S'il ne devait y avoir qu'un seul et unique conseil pour éviter la détérioration de la batterie d'un
véhicule électrique, ce serait le suivant :
ne jamais raccorder son véhicule à une installation « artisanale » ou non conforme, et toujours recharger son véhicule sur des infrastructures installées par des opérateurs certifiés et qualifiés, à domicile comme sur des bornes de recharge en accès public.
Le raccordement du véhicule à une infrastructure défectueuse non équipée de mécanismes de sécurité homologués peut non seulement détériorer la batterie du véhicule, mais également représenter un risque pour l'infrastructure (court-circuit, incendie…).
Dans des conditions normales d'utilisation et sans précautions particulières, les batteries qui équipent les
véhicules électriques sont conçues pour durer avec une perte minimale de capacité totale, même au bout de plusieurs années. La plupart des batteries sont garantie durant 8 ans ou 160 000 kilomètres. Les batteries ne sont donc pas particulièrement fragiles, et le fait de devoir changer la batterie au cours du cycle de vie du véhicule est en réalité un évènement plutôt rare.
Globalement, un véhicule électrique est même plus simple et moins coûteux à entretenir qu'un véhicule thermique, puisqu'il ne comporte que très peu de pièces mécaniques capables de s'user avec le temps.
En outre, le système de recharge de l'ensemble des véhicules électriques est paramétré pour préserver la batterie et prolonger sa durée de vie. C'est pour cette raison, par exemple, que la recharge d'un véhicule électrique sur une borne rapide ou ultra-rapide (DC) n'est pas linéaire (c'est-à-dire effectuée à une puissance de recharge constante), mais suit une « courbe de recharge ». La puissance de recharge est plus faible au début de la session (jusqu'à 15% de la capacité totale), atteint ensuite un « pic » (puissance maximale) plus ou moins prolongé en fonction du véhicule, et redescend graduellement à partir de 80%.
Plusieurs expérimentations semblent démontrer que, contrairement à un discours parfois entendu, le fait de recharger son véhicule exclusivement sur des bornes rapides ou ultra-rapide (DC) ne génère pas une usure de la batterie significativement plus importante qu'une recharge principalement effectuée sur des bornes lentes (AC).
Autre système intégré à de nombreux véhicules, le préchauffage de la batterie à l'approche de la station de recharge garantit son conditionnement optimal au moment du raccordement afin de préserver sa durée de vie et maximiser la puissance de recharge, raccourcissant du même coup la durée de la session.
De même, il n'y a aucune crainte à avoir quant au risque de raccorder son véhicule à une borne « trop puissante » sur une station de recharge, puisque cela est de facto impossible. La puissance maximale de recharge qu'il est possible d'atteindre au cours d'une session dépend de la puissance de la borne, mais aussi de la puissance maximale acceptée par le véhicule électrique, de sorte que celle-ci correspond toujours à la valeur la plus basse des deux.
Un certain nombre de
conseils circulent au sein de la communauté des utilisateurs de véhicules électriques (maintenir le taux de charge entre 20% et 80%, éviter de charger trop souvent à 100%...). Leur impact réel reste à l'heure actuel variable, voire incertain.
Il est enfin possible de faire réaliser un « état de santé » (aussi appelé SoH, « State of Health ») de la batterie lors de la révision d'un véhicule électrique, pour connaître le degré de détérioration de la batterie.
Par Saul Lopez, Directeur du Développement International chez Zunder, écrit le 01/03/2024