.
L'engouement pour les
véhicules électriques à batterie semble sans limites.
Près d'un tiers des personnes interrogées a déjà conduit un
véhicule électrique.
Et une personne sondée sur deux s'imagine déjà
acheter un véhicule électrique à l'avenir.
Qui plus est, celles qui en possèdent déjà un ne sont pas prêtes à y renoncer de sitôt: 98% des clients d'Axa Suisse, propriétaires d'une
voiture électrique, n'envisagent pas de revenir à un véhicule à combustion.
Selon l'étude sur l'électromobilité 2022 d'Axa,
quelque 60% des personnes sondées estiment que le risque d'accident est plus élevé avec une voiture électrique qu'avec un véhicule à combustion.
Dans l'ensemble, le niveau de connaissances sur les
voitures électriques est relativement faible.
La conduite des véhicules électriques puissants est très différente de celle des modèles à combustion. Selon l'étude d'Axa, plus de 50% des
conducteurs et des
conductrices de
voitures électriques ont dû s'adapter au début, notamment au freinage.
Selon l'étude sur la mobilité, 33% des personnes sondées pensent que le dégagement d'une personne accidentée est plus dangereux sur une voiture électrique que sur un modèle équipé d'un moteur à combustion.
Comme l'indiquent les statistiques d'Axa Suisse,
les conducteurs et les conductrices de voitures électriques causent 50% de collisions en plus occasionnant des dommages à leur propre véhicule que les propriétaires de modèles traditionnels à combustion. Avec des voitures électriques puissantes, les dommages propres liés à des collisions sont plus que doublés par rapport aux véhicules à combustion standard. Michael Pfäffli, explique ce phénomène:
«Plus le véhicule est puissant, plus les conducteurs et les conductrices endommagent leur propre véhicule ou celui de tiers. Concrètement, les modèles puissants causent 30% de dommages supplémentaires à des tiers (sinistres en responsabilité civile). Cela s'expliquerait notamment par la puissance des batteries lithium-ion intégrées dans ces véhicules. «La batterie est la pièce maîtresse de la voiture électrique.» Elle a une incidence sur la puissance, donc sur la tenue de route des véhicules, mais aussi sur leur poids et leur construction. La batterie a par ailleurs une influence déterminante sur les opérations de dégagement et de sauvetage», précise Michael Pfäffli.
Les voitures électriques se distinguent des véhicules à combustion par des
caractéristiques d'accélération différentes, mais aussi par leur construction et par leur poids.
La conduite des véhicules électriques puissants est très différente de celle des modèles à combustion.
Des conseils pour la conduite d'une voiture électrique :Les conducteurs et les conductrices de voitures électriques doivent avoir conscience du
phénomène d'accélération rapide involontaire (effet d'overtapping). La gestion de cette
puissance instantanée s'apprend. Il est recommandé de
réduire la vitesse manuellement pour induire une plus grande résistance de la pédale.
«Nos analyses montrent toutefois que les principaux risques apparaissent au moment non pas de la réduction de la vitesse, mais de l'accélération», poursuit le chercheur Michael Pfäffli. Selon le chercheur, de nombreuses personnes sous-estimeraient l'effet dit d'overtapping: «La majorité des voitures électriques, notamment les modèles puissants, offre un couple très élevé. Il suffit d'effleurer l'accélérateur pour s'en rendre compte. Cela peut se traduire par une accélération involontaire par à-coups, incontrôlable.»
Les conducteurs et les conductrices de voitures électriques doivent accorder
une attention particulière au bas de caisse. Dans la mesure du possible, les conducteurs et les conductrices de voitures électriques doivent évitera de
monter sur les terre-pleins ou de
rouler sur des pierres, pour ne pas endommager le bas de caisse. Les analyses des chercheurs en accidentologie d'Axa révèlent que le bas de caisse peut être endommagé si la voiture passe sur un terre-plein (dans un rond-point, par exemple) ou des pierres. Si la batterie est très bien protégée à l'avant, à l'arrière et sur les côtés par des raidisseurs supplémentaires, elle a une faiblesse:
«Le bas de caisse semble être le talon d'Achille de ces voitures, à défaut de protection complémentaire de la batterie à cet endroit. Les conducteurs et les conductrices doivent en avoir conscience», souligne le chercheur Michael Pfäffli.
Les conducteurs et les conductrices d'un véhicule électrique lourd bénéficient généralement d'une sécurité intrinsèque supérieure. Ils doivent prendre conscience de leur responsabilité vis-à-vis des autres automobilistes: Les véhicules thermiques légers sont désavantagés lors d'une collision avec des véhicules électriques rigides équipés de batteries haute tension de près de 400 kg.
Le véhicule thermique léger est soumis à une contrainte beaucoup plus élevée lors du crash test et subit, par conséquent, des dommages de carrosserie visiblement plus importants que son pendant électrique.
«En cas de collision, la différence de poids entre les véhicules impliqués est déterminante. Le véhicule le plus léger est désavantagé, car il subit une contrainte énergétique plus élevée que le véhicule plus lourd», explique le chercheur en accidentologie Michael Pfäffli. Les statistiques d'Axa le confirment: une voiture particulière très lourde (plus de 2000 kg) occasionne en moyenne 10% de dommages matériels supplémentaires par rapport à un véhicule léger (de moins de 1000 kg). Selon Michael Pfäffli:
«Dans quelques années, le poids moyen d'un véhicule neuf à batterie devrait atteindre deux tonnes.»Il est impératif d'apporter les premiers secours, y compris quand l'accident implique une voiture électrique.
Dans la majorité des cas, la crainte d'un choc électrique pendant une opération de sauvetage est infondée. Les occupants d'un véhicule électrique sont bien protégés. En cas d'accident impliquant un véhicule électrique, on craint souvent que les équipes de secours chargées de dégager les occupants soient exposées au danger.
«Cette crainte est infondée, car les risques que la voiture soit encore sous tension sont très minces», explique Michael Pfäffli, responsable Recherche accidentologique et prévention chez Axa.
Qu'il s'agisse d'un véhicule à essence ou électrique, le risque d'incendie reste très faible et largement surestimé par la population suisse. Selon les statistiques,
seules cinq voitures sur 10 000 prennent feu. Les statistiques d'Axa révèlent que les véhicules électriques ne prennent pas feu plus souvent que les voitures à combustion.
Source : étude sur l'électromobilité d'Axa Suisse 2022
Méthodologie: l'étude sur l'électromobilité d'Axa Suisse 2022 repose sur deux enquêtes représentatives de la population menées par Axa Suisse en 2022 ainsi que sur un sondage spécial réalisé auprès de 1285 clients et clientes d'Axa Suisse propriétaires d'une voiture électrique ou d'un modèle plug-in
hybride.
Image par Dominick Vietor de Pixabay